A partir du 30 novembre, la lutte contre le réchauffement climatique a rendez-vous avec l’Histoire à Paris. Pour s’assurer de la réussite de la conférence des parties de l’ONU, la France veut associer tous les acteurs de la transition énergétique (collectivités, entreprises, ONG…). Mais alors que Laurent Fabius vient de dévoiler le nom des premières entreprises partenaires, les ONG critiquent la méthode…

A la suite de la publication d’un rapport du Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat (GIEC), le secrétaire d’Etat John Kerry déclarait : « nous sommes face à une question de volonté mondiale et non de capacité ». C’est pourquoi l’objectif de la COP21 est de « prouver qu’une large coalition d’acteurs étatiques et non-étatiques est prête à agir dans le même sens ».

Une ambition qui vient d’être mise à mal par une kyrielle d’ONG qui dénoncent « une mauvaise blague », lorsque le Ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a annoncé son intention de mettre à contribution les entreprises pour l’organisation de la grande réunion prévue cet hiver. Sur la défensive, le patron du Quai d’Orsay explique pourtant vouloir « réduire le plus possible le coût pour le contribuable » de cet événement qui sera facturé 170 millions d’euros.

Comme le rappelle le secrétaire général chargé de l’organisation de la conférence Paris climat, Pierre-Henri Guignard, 20% du budget de la COP21 sera financé par le « cercle des amis de la COP21 ». Pour le moment, 20 entreprises ont été sélectionnées : ACI, Air France, Axa, BNP Paribas, CCR, CDC, Derichebourg, EDF, Engie, ERDF, Galeries Lafayette, Generali, Ikea, JC Decaux, La Poste, LVMH, Michelin, Renault Nissan, Sedif, Suez Environnement.

Un choix qui a suscité quelques critiques. En effet, l’ONG BankTrack considère que ces groupes ne représentent « pas du tout (…) les acteurs de la transition ». Cependant, Teresa Ribera, directrice de l’Institut du développement durable et des relations internationales estime en revanche que si « pendant longtemps, les entreprises et le monde des affaires ont éprouvé un certain attentisme (…) ces acteurs sont sortis de cette attitude car ils ont conscience qu’il y a des limites physiques au modèle de développement actuel ».

En adoptant une approche critique, ces organisations ne risquent-elles pas de décourager les bonnes volontés ? La transition est par définition, le « passage graduel d’un développement à un autre », il est donc plutôt encourageant de voir que la thématique du changement climatique ne concerne pas uniquement les ayatollahs de l’écologie… En effet, la vraie révolution verte n’aura-t-elle pas lieu lorsque la rente pétrolière sera affectée au financement d’initiatives durables ?