Enfin un ministre heureux ! On aimerait l’entendre chanter la chanson de Ray Ventura et ses collégiens « Tout va très bien, Madame la Marquise ». Interrogé à France Inter par Patrick Cohen, lors de la matinale, il s’est montré très optimiste et a rejeté en bloc tous les problèmes rencontrés par la police depuis quelque temps. « Les policiers sont des gens formidables et n’ont rien à se reprocher ! » 

Tous ces livres récents qui mettent en cause les services les plus prestigieux comme la DCRI, la BAC ou l’IGS sont des tissus de mensonges d’après le ministre de l’intérieur. On n’en attendait pas moins de lui. Il est normal qu’il défende son ministère, mais à sa place je me poserais des questions. « Il y a la présomption d’innocence, laissons faire la justice. » Voilà ce qu’on entend, qui coupe court à toute discussion. La justice a-t-elle toujours les moyens de faire son travail dans la sérénité et l’indépendance ? Le juge Trévidic qui instruit l’affaire Karachi prétend faire l’objet de brimades. Quand on voit les verdicts des procès où des policiers sont mis en cause, on reste dubitatifs.

 Et surtout, le ministre de l’intérieur nous sort l’argument massue : « Il y a une sorte de mise en cause systématique de ceux qui sont censés avoir la confiance du président de la République. » Les méchants journalistes s’attaquent aux proches du président. Il est vrai que le livre «  L’Espion du président » qui présente Bernard Squarcini, patron de la DCRI, comme un espion à la solde de l’Elysée s’appuie sur des témoignages difficiles à vérifier. Bernard Squarcini a d’ailleurs porté plainte contre les auteurs du livre.

Soyez rassurés, les opposants politiques ne sont ni écoutés ni espionnés et il n’y a pas à la DCRI de groupe « d’opérations spéciales ». La police doit-elle être au service du pouvoir ou des citoyens ?

Dans la chanson de Ray Ventura, tout allait bien, mais le château avait brûlé !