[CINEMA] PETITS MEURTRES A L’ANGLAISE

Ah, l’humour anglais.

J’aime ce mélange de situations cocasses, totalement improbables et saugrenues et de réactions flegmatiques et abruptes des héros. En ce sens, ce film au nom français bien trop long, comparé au titre original WILD TARGET ("cible sauvage"… bien plus explicite) me rappelle le très bon IN BRUGES (Là aussi, devenu on ne sait pas trop pourquoi un longuissime "Bons baisers de Bruges" en français). C’est typique des ambiances dont je raffole : on sélectionne une poignée de héros aux profils atypiques mais sympathiques, on les affuble d’un caractère ou d’un talent incongru et on les transpose dans un décor improbable… L’enchaînement des événement est ensuite ouvert à toute possibilité, jusqu’aux plus improbables.

 

Synopsis

 

Victor Meynard est tueur à gages. Il a repris le petit business familial. Et si papa est mort, maman reste très fière de son rejeton, et l’encourage beaucoup dans la voie du professionnalisme et de la perfection. Victor est le meilleur, il agit dans l’ombre, il est une légende, une référence.

 

Pourtant, tout change pour lui lorsqu’il est chargé d’exécuter Rose. Près à tirer sur elle, il aperçoit un inconnu qui s’apprête à le devancer, et au lieu de supprimer sa cible, il supprime son rival. Croyant voir un bon samaritain, Rose, qui n’est pas toute blanche, décide, un peu contre le gré de celui-ci, d’engager Victor pour sa protection personnelle. Tony, un jeune garçon oisif qui passait par là et se trouve impliqué est embarqué aussi…

 

De courses poursuites en Austin Mini en planque afin d’échapper à des criminels notoires, les trois développent une étrange cohabitation…

 

 

Mes impressions

 

J’ai comparé ce film à IN BRUGES car les sensations et l’ordre dans lequel elles surviennent sont exactement sembables : d’abord on tique de découvrir des personnages aussi burlesques et atypiques, et de les voir confrontés les uns aux autres. Puis, tandis qu’eux sont encore en train de se regarder en chiens de faïence et de se tirer dans les pattes, on tombe sous le charme et on en demande encore. Par contre, à aucun moment on ne comprend où toutes ces loufoqueries scénaristiques vont nous mener, mais qu’importe, on se laisse entraîner…

 

Ceci est bien entendu possible parce que l’intrigue est rondement menée, parce que les rebondissements sont inattendus et font mouche, entre humour british et émotion, parce que le rythme est soutenu. Mais surtout parce que les acteurs nous servent une véritable démonstration. Emily BLUNT, en Rose, jeune femme sans gêne et à qui aucun homme ne résiste, est envoûtante. Billy NIGHY incarne un Victor Meynard qui mériterait de devenir aussi mythique qu’un Hercule Poirot tant son personnage est riche, complexe, attachant. Rupert GRINT sort de son rôle de rouquin benêt de Harry Potter et complète ici ce trio d’huluberlus avec un jeu drôle et maîtrisé. Enfin, Rupert EVERETT est méconnaissable et toujours impeccable en méchant mafieux. Les seconds rôles (dont la mère de Meynard ou les bras droits du chef mafieux) sont également au poil.

 

Un film à ne vraiment pas rater, pour peu qu’on aime les bonnes surprises.