Capturé et emmené lors d’un périlleux  voyage à travers la jungle, il découvre un monde régi par la peur et l’oppression, dans lequel une fin déchirante l’attend inéluctablement. Poussé par l’amour qu’il porte à sa femme, à sa famille et à son peuple, il devra affronter ses plus grandes peurs en une tentative désespérée  pour retourner chez lui et tenter de sauver ce qui lui tient le plus à cœur.

 Apocalypto se divise en plusieurs parties distinctes. Tout commence avec la petite peuplade de Patte de Jaguar, communauté vivant en autarcie au cœur de la jungle. Avec calme, parfois avec humour, tout un petit monde se présente à nous, et en langue du cru. En toile de fond, le non-dit rode et l’on devine un quotidien fait d’affrontements et d’inquiétudes. La rencontre inopinée entre poignée de chasseurs et une autre tribu sera à l’origine du premier instant de tension. La rupture, tant du ton général que du récit en lui-même, interviendra avec l’attaque-massacre de cette paisible grappe humaine par les guerriers mayas de la cité voisine. Avec ce premier accès de sauvagerie, Apocalypto bascule et, alors que les survivants convergent vers la mégapole des assaillants au cours d’une pénible marche forcée, le film n’aura de cesse d’entrer dans la fiction la plus viscérale. La nature, si amicale, devient inhospitalière, hantée par les mauvais esprits qu’annonce une petite fille devenant pythie de mauvais augure. Vivants dans une propriété toute relative et s’exprimant par borborygmes, les mayas, selon Mel Gibson, sont ainsi des brutes rendues à moitié folles par un culte sanglant perpétré par des prêtres en transe qui pratiquent la tuerie à la chaîne pour s’attirer les bonnes grâces du dieu Kukulkan. Arrive enfin la fuite de Patte de Jaguar, apothéose du film qui devient une course-poursuite haletante, furieuse, presque muette. Un morceau de bravoure où Patte de Jaguar  redevient bête pour faire valoir son droit qu’il tient d ses ancêtres et entend bien transmettre à sa descendance. Moment de cinéma dantesque, pris de conscience brutale d’un monde qui change.

En Conclusion, on retiendra surtout l’aspect historique du scénario. Pour résumer cette œuvre, on peut reprendre une phrase de Will Durant : « une grande civilisation n’est conquise de l’extérieur que lorsqu’elle est détruite de l’intérieur ».