Des deux côtés de la barrière qui divise la rue Ledra dans le centre de Nicosie, barrière qui est le symbole de la division de l'île depuis plus d'un demi-siècle, des citoyens grecs et turcs ont uni leurs forces pour faire tomber ce rideau de fer dressé en 1958.
Et puis, lors d'une cérémonie à laquelle assistaient les envoyés de l'ONU et des représentants des gouvernements grec et turc de Chypre, un tronçon de route fermé depuis la scission de l'île a été ouvert au public. Ainsi, les piétons ont pu accéder à ces 80 mètres de route bordés de maisons délabrées et d'immeubles en ruines auxquels personne n'avait plus accès depuis 1963.
Elizabeth Spehar, la responsable des forces des Nations unies à Chypre, a reconnu que la disparition de ce symbole de la division ne signifiait pas que tous les problèmes étaient résolus, mais que c'était un premier pas, le seul qui allait dans la bonne direction depuis longtemps.
Il est évident que cette avancée dans le processus de réunification de l'île, auquel était fortement opposé le gouvernement turc, prouve que la Turquie souhaite vraiment adhérer à l'Union européenne et qu'elle est prête à toutes les concessions pour y parvenir.
Les gouvernements grec et turc de Chypre se sont mis d'accord le mois passé sur un calendrier de négociation afin de faire avancer un processus de réunification bloqué depuis plusieurs années.