Depuis le temps que trainent, ce statu-quo, ces tergiversations entre les deux camps adverses du 8 et 14 mars au sujet du TSL, tribunal spécial pour le Liban, mis en place par l’ONU pour enquêter sur l’assassinat en 2005 de l’ex premier ministre Rafik Hariri ! L’abscence de compromis possible s’est conclue par la démission de 10 ministres du Hezbollah, de ses alliés et un ministre proche du président de la République et donc par l’effondrement du gouvernement Hariri. Délitement d’un cabinet ministériel en direct à la télévision par la voix du général Michel Aoun, contrairement aux usages en vigueur nécessitant la formule préalable écrite, présentée au chef de l’Etat !

En effet, ces derniers temps les médiations s’étaient multipliées pour neutraliser ce bras de fer entre les partisans du TSL et ses adversaires sans le moindre progrès. Manifestement, pour les défenseurs du TSL, cette "instance indépendante" représente le seul moyen de mettre un terme à l’impunité qui a sévi dans le pays qui a été secoué par de nombreux assassinats politiques entre 2005 et 2008. 

Pour les adversaires, il s’agit là tout simplement d’une manoeuvre israélo-américaine se basant sur la fausse inculpation des membres du Hezbollah pour désarmer  toute Résistance susceptible de contrer le projet sioniste.

 Les ingérences aussi bien occidentales que régionales ont vu le premier ministre libanais, de voyage en voyage, se démener avec un excès de zèle pour des pseudo-négociations stériles !

 La convocation d’un Conseil de ministres extraordinaire tant souhaitée par le Rassemblement démocratique afin de traiter du TSL et du fameux dossier des faux témoins est restée lettres mortes. L’échec de la médiation phare, médiation syro-saoudienne, autour de laquelle s’étaient stigmatisés tous les espoirs, envisageant sinon d’annuler l’acte d’accusation du moins le geler a été le détonateur final déclenchant la chute du cabinet de Saad Hariri. Chute coïncidant avec l’entretien à ce sujet du premier ministre avec le président Obama. Comme un pied de nez ! Suite à cette nouvelle M. Hariri a écourté son séjour à Washington pour rentrer à Beyrouth, via Paris, escale au cours de laquelle il s’entretiendra aujourd’hui avec le président Sarkozy.

 Aujourd’hui, de toute ladite Communauté internationale fusent des formules de circonstance pour "qualifier d’extrêmement graves, le retrait des ministres du Hezbollah du gouvernement libanais, qu’il faut mettre un terme à l’impunité des auteurs d’assassinat politique".

Sacro-sainte Instance onusienne indépendante pour les uns, imposture démentielle pour les autres ! Comment concilier des points de vue si opposés sans éviter une escalade, un embrasement de ce pauvre pays ?

Pourquoi le Libanais n’arrive toujours pas à suivre cette règle tant vantée par feu le chef spirituel de la communauté chiite, Mohammad Mahdi Chamseddine pour lequel, la règle d’or consistait à ne jamais avoir recours à un étranger contre un prochain ! Le Liban, petit pays de 10700km2 si vulnérable avec le projet sioniste d’y implantater quelques 500000 réfugiés Palestiniens, sans oublier ses problèmes frontaliers avec Israël manque cruellement de force militaire et la question naïve qui me taraude l’esprit est la suivante : pourquoi la force du Hezbollah ne pourrait-elle, en toute confiance, intégrer l’armée libanaise  ? Et pourquoi donc cette impression amère que nous ne sommes et ne serons peut-être jamais les véritables auteurs du destin de ce si beau pays !