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Support Wikipedia L’attaque provocatrice de Christine Taubira dès sa nomination comme garde des Sceaux ministre de la justice ne pouvait être que programmée. La suppression des tribunaux correctionnels pour mineurs prévus dans la loi du 10 août 2011 n’est que l’un des engagements du président François Hollande rappelés dans une lettre qu’il adressa à la présidente de l’Association française des magistrats de la jeunesse et de la famille, Catherine Sultan. Pour la nouvelle garde des sceaux, cette lettre constitue son programme. «Les mineurs sont des citoyens en devenir, il est nécessaire de redonner à la justice des mineurs sa spécificité», a-t-elle indiqué face à des professionnels manifestement soulagés de voir «les orientations réorientées», selon la formule de Pierre Joxe. Mais, de plus pour enfoncer le couteau provocateur, elle organisa un tournoi de basket entre détenus et surveillants au Palais omnisports le 18 mai qui se termina le 20 mai par la visite des lieux de l’antenne des mineurs au Palais de justice de Paris. Plus, elle ne pouvait faire autrement pour montrer la rupture de l’ère Sarkozy.

Au tribunal pour enfants elle rencontra Pierre Joxe ancien ministre de l’intérieur sous Mitterrand, puis ministre de la défense et président du Conseil constitutionnel qui est maintenant avocat des mineurs sur commission d’office, et qui n’accepte aucune clientèle particulière. Ce dû être pour elle une rencontre opportune puisqu’il «se bat pour les enfants, qu’il est très vigilant, et qu’ il répare les failles, et qu’il se démène pour trouver des solutions éducatives», déclara Marie-Pierre Houcarde vice présidente du tribunal pour enfants. «Les magistrats et les autres avocats sont pétrifiés quand ils le voient». «Ce qui me frappe, c’est son enthousiasme et sa liberté par rapport à ses anciennes fonctions. Notamment celle de ministre de l’intérieur. Et c’est vrai que le parquet n’est pas le même quand Joxe est là». «Il ose tout remettre en cause. Y compris parfois le comportement de la police», confirme une autre juge des enfants, Anne Tardy. Alors, avec cet exemple, Christine Taubira ne pouvait faire autrement.

Pierre Joxe avait, en quittant son poste au Conseil constitutionnel, enfreint une règle puisqu’il publia son avis minoritaire relatif à la garde à vue des mineurs contenue dans la loi Perben II. Cette loi porte la remise en cause de l’ordonnance de 1945 dont le texte instituait un juge des enfants et étendait l’excuse de minorité aux mineurs de 16 à 18 ans. Le texte fut paraphé par le général de Gaulle. Pour Pierre Joxe c’est tout un symbole puisque c’est son père qui porta l’ordonnance au général lorsqu’il fut secrétaire du gouvernement provisoire avant d’exercer des fonctions de ministre. Que Pierre Joxe défende cette loi rien détonnant.

Il est bien évident que les conditions sociales des mineurs de 1945 n’ont rien à voir avec celles que nous connaissons, et je ne peux emmètre d’autre jugement que celui là n’ayant aucune compétence sur leur situation délinquante. Une chose est certaine des mineurs se comportent comme de véritables bandits. Il serait donc logique que de 16 à 18 ans l’excuse de minorité soit adaptée en fonction des faits incriminés.

Le problème dans cette attaque de l’opposition contre Christine Taubira, est tout a fait déplacée, c’est finalement une lâcheté puisqu’elle ne fait qu’appliquer ce que des magistrats déplorent, ce que Pierre Joxe combat et ce que le président François Hollande veut supprimer.

Quant à l’attaque d’Éric Zemmour quand il déclare, «en quelques jours, Taubira a choisi ses victimes, ses bourreaux. Les femmes, les jeunes des banlieues, sont dans le bon camp à protéger, les hommes blancs dans le mauvais», c’est honteux et de plus ce n’est pas vrai. Il attaque une ministre de la république qui ne peut se défendre, et qui applique la politique à laquelle elle a adhérée. Quels seraient les faits qui feraient que Christine Taibira aurait choisi ses victimes, ses bourreaux et qui voudrait protéger les femmes les jeunes des banlieues ? Il a attaqué sans donner des faits précis, c’est donc une attaque sans fondement. La suppression des tribunaux correctionnels n’implique pas la protection des jeunes délinquants voire criminels ? Autant Eric Zemmour clame parfois des vérités, autant cette fois-ci, il dépasse par cette insolence ce qui est permit. On peut être de droite sans clamer de tels propos qui discréditent ce que l’on pensait d’une personne. On peut comprendre que l’échec de Sarkozy à une nouvelle mandature lui déplaise, mais d’une part c’est notre démocratie qui le permet, mais qu’en outre il a tout fait pour. On peut aussi comprendre aussi qu’en période électorale il lui faille combattre les socialistes, mais dans ce cas qu’il les attaque de front. Ce n’est donc pas cet argumentaire qui prévôt pour attaquer de cette façon la ministre de la justice.

Éric Zemmour clame son amertume d’être la proie du MRAP et de SOS racisme d’être qualifié de raciste et de machiste, mais avec de tels propos quoi d’étonnant ? Mais ce qui est grave c’est qu’avec ses organismes, toutes vérités sur la délinquance des personnes de couleur est proscrite alors qu’il est bien connu qu’ils représentent, malheureusement dans de nombreuses communes, la majorité des délinquants, et je ne suis pas raciste, et sans que je jette l’opprobre sur eux. Ils ne sont aussi partisans et pas toujours objectifs.

«Les torquemadas de café du commerce qui essaient de me brûler en place de Grève régulièrement». «Ils passent leur temps à vous faire des procès d’inquisition, non seulement sur les mots que vous employez, c’est même pas les mots, parce que derrière les mots il y a vos pensées et derrière vos pensées, il y a vos arrière-pensées», clame Eric Zemmour, il le cherche aussi.

«Vous savez, quand j’attaque Taubira, c’est ni la femme que j’attaque, ni encore moins évidemment la femme noire que j’attaque», a-t-il assuré, ajoutant: «Je fais une analyse politique, idéologique, et les personnes ne sont pas en cause». «Je pense que ce n’est plus aujourd’hui, comme au 19ème siècle, la femme qui est diabolisée, mais l’homme. On peut ne pas être d’accord avec moi, ça ne me dérange pas. C’est en tout cas ce que je défends, depuis très longtemps», certes, mais il s’y prend mal.

Finalement le problème politique est-il dans ces attaques de bas niveau ou dans le raisonnement objectif sur la délinquance des mineurs ? Pourquoi avoir déclaré d’emblée la suppression des tribunaux correctionnels pour mineurs sans avoir, au préalable, expliqué cette position. Pourquoi ne pas avoir mis en avant que notre pouvoir judiciaire permet de combattre efficacement cette délinquance extrême sans recours aux tribunaux correctionnels. Pourquoi, ne pas avoir déclaré que cette loi du 10 août 2011 est électoraliste plutôt qu’efficace. Il eut été bon que les Français puissent juger avec raison des arguments des uns et des autres.