Du mauvais usage de l’école buissonnière…

 


   Les paroles ne s’envolent pas toutes… 

 

Le discours d’au revoir de N S avait de la tenue. Il était à la hauteur de l’évènement. S’il en avait prononcé d’autres de cette qualité depuis 2007, je crois qu’il serait resté en place. Pourquoi le bon est-il arrivé trop tard ? C’est une question d’après campagne.

 

N S a perdu parce qu’il s’est perdu. Il a dit qu’il était responsable de son échec. Sans doute c’est vrai, si l’on en croit les sondages qui depuis des années mesurent son impopularité. Mais ce n’est pas suffisant.

 

On ne m’ôtera pas de l’idée que suivre l’école buissonnière est une erreur peu excusable et encore moins compréhensible.

 

On copie ce que l’on estime supérieur, meilleur. Ou l’on fait une copie pour caricaturer. On ne peut imaginer que dans une enchère une copie dépasse le prix d’un original. Persister contre cette évidence a donné le résultat d’hier.

 

JM Le Pen avait abreuvé ses troupes de ce constat. Pourquoi l’entourage et NS lui-même ont-ils persisté dans cette erreur ? Un complexe de supériorité qui vit, incognito, dans le monde politique ? 

 

Mais puisqu’il s’agit de discours, à la source de l’échec de N S, il faut aussi en ajouter 2 ou 3, ayant les mêmes thèmes ou presque, qui ont, insidieusement, contribué au sort final.

 

Et là, le père Joseph de service, éminence grise de Richelieu, mérite une mention particulière. Le discours de Dakar est de ceux que l’on peut regretter longtemps. Il n’est pas d’Africain appréciant qu’on signifie son entrée en marche arrière dans la modernité. Quoi qu’en pensent les exégètes ce fut un texte ruineux.

 

Guère meilleur celui du chanoine de Latran, piétinant la laïcité et excitant les enseignants. Alors que chacun ignore tout sur cette particularité, comme celle d’être coprince d’Andorre. Certes, N S s’accordait peu de chances auprès du corps enseignant.

 

Enfin et surtout le discours que je considère fatal, et sur lequel j’ai déjà écrit en inventant un personnage M. Desouche, c’est celui de Grenoble. Qui a tenu la plume ? Un des G ? Peu importe. Mais ce fut le pire de tous les diviseurs possibles. Ensuite et depuis tout ne fut que clivage dans un pays qui a besoin d’apaisement et de rassemblement. A Villepinte, faire siffler les syndicats relève d’une méconnaissance institutionnelle qui peut séduire les militants mais faire douter les républicains.

 

Entre « clivage », doux mot classé dans les « éléments de langage », et rassemblement, le choix est fait pour 5 ans.

 

Il était temps. Notre petit 1% de l’humanité doit apprendre à faire avec ensemble. Même si le francianisme, mot que j’invente, tente certains. Qu’ils sachent que plus de 30% des nationaux ont un grand-parent non français. On aura beau y mettre mille raisons d’ostracisme, c’est notre histoire. Les juifs, les protestants, les musulmans maintenant forment la France. Les vicissitudes historiques prouvent que cela ne changera pas.

 

 

 

5 réflexions sur « Du mauvais usage de l’école buissonnière… »

  1. [quote]Le discours d’au revoir de N S avait de la tenue. Il était à la hauteur de l’évènement. S’il en avait prononcé d’autres de cette qualité depuis 2007, je crois qu’il serait resté en place. Pourquoi le bon est-il arrivé trop tard ? C’est une question d’après campagne[/quote]

    J’ai bien apprécié ce discours aussi…

  2. [b]Mais que c’est bien dit Jacques.
    Mais que tout çà est vrai.
    Je suis entièrement d’accord avec TOUT ce que vous avez écrit dans votre article.

    Nicolas Sarkozy a été d’une sobriété exemplaire, et j’ai beaucoup aimé le fait qu’il reconnaisse ses erreurs, même s’il ne les nomment pas.

    Vous avez fait un résumé des plus grosses bêtises, mais il y en a eu tant d’autres, que les français ne lui ont pas pardonnés.
    En particulier son langage, indigne d’un Président de la République, bien souvent quand il s’adressait au peuple, ou quand il répliquait à une apostrophe citoyenne.

    François Hollande aura un autre comportement, c’est sûr, mais, et j’en reviens toujours à çà…
    Il a été élu à 51,62%, non pas par des Socialistes, mais par un amalgame de voix venant de tous horizons.

    Sa victoire, il la doit au « Tout sauf Sarkozy ».

    Je lui souhaite bien du courage, maintenant.

    Les écologistes, les communistes, les Mélenchonnistes, le Front National, les Centristes, et les déçus du sarkozysme vont exiger des postes aux Législatives.

    L’Assemblée Nationale, par éparpillement des candidatures sera (heureusement) majoritairement à Droite.

    Je reste persuadée, que François Hollande n’aura pas les « moyens » de ses ambitions, et devra vite faire marche arrière, quand il voudra appliquer son programme.

    Amicalement

    SOPHY[/b]

  3. ps : je viens de lire le dernier article d’Anidom-Nidolga, où François Hollande fait quelques annonces qu’il mettra en oeuvre immédiatement après son investiture .

    Trop beau pour être vrai ?

    Qui vivra verra, (pour certaines décisions, pas toutes)

    Suis en total accord avec la première mesure, les autres ????

  4. Chère Sophy, revenons aux fondamentaux. La France depuis 1945 n’a jamais été de droite. Disons 45/55 pour faire clair. Donc la gauche ne peut être majoritaire en tant que telle. Autre chose, le système du quinquennat implique que l’Assemblée soit comme le Président. Je doute que cela change en juin. Sans parler MLP qui va ruiner quelques places UMP. On n peut pas en ce temps de crise se permettre de choisir l’immobilité par la cohabitation. Quand L’UMP défend cette thèse elle devient contradictoire et incompréhensible. Les Français seraient des girouettes! Qu’il existe une opposition forte est nécessaire. Mais solide et non stupide.

  5. PS Après recherche, le francianisme existait avant que je sente le besoinde l’exprimer..

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