Lors d’une entrevue à la radio équatorienne Radio Quito, l’intellectuel nord-américain Noam Chomsky a affirmé que son pays s’opposait à l’évolution constructive décidée par les pays du cône sud-américain.
Pour Noam Chomsky, qui malgré ses quatre-vingt-un ans reste très présent sur la scène internationale, le cas du Honduras en est un exemple frappant : « Si la majorité des pays européens ont adopté des mesures fermes contre le coup d’État, les États-Unis n’ont rien fait alors qu’ils ont énormément d’influence sur les pays des Caraïbes, non seulement d’un point de vue militaire, mais surtout économique. »
« L’Administration américaine ne veut pas s’impliquer, car elle ne veut pas que se développe une Amérique latine plus progressiste. » a rajouté le philosophe soulignant que « ce n’était pas uniquement la politique de l’actuel gouvernement, mais que c’était celle qui prévalait aux États-Unis depuis leur création et que cela expliquait l’attitude négative du pays envers des nations comme le Venezuela ou la Bolivie. En cela le nouveau gouvernement à Washington n’a rien changé. »
Cependant, a fait remarquer Chomsky, alors que nous sommes en pleine époque de commémoration de l’indépendance de l’Amérique latine, c’est la première fois en deux cents ans que les nations sud-américaines prennent réellement les décisions indispensables à une indépendance authentique ; pour la première fois, il y a une volonté significative de changement. »
Il y a évidemment deux grands défis que doivent affronter les pays sud-américains, le premier est celui d’une intégration de la région et l’autre est de réduire le profond fossé qui sépare une minorité qui possède toutes les richesses et l’immense majorité pauvre.
Pour ce qui est de l’intégration, Chomsky considère que pour la première fois il existe une impulsion significative et visible à travers des créations comme la Banco del Sur ou l’Union des nations sud-américaines (UNASUR).
Pour le second problème, il reconnaît de réels efforts pour se distancer des États-Unis, du FMI et la mise en place de nombreuses initiatives positives visant à réduire les différences sociales et à diriger les ressources vers les couches les plus basses de la population.
Chomsky signale également que le projet politique de Socialisme du XXIe siècle proposé par le Venezuela et l’Équateur est positif en ce sens qu’il assure une meilleure redistribution des richesses.
C’est d’ailleurs en ces termes que Noam Chomsky a félicité le président vénézuélien Hugo Chavez qu’il a visité à Caracas à la fin du mois passé : « Parler de paix et critiquer ceux qui s’y opposent est relativement facile, il est plus difficile de créer un monde nouveau, un monde différent. C’est émouvant de voir comment au Venezuela on construit ce nouveau monde possible et de rencontrer un des hommes qui a inspiré cette situation. La mafia internationale ne vous pardonnera jamais tant que vous ne payez pas leur rançon. Si vous la payiez, vous seriez traité par eux comme un "remarquable homme d’État". Mais vous êtes devenu le virus dangereux à exterminer. »
S’il peut paraître arrogant de contredire une sommité comme Noam Chomsky, si l’on ne peut non plus nier certains bienfaits du projet bolivarien impulsé par Hugo Chavez, faut-il cependant faire l’éloge d’un tel homme qui réduit au silence la presse d’opposition (voir : Correa et Chavez veulent museler la presse d’opposition ) et ne cache pas ces accointances avec le groupe terroriste des FARC qu’il s’obstine à qualifier de forces combattantes alors que celles-ci mettent à feu et à sang la Colombie voisine depuis plus de cinq décennies ? (Voir : FARC : Le double langage de Chavez )
Une chose est de vouloir reconnaître le réel effort accompli par les démocraties sud-américaines, efforts non soutenus par le grand voisin du nord, une autre de fermer les yeux sur des pratiques qui s’apparentent plus à celles pratiquées par les "dictatures populaires" que par une réelle démocratie.
C’est comme Hugo Chavez qui, sous prétexte d’avoir en commun avec l’Iran un ennemi commun, se plaît à parader en compagnie de Mahmoud Ahmadinejad, appliquant en cela la théorie simpliste qui veut que les ennemis de mes ennemis sont mes amis.
Mais s’il est une chose avec laquelle nous sommes d’accord avec Chomsky, comme doivent l’être les nombreuses personnes qui avaient espéré des lendemains meilleurs avec l’élection de Barack Obama, il est décevant de découvrir que peu importe le locataire du bureau ovale, la politique de Washington reste la même et ne semble pas voir d’un bon œil les réels efforts de démocratisation et de redistribution des richesses chez ses voisins du sud, comme si l’apparition d’un marché unique, libre et démocratique en Amérique latine faisait trop d’ombre au mercantilisme made in U.S.
C’est la meilleure celle-là !!!!!!!Bravo Le Candide !
« la politique de Washington reste la même et ne semble
pas voir d’un[i][b] bon œil[/b][/i] les réels efforts de démocratisation »
[b] »Bon oeil » comme si l’OEIL DE LA PYRAMIDE ETAIT BON !!!!!!!!![/b]
Les pays d’Amérique latine ont leur destin en main…Je pense qu’Obama a d’autres chats à fouetter que pour s’occuper à empêcher le développement de l’Amerique latine…..
Voilà typiquement un article que j’aurais commenté avec plaisir et que vois-je avec consternation :2 commentaires de 2 lignes!
@Candide: bravo pour les propos sur la politique US en Amérique Latine…nous parvenons à être d’accord et si j’ai salué le symbole qu’est Obama à la tête des USA, je ne me suis jamais fait la moindre illusion sur sa politique extérieure !
Bon, maintenant que Chavez rencontre des ennemis des USA me semble légitime; il faut simplement rester vigilant sur ce qui en ressort !
Relisez l’histoire des Farc et vous verrez qu’ils ont été poussés à devenir ce qu’ils sont comme tous les mouvements révolutionnaires sud américains: c’est la radicalisation où le ramolissement style Lulla au Brésil . Pas le choix dans le monde qui est le nôtre!!!