choisir sa voie : pas facile à 17 ans…

8 heures, dans un Lycée comme les autres pour une journée pas comme les autres.

Aujourd’hui, est organisée une journée « Cap Sup’ ». En gros une journée entière dédiée aux premières et terminales, afin qu’ils se projettent dans leur avenir scolaire et social, c’est-à-dire, l’après bac.

Ils ont la possibilité de passer dans diverses tables rondes où des professionnels de parcours très divers sont là, à leur disposition, pour des explications et des propositions.

Pour ma part, c’est une explication de la vie étudiante qu’il m’est demandé de faire.

Je vais être face à une centaine de gamins, de 17 à 20 ans, qui attendent en silence qu’on leur explique les aides sociales possibles lorsqu’ils seront étudiants.

C’est parti pour le power point du CROUS: le Dossier Social Etudiant qui permet d’ouvrir le droit aux bourses et au logement.

On les place dans leur future vie à la fac, en BTS, ou en école, où ils seront « autonomes ». Ils ont jusqu’au 30 avril pour faire 4 vœux sur le net, pour choisir non seulement leur voie, la ville où ils pensent faire leurs études, mais aussi le type de logement.

On leur explique tout : un budget approximatif mensuel, leur possible droit aux bourses (augmenté de 200 euros par mois s’ils obtiennent la mention très bien… « bourses au mérite »), les aides sociales, les exonérations de certaines charges, leur futur inscription à la sécu et à la mutuelle.

Ils sont là, face à moi, comme débarqué sur une autre planète…

Lorsqu’on passe à la connexion sur internet au DSE, là c’est la débandade… Plus de la moitié n’a aucune idée, à 4 mois du Bac, d’une orientation possible !!

Tout se mélange dans leur tête, et ils ne semblent pas réaliser que dans quelques mois si tout se passe bien, ils deviendront étudiant, devront partir dans une ville voisine, un département voisin, voire une autre région !

Pas stressés jusqu’alors, les voilà avec cette date limite : le 30 avril…

Alors là, on prend le temps, moi et mes collègues, pour la discussion… Telle orientation pourquoi, pourquoi pas telle autre…

On remarque rapidement que la mobilité fait peur…

On remarque aussi que de brillants élèves ne s’imaginent pas pour autant dans des études longues et brillantes…

On remarque surtout qu’ils ont une vision des possibilités d’études supérieures restreintes, et une vision des débouchés possibles encore plus restreintes…

Serait-ce parce ce quartier est touché par 50 % de chômage ?? Serait-ce parce que ce département a subi la crise de plein fouet ??

A 17, 18, 19, 20 ans, vit-on  encore au jour le jour, sans se soucier de l’avenir… ou au contraire préfère-on ne pas y penser ?

 

13 réflexions sur « choisir sa voie : pas facile à 17 ans… »

  1. [b]Un énorme problème à résoudre avec les élèves :
    la mobilité dans les études, mais aussi dans le travail.

    Quasiment terminé, le temps ou l’on choisissait une « profession » pour toute la vie….

    Pour s’adapter, nos élèves seront obligés dans leurs vie Professionelle d’exercer parfois deux métiers, complémentaires de préférence, mais parfois aussi, ils devront songer à une reconversion.
    Quant à l’assurance de rester toujours au même endroit toute sa vie professionnelle, c’est devenu un « doux rêve ».
    Voilà peut-être aussi pourquoi, les jeunes se marient et font des enfants de plus en plus tard, qu’ils hésitent à devenir propriétaire de leur habitation.

    Avant de leurs parler d’une reconversion possible, il est indispensable dès leur entrée en faculté ou ailleurs de leur faire accepter de changer de « LIEU ».

    La faute à qui ?
    à la délocalisation, au chômage
    Bien vu Fata, comme d’hab. j’ose dire….[/b]

  2. pfff, j’osais à peine cliquer pour lire l’article. Qu’aillais-je encore lire ?
    ben oui, quelle étude faire pour eux ? quel métier choisir? entre celui qui plairait, qui paierait, qui serait accessible…
    La mobilité fait peur écrit Fata, il faut changer de lieu écrit SOPHY, et avec raison!
    … il faut que les parents paient, puisse payer devrais-je dire! un loyer, une formation, des études ! et ça c’est quelque chose aussi!
    Avec la multiplicité des familles mono-parentales et les pensions alimentaires non payées…
    ça craint aujourd’hui!
    Même nous adultes, nous avons des craintes, alors eux…

  3. L’orientation a toujours étté compliquée.
    A 65 ans j’ai travaillé pour plus de 20 entreprises et fait environ dix métiers différents.
    Je ne pense pas que ce soit plus compliqué aujourd’hui.
    Prendre son destin en mains et ne pas compter sur les autres constitue aussi une solution que beaucoup refusent d’envisager.

    Ce n’est pas aux autes de faire mais à chacun de se prendre en charge. L’information n’a jamais éé aussi abondante mais il FAUT aller la chercher et l’utiliser….

    Pour plus de renseignements http://www.nemopsy.fr

  4. Bonsoir Fata, tout le monde,

    River dit : [quote]Même nous adultes, nous avons des craintes, alors eux… [/quote]
    Je crois bien que ça résume tout.

    Comme on dit, ils sautent un peu sans parachute. Comme tout le monde (ou presque).

    Amitiés
    Vote super,
    Gosseyn

  5. Selon Nemopsy: « L’information n’a jamais éé aussi abondante mais il FAUT aller la chercher et l’utiliser…. « . Certes.
    Mais les professionnels de l’information ne disent rien, ces jeunes là ne savent pas ou chercher ! La plupart du temps on apprend ces infos par hasard ! Quand on les apprend…..
    Les structures d’info ne sont pas assez bien développées pour permettre d’être utilisées.

    Il y a des conseillers d’orientation mais même au lycée, obtenir un entretien avec eux c’est la GALERE, ca peut durer des semaines quand il n’y en a qu’un pour cinq établissements et que du coup il n’est là qu’une fois par semaine…
    Nos structures complètement désorganisées empêchent les jeunes de voir clair et de savoir dans quoi ils se lancent. Alors il font le saut en fac, le plus souvent, et se rétament faute d’infos, de moyens, de structure.

  6. [b]Bonsoir Nadoo,
    Tous les ans, il existe à Paris, un « salon » qui réunit tous les professionnels qui rencontrent pendant quelques jours, de nombreuses classes venues de la France entière, pour permettre aux élèves d’avoir une idée de ce qui les attend, s’ils choisissent telle ou telle profession.

    Si Benjamin est encore connecté, peut-il venir nous rendre compte de la visite qu’il a fait avec sa classe à ce « salon de l’orientation » ?

    Merci Benjamin
    Sophy[/b]

  7. Bonsoir Fata,
    D’accord avec nemosphy. Avec mes 80 ans j’ai galéré et j’ai fait beaucoup de métiers. Dans les années 1950 on n’avait pas d’indemnités de chômage , on prenait le travail qui se présentait l’on n’était pas regardant. Mais à l’époque l’on n’avait besoin d’aucune qualification. La vie à bien changé depuis : la scolarité jusqu’à 16 ans . Et maintenant un conseiller pour diriger les jeunes pour une formation. Lorsque j’ai lu votre article personne n’avait mis de commentaire. J’avais juste envie de vous mettre « Bon courage ».
    Bien amicalement

  8. Bonsoir,

    Effectivement j’ai participé au Salon de l’Étudiant de Lille le mois dernier, je n’étais pas vraiment convaincu par cette sortie qui me faisait plutôt penser aux fameuses réunions que l’on a l’habitude d’avoir avec les conseillers d’orientation durant l’année scolaire, en plus grand bien évidemment !
    Mais pas du tout, j’ai tout d’abord été très étonné par le nombre de personnes venues pour l’occasion, visiter les stands et assister aux conférences parmi lesquelles [i] »Étudier à l’étranger »[/i] qui m’a apporté beaucoup d’informations pour mon avenir.
    Et comme vous avez dit, [b]Sophy[/b], de nombreux professionnels rencontrent de nombreuses classes, dont la mienne, aident les élèves sur ce qu’ils souhaitent faire et leur proposent des écoles correspondant à leur choix 😉

    Pour vous donner une petite idée, voici une vidéo du Salon :
    {youtube}EezfqjAfxNU{/youtube}
    [b]Amitiés,

    Benjamin[/b]

  9. [b]MERCI, BENJAMIN

    J’attendais votre témoignage, j’avais oublié que vous étiez allé à Lille et non pas à Paris, comme je l’ai mis plus haut, mais ces salons existent dans les grandes Métropoles de notre Pays : Lyon, Marseille etc….[/b]

  10. Vous avez raison, celui de Paris par exemple, a lieu le mois prochain du 12 au 14 mars 😉
    [img]http://www.salon-paris.info/images/salon-etudiant.jpg[/img]
    Même vous, en tant qu’adulte, seriez intéressée par ce genre de Salon, de nombreux parents accompagnaient leurs enfants lorsque j’y suis allé…

    [b]Bonne soirée,

    Benjamin[/b]

  11. Bonsoir à tous,

    lorsque j’étais petite, je voulais être soit maitresse, soit princesse. Au collège, j’étais décidée à devenir assistante sociale, surement sensible à la misère ambiante et influencée par « Pause café »… Puis au Lycée, c’est le métier de prof qui m’attirait : « je serai prof d’histoire », annonçais-je fièrement…
    J’ai vu des conseillers d’orientation, je suis allée à des salons, mais peut-on s’imaginer dans la vie active lorsqu’on y a jamais mis un pied ??
    Finalement, le bac en poche, j’ai fais une fac de droit… et au bout de 2 ans, je savais que ce n’était pas ma voie…
    Avec toutes les explications du monde, se projeter dans un avenir, un métier n’est pas évident.
    Maintenant, les jeunes que je rencontre sont souvent très pressés de quitter l’école: dès 15 ans, ils expérimentent des métiers grâce à des stages. Pour les autres qui empruntent la voie générale, on voit que rarement leurs idées sont claires, et je les comprends !
    Je n’ai été sure du métier qui ferait ma vie qu’en 3ème année d’école lors de mon stage de 5 mois, et à qques mois de la passation du diplôme: j’avais acquis la maturité nécessaire…
    J’aime mon métier, et je ne compte pas en changer. Je dis souvent aux jeunes avec qui je travaille que la chose la plus importante est d’aller bosser avec le sourire et envie.
    Mais cela n’est pas possible pour tout le monde et c’est regrettable.

    Merci pour vos comm intéressés et intéressant.
    Amicalement,
    Fata

  12. River:
    lors de cette journée dans le lycée où je travaille, nous avons justement voulu démontrer qu’un étudiant pouvait devenir autonome grâce aux différentes aides sociales existantes.
    Il est important pour nous d’expliquer à ces jeunes plus que défavorisés qu’ils peuvent faire des études, même si leurs parents vivent sous le seuil de pauvreté.
    C’est pas le grand luxe, bien sur, mais c’est possible.
    Bonne soirée,
    Cordialement,
    Fata

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