Vu d’Algérie, burka et burkini sont des provocations inutiles en France. Des recommandations louables pour le vivre ensemble qui nous viennent du webzine ALGERIE-FOCUS, après la polémique sur la privatisation du centre aquatique Speedwater Park de Marseille par une association socioculturelle qui recommandait le port du burkini à ses invités.
« L’effet Werther » n’y est certainement pour rien, le soleil et la chaleur sur l’île de beauté non plus, mais le légendaire sang chaud des Corses, peut-être un peu. Toujours est-il que suite à la présence sur la plage de femmes en burkini, une violente rixe avait éclaté samedi soir à Sisco en Haute-Corse entre des jeunes et des familles d’origine maghrébine. Du coup, après cet affrontement qui « a fait cinq blessés et des dégâts matériels », le maire du village de Sisco en Haute-Corse a décidé d’interdire le burkini sur les plages de sa commune », comme c’est déjà le cas à Cannes et Villeneuve-Loubet.
Après l’attaque des pompiers dans le quartier des Jardins de l’Empereur à Ajaccio, puis les incidents de Sisco, en conclure que la guerre civile souhaitée par Daesh pourrait commencer en Corse serait prématuré. Mais les musulmans concernés seraient bien inspirés de lire et surtout de tenir compte, des conseils du journal algérien ALGERIE-FOCUS. Car on pourra toujours parler de xénophobie d’un côté ou de légitime défense de l’autre, mais souffler sur les braises en ce moment est une très mauvaise idée.
D’autre part, le président de l’Assemblée de Corse Jean-Guy Talamoni estime dimanche que la population a eu une « réaction tout à fait légitime » en prenant part à une bagarre contre « des personnes qui venaient de l’extérieur de cette commune ». Mais refuse des « jugements globalisants sur les habitants corses d’origine maghrébine qui dans leur grande majorité n’ont absolument rien en commun avec ceux qui ont commis les actes de Sisco ».
Avant d’aller plus loin sur le burkini, un petit regard dans le rétro de Chevènement
Chevènement et sa citation culte
Il n’est jamais inutile de rappeler la fameuse phrase de Chevènement « Un ministre, ça ferme sa gueule. Et si ça veut l’ouvrir, ça démissionne. » Le vieux Lion de Belfort est d’ailleurs un récidiviste, il a même démissionné trois fois. La première, en 1983, alors qu’il était ministre de la Recherche : il proteste contre la « parenthèse
libérale » du gouvernement, et prononce cette phrase restée célèbre.
Une deuxième fois, en 1991. Alors ministre de la Défense mais en désaccord avec
l’engagement de la France dans la guerre du Golfe, il donne sa démission à Michel Rocard.
Enfin, en 2000, Jean-Pierre Chevènement se fait remarquer avec une nouvelle sortie volontaire du gouvernement, afin de protester contre les « accords de Matignon »,
qui reconnaissaient les mouvements nationalistes corses ».
Chevènement en pense quoi burkini ?
Malgré les polémiques, Jean-Pierre Chevènement devrait devenir le futur président de la Fondation pour l’islam de France. Dans l’interview de ce lundi au Parisien, son conseil aux musulmans est … « La discrétion »
« Légalement, les choses me paraissent assez claires et modifier la loi n’est pas une priorité. Le conseil que je donne dans cette période difficile — comme le recteur de la mosquée de Bordeaux — est celui de discrétion. Les musulmans, comme tous les citoyens français, doivent pouvoir pratiquer leur culte en toute liberté. Mais il faut aussi qu’ils comprennent que, dans l’espace public où se définit l’intérêt général, tous les citoyens doivent faire l’effort de recourir à la « raison naturelle ». Un principe que le prophète recommande quarante-quatre fois, selon l’islamologue Jacques Berque, dans le Coran. L’avenir des jeunes nés de l’immigration est en France et nulle part ailleurs. Il faut les empêcher de tomber dans l’impasse suicidaire dans laquelle les poussent Daech et les salafistes à la vue courte. Si nous aimons la France, il faut faire des Français de confession musulmane des Français qui, comme les autres, ont envie de travailler à l’essor de la France. Il y a un intérêt commun à ce que le bateau France tienne la mer, car, s’il devait couler, ce sont tous ses passagers qui couleraient avec lui ».
Mais Chevènement a déjà pris soin d’envoyer un petit avertissement au palais. Il entend bien garder toute sa liberté d’expression, autrement dit, même s’il n’est pas ministre, il ne la fermera pas. Voilà François Hollande prévenu. Au fait, combien de voix supplémentaires peuvent rapporter une petite nomination, à moins d’une autre démission avant les élections.