Qu’on les appelle patates, Canada ou tout simplement pommes de terre, elles sont la base de nos repas dans la partie nord de la France.

Elles répondent aux jolis noms de « Belle de Fontenay », « Charlotte » ou « Pompadour » et ont leur place sur la table la plus humble ou la plus riche.

Car la pomme de terre a le double avantage d’être délicieuse tout en étant bon marché.

Rappelez-vous, dans le film « les patates » qui fut tourné chez nous, le héros incarné par Pierre Perret est prêt à risquer sa vie pour les précieuses tubercules.

Toutes les recettes de notre terroir ont pour ingrédient principal la fameuse patate, que ce soit la cacasse à cul nul, la baïenne ou la salade au lard. Un champ de pommes de terre et un cochon et on avait à manger pour l’année.

Chaque année, au mois d’avril, c’est un rituel, je plante mes pommes de terre comme le faisaient mes parents et avant eux mes grands-parents. Dans nos régions septentrionales, il est hasardeux de les planter trop tôt car les gelées de début de printemps ne sont pas rares. Je dois vous avouer que c’est surtout ma gourmandise qui me conduit à cette culture car je trouve que les variétés qu’on cultive soi-même sont incomparables. Je ne recherche pas les gros rendements, mais au contraire des produits de petite taille qui sauront rester ferme à la cuisson.

Deux  trois semaines après la plantation, des petites feuilles sortent de terre, c’est là qu’il faut craindre les gelées. Quand les fanes  atteignent une trentaine de centimètres, il faut butter les pieds afin que les tubercules poussent dans la butte et ne verdissent pas.

Les pommes de terre semi-hâtives se récoltent environ trois mois après la plantation, les tardives doivent attendre 110 à 120 jours avant d’être récoltées quand le mildiou n’est pas venu attaquer les plants à cause des orages estivaux.

Fin juillet, je ne peux m’empêcher de prélever quelques pieds. Essayez des pommes de terre fraîchement cueillies en robe de chambre avec une noix de beurre, c’est divin.