Après Floyd Landis et Alberto Contador, l’Américain Lance Armstrong va être rayé de la liste prestigieuse des vainqueurs du Tour de France. En refusant de se défendre contre l’agence américaine contre le dopage, le septuple vainqueur admet implicitement s’être dopé. Remarquez, ce n’est pas vraiment un scoop et cela fait belle lurette que le bruit court dans le peloton et dans les rédactions que le recordman des victoires ne carburait pas qu’à l’eau minérale. Mais comme il ne s’était jamais fait pincer, beaucoup pensait qu’il s’en tirerait finalement à bon compte et il avait réussi jusqu’à présent à faire taire les « mauvaises langues ». C’était sans compter sans l’opiniâtreté de Travis Tygart, le directeur général de l’Usada et des moyens d’investigation plus pointus qu’en France.

Et maintenant, que va-t-il se passer ? S’il semble acquis que le Texan devra abandonner ses victoires de 1999 à 2005, qui sera déclaré vainqueur ? Si l’on regarde les suivants dans le palmarès, ils sont rarement innocents : que l’on prenne Ullrich ou Basso, ils ont tous eu des soucis à un moment ou un autre. Il faut quelquefois remonter plus loin que la cinquième place pour trouver un champion n’ayant pas été soupçonné de dopage. Imaginez la tête d’un coureur apprenant qu’il a gagné le Tour de France dix ans après l’avoir couru, ça frise le ridicule. Il serait donc préférable de ne désigner aucun vainqueur pour ces années noires du cyclisme qui ont vu tant de scandales, de coureurs suspendus comme Virenque, Basso ou Vinokourov, voire parfois décédés comme Pantani ou le jeune Belge Frank Vandenbroucke. 

Il restera quelques questions en suspens comme de savoir si Armstrong devra rembourser l’argent qu’il a gagné, et il en a gagné beaucoup ou d’expliquer pourquoi il a bénéficié d’une telle clémence et d’une telle protection pendant ses années de gloire. Des bruits courent sur l’intervention d’un ministre pour faire taire les rumeurs. Mais, c’est une autre histoire.