Che Guevara : Ange ou démon ?

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Alors que l’on vient de commémorer les 42 ans de la disparition du guérillero argentin, la polémique concernant la face cachée du Che reprend de plus belle. C’est pourquoi je n’entends pas dans cet article encenser Ernesto Che Guevara – d’autres s’en sont déjà chargés – mais je désire mettre en exergue les critiques émanant d’historiens, d’exilés cubains et, plus grave, d’anciens compagnons d’armes du médecin révolutionnaire.

Enfin, je dis médecin, mais nombreux sont ceux qui affirment que le Che n’a jamais terminé ses études de médecine, et relèvent qu’il avouait lui-même qu’il lisait beaucoup de livres mais n’ouvrait jamais un ouvrage de médecine. Les barbus de la révolution cubaine, plaisantant de ses piètres qualités de médecin, l’avaient même surnommé sacamuelas, l’arracheur de dents (Che Guevara, A Revolutionary Life).

Concernant sa vie de révolutionnaire à Cuba, même si son courage n’a jamais été remis en question, l’histoire fera de lui le pantin des frères Castro qui le manipuleront jusqu’à son voyage final en Bolivie où il périra, trahi par ces mêmes paysans qu’il prétendait venir libérer.

De cette vie révolutionnaire que beaucoup imaginent glorieuse, ses anciens compagnons d’armes nous rapportent aujourd’hui des faits beaucoup plus déshonorants. Ainsi, Luciano Medina, estafette personnelle de Fidel Castro à l’époque de la lutte pour la prise du pouvoir, nous raconte que lors des combats dans la Sierra Maestra le comandante Guevara tuait comme on avale un verre d’eau. « Avec lui, c’était vite vu, vite réglé. Un matin, vers 9 heures, nous déboulons au Rancho Claro, une petite exploitation de café appartenant à un certain Juan Perez. Aussitôt, le Che accuse le fermier d’être un mouchard à la solde de la dictature de Batista. En réalité, le seul tort de ce pauvre homme était de dire haut et fort qu’il n’adhérait pas à la révolution. Une heure plus tard, le malheureux cultivateur est passé par les armes devant sa femme et ses trois enfants de 1, 3 et 4 ans. Les voisins étaient traumatisés, indignés. Et nous, la troupe, nous étions écœurés. »

Mais le côté le plus sombre de la vie du Che concerne la période où il fut responsable de la prison de la Cabaña, période durant laquelle il va superviser et ordonner l’exécution de près de deux cents prisonniers. C’est là qu’Ernesto Che Guevara acquerra le titre peu envié de carnicerito de la Cabaña (le petit boucher de la Cabaña) pour les nombreuses exécutions qu’il ordonnera dont les registres ont scrupuleusement enregistré les noms des victimes ainsi que les dates et heure de mise à mort.

Selon les anciens compagnons d’armes du Che, ce dernier ne se contentait pas d’appliquer les directives de l’état-major, mais il s’empressait d’ordonner immédiatement les exécutions après ce qu’il faut bien appeler des simulacres de procès. De plus, Ernesto Che Guevara utilisait également la torture et les sévices moraux envers tous ceux qui tombaient entre ses mains, qu’il s’agisse de membres de l’ancien régime, mais également de simples fonctionnaires, ou même de guérilleros qui après avoir lutté contre la dictature refusaient de la suivre dans cette dérive sanglante.

Voici le témoignage de Fausto Menocal qui avait été accusé à tort d’être un mouchard à la solde de Batista : « J’ai dû rester debout quarante heures, jour et nuit, sans manger, sans boire, devant le Che, dans son bureau. C’était un long couloir où des hommes en armes allaient et venaient, pour lui faire signer des ordres et recueillir ses instructions. Ils se moquaient de moi lorsqu’ils me voyaient. C’était Guevara lui-même qui m’interrogeait. Un soir, après avoir été enfermé dans une cellule, il est venu me voir pour me dire : "Écoutez, Menocal, nous allons vous fusiller cette nuit." J’ai été amené devant le peloton d’exécution. On m’a attaché à un poteau, on m’a bandé les yeux, puis il y a eu une décharge de fusils. Alors, on est venu tirer le coup de grâce. J’ai senti sur ma tempe un grand coup. C’était en fait un coup porté à la crosse du fusil, à la suite de quoi je me suis évanoui. » Finalement, Fausto Menocal sera gracié parce qu’il était membre de la famille d’un ancien président de la République de Cuba et, comme beaucoup d’autres, il prendra le chemin de l’exil.

Un autre témoin important de cette période, le père Javier Arzuaga, aumônier de la prison de la Cabaña, rompra finalement le silence après près de cinquante ans de mutisme. Dans Cuba 1959 : La Galera de la Muerte (Cuba 1959. Le couloir de la mort), publié en 2007, l’homme d’église qui a accompagné cinquante-cinq condamnés dans leurs derniers instants affirme que de nombreux exécutés étaient innocents. Il souligne également que : « Le Che n’a jamais cherché à dissimuler sa cruauté. Bien au contraire. Plus on sollicitait sa compassion, plus il se montrait cruel. Il était complètement dévoué à son utopie. La révolution exigeait qu’il tue, il tuait ; elle demandait qu’il mente, il mentait. À la Cabaña, lorsque les familles des condamnés rendaient visite à leurs proches, Guevara exigeait sadiquement qu’on les fasse passer devant le mur d’exécution encore couvert de sang. »

Le père Javier Arzuaga rapporte également qu’il demandait souvent au Che d’être indulgent, mais que celui-ci se moquait de lui et ne revenait jamais sur ses décisions. Il se rappelle plus particulièrement le cas d’un jeune garçon de tout juste 16 ans qu’il a tout fait pour sauver, mais que Guevara condamna à mort sans la moindre compassion. Javier Arzuaga révèle qu’il a tellement été traumatisé durant cette période qu’il a dû abandonner la Cabaña en mai 1959 pour aller suivre un traitement psychologique à Mexico.

Huber Matos, un commandant de la révolution, estime quant à lui que : « Je crois qu’en définitive cela lui plaisait de tuer des gens. Au début, dans la sierra Maestra, nous avons noué une amitié qui reposait sur des affinités intellectuelles. Comme lui, j’avais une formation universitaire. Mais, quand j’ai su ce qu’il faisait à la Cabaña, j’ai pris mes distances. Tout le monde savait ce qui se passait là-bas… » Huber Matos, malgré son grade sera condamné à vingt ans de cachot, à la fin de 1959, pour avoir dénoncé la dérive autoritaire du mouvement.

Ernesto Guevara fut aussi l’instigateur du système cubain de camps de travail forcé, ayant créé le premier de ceux-ci à Guanahacabibes afin de "rééduquer" les opposants à la révolution cubaine. Pour Régis Debray, fils d’un avocat parisien qui partira à Cuba pour participer à la révolution et qui suivra le Che jusqu’en Bolivie, « C’est lui, et non Fidel qui a inventé en 1960, dans la péninsule de Guanaha, le premier camp de travail correctif ».

Lorsque son compatriote Luis Paredez López s’inquiétera de la tournure sanglante que prend la révolution cubaine et des exécutions quotidiennes et massives que rapporte la presse internationale, le Che lui répondra dans une lettre datée du 5 février 1959 : « J’aimerais que vous vous informiez par une presse qui ne soit pas tendancieuse afin de pouvoir apprécier dans toute sa dimension le problème que cela suppose. Les exécutions sont non seulement une nécessité pour le peuple de Cuba, mais également un devoir imposé par ce peuple. »

Évidemment, pour Ernesto Che Guevara la presse non tendancieuse est celle dirigée par les organes de la révolution, cette même presse qui fait ses gros titres des nombreuses sentences de peine capitale prononcées après des simulacres de procès. C’est ainsi que les tribunaux révolutionnaires prononcent leur verdict pratiquement en public, faisant au Che une publicité peu élogieuse qu’il ne fuira jamais. D’ailleurs, à la Cabaña les procès ont lieu en présence des journalistes. Quelques instants suffisent souvent pour envoyer à une mort certaine des hommes ayant servi la dictature de Batista, mais aussi des gens qui n’y ont joué aucun rôle important. Il suffit parfois d’une dénonciation anonyme, de quelques cris de vengeance, pour que la sentence soit prononcée et presque immédiatement mise à exécution.

Si la majorité des mises à mort sont exécutées par des soldats, des "volontaires" seront également mis à contribution. Parfois, ce sont des membres de la famille des « martyrs de la Révolution » qui sont invités à faire partie du peloton d’exécution. Ce sera le cas d’Olga Guevara, la sœur d’un révolutionnaire tué sous la dictature de Batista, qui sera "invitée" à faire partie de ceux qui vont exécuter un des condamnés à mort. Mais cette dernière refusera publiquement : « Ce militaire-là a tué mon frère et trente habitants de Pilón, mais je ne pourrais pas tirer sur lui de sang-froid. » Elle sera une des rares à refuser cet "honneur" et à oser critiquer publiquement la dérive de la révolution cubaine.

La renommée du petit boucher dépassera rapidement les frontières de Cuba, et Ernesto Che Guevara sera même interrogé à ce propos par plusieurs délégués latino-américains et par celui des États-Unis après un discours devant l’assemblée générale des Nations unies le 11 décembre 1964. Le révolutionnaire répondra sans hésiter : « Nous avons fusillé, nous fusillons et nous continuerons à fusiller tant que cela sera nécessaire. Notre lutte est une lutte à mort. »

Il semblerait que les propos Guevara aux Nations unies et sa revendication publique des actes les plus les atroces de la révolution ne sont pas pour rien dans son départ forcé de Cuba.

À moins, comme l’ont relevé certains historiens, que ce ne soit ses propos contre Moscou qui auront finalement décidé les nouveaux dirigeants de Cuba à se séparer d’un de leurs héros. En effet, Ernesto Che Guevara ne pardonnera jamais à Khrouchtchev d’avoir reculé devant la détermination de Kennedy lors de la crise des missiles, le guérillero argentin ne comprenant pas pourquoi les Russes avaient eu peur de conclure SA révolution par un formidable feu d’artifice nucléaire. Le Che finira par insulter publiquement les délégués soviétiques s’en prenant publiquement à leur virilité en des termes orduriers.

Il est évident que le Che devenait encombrant pour le régime cubain et c’est pourquoi Fidel Castro préféra l’éloigner, l’envoyant peut-être même volontairement vers la mort. Car si Fidel a toujours su manipuler Ernesto Che Guevara de son vivant, il l’utilisera encore plus habilement une fois mort en le transformant en martyr de la révolution. Il semblerait en effet que c’est au moment où le nouveau pouvoir à Cuba dut affronter les premiers doutes d’une population fatiguée et exsangue, au moment où les premiers graffitis insultants Fidel faisaient leurs apparitions dans les rues de La Havane que le Líder Máximo eut l’idée de transformer son ancien compagnon d’armes en véritable culte.

En effet, alors qu’il était devenu évident que la guérilla du Che en Bolivie courait à sa perte, Castro ne tentera aucune opération de sauvetage pour récupérer les derniers guérilleros en déroute, songeant déjà à la puissance mythique que la mort de ce héros de la révolution éternelle pourrait apporter au pouvoir en place.

Mais le grand révolutionnaire surprendra tout le monde lors de son dernier combat. En effet, lui qui avait toujours clamé que la mort était préférable au fait de tomber vivant aux mains de ses ennemis, suppliera qu’on le gracie, préférant la prison à la mort au combat. Selon les témoignages des agents de la CIA et des soldats boliviens, après son arrestation, le Che tenta plusieurs fois de sauver sa peau en leur expliquant qu’il valait plus vivant que mort.

Mais Fidel Castro avait besoin d’un héros, et c’est pourquoi il réécrira les derniers instants de la vie de Che Guevara, transformant ses derniers instants en une mort héroïque sans se soucier des nombreux témoignages pourtant fiables. Ainsi, la version officielle écrite à Cuba ne parlera que du courage dont aurait fait preuve Che Guevara devant ses bourreaux en leur criant : « Tirez ! N’ayez pas peur ! » Et même si la différence entre la version réelle et l’officielle peut prêter à rire, c’est celle de Castro qui deviendra la plus célèbre.

On sait maintenant combien l’idée de Fidel Castro de transformer le combattant argentin en martyr de la révolution cubaine fut une idée géniale, car ce dernier est devenu le symbole mondial de toutes les révolutions et de toutes les luttes contre l’oppression.

Mais si le passé de bourreau de Che Guevara a été occulté au profit du mythe du révolutionnaire éternel, pour nombre de Cubains le guérillero restera le petit boucher de la Cabaña, et nombreux sont ceux qui affirment que sitôt bannie la dictature des Castro, ils iront débaptiser les places et les rues de La Havane qui portent le nom de l’Argentin honni !

Entendons-nous bien, comme je l’avais signalé au début de cet article, je ne ne prétends faire ici ni l’apologie du Che, ni son procès, je veux simplement révéler sa face cachée pour avoir une vision globale et réelle du personnage… Comme beaucoup, j’ai moi aussi possédé la célèbre affiche rouge et noir dans ma chambre d’adolescent, et si à l’époque j’ai admiré le révolutionnaire sans trop me poser de question, avec les années je me suis rendu compte que l’on ne peut prétendre aimer quelqu’un si l’on se contente de n’appréhender qu’une partie de sa personnalité en jetant un voile pudique sur ce qu’on désavoue.

Aussi, je pense que tous ceux qui arborent encore fièrement les couleurs d’Ernesto Che Guevara doivent le faire en toute conscience, pour pouvoir affirmer que selon eux les idéaux du guérilléro dépassent de loin la cruauté et les exactions commises par le tortionnaire qu’il était également.

Bibliographie :

http://www.lepoint.fr/actualites-monde/2007-05-10/che-guevara-histoire-d-un-mensonge-d-etat/924/0/182522

http://www.lexpress.fr/actualite/monde/amerique/du-sang-sur-l-etoile_475196.html

Le Livre noir du communisme, Éditions Robert Laffont, 1997

Che Guevara: A Revolutionary Life, Grove Press, 1997

Che Guevara, l’envers du mythe ; Historia: Le "petit boucher" de la Cabaña

http://www.20minutes.fr/article/182411/Monde-Che-Guevara-un-bourreau-fanatique.php

http://www.histoire-en-questions.fr/personnages/che%20execution.html

http://www.historia.fr/content/recherche/article?id=18111

http://www.historia.fr/content/recherche/article?id=18107

81 réflexions sur « Che Guevara : Ange ou démon ? »

  1. « Entendons-nous bien, comme je l’avais signalé au début de cet article, je ne ne prétends faire ici ni l’apologie du Che, ni son procès, ».
    Son apologie? morte de rire!
    Son ptocès? oui, en effet, c’est bien ce que vous voulez faire ici. Le problème, voyez-vous, ce sont vos sources; voir la bibliographie en fin d’article : des ouvrages et revues ouvertement anti-communistes et anti-guevaristes. Des témoignages douteux, des exécutions racontées de manière bien trash sans jamais évoquer les raisons des procès, pas une remise en question du régime que subissait Cuba sous le Dictateur mis au pouvoir par la CIA(Batista), pas un mot sur les souffrances d’ alors du peuple cubain, des attaques personnelles envers le niveau d’études de Guevara (qu’il soit médecin ou pas l’histoire s’en contrefiche,c’est son problème à lui)

    Voilà pour ma réaction à chaud; mais je n’en ai pas terminé avec votre article malhonnête: contrairement à vous, j’ai une assez conséquente bibliographie sur cet homme et la Révolution cubaine: laissez-moi un jour ou deux j’argumenterai preuves historiques à l’appui sur qui était Che guevara.

    PS: avez-vous trouvé un joli poster d’Uribe pour remplacer avantageusement celui du sanguinaire et génocidaire ‘(bientôt!) CHE

  2. Ni ange…ni démon…
    Guévara n’est qu’un vulgaire criminel de guerre, instrumentalisé par Castro et sa bande de tortionnaires sanglants.
    Pour l’intelligentsia française de l’époque, qui couvrait d’éloges, l’encensait, le teintait d’une aura romanesque…il est vrai que lorsque l’on défend des pedophiles !!
    Même dans la mort il n’a pas été digne…
    Michel

  3. Vous y étiez, sans doute ? (en Bolivie, ou un de vos amis ?)

    Je n’ai jamais défendu de pédophile(j’ai parlé de prescription pour Polanski et surtout de mon dégoût du lynchage), je ne vous connaissais pas sous ce jour…vous êtes malhonnête!!!

  4. Voilà un bel article polémique , le titre est ce qu’il est ,il faut bien attirer les chalands….Mais il y a ici un vrai contenu avec des références bibliographiques et tout et tout….

    Le débat peut s’engager….

  5. Marti, merci pour votre contribution, voici l’adresse du blog de l’héroïne que vous nous présentez:
    [url]http://www.desdecuba.com/generaciony/[/url]

  6. Précisez, Marti, sous votre lien, j’ai trouvé une espèce de blog catho en espagnol et ne vois aucun rapport avec le sujet! Peut-être le lien est-il mauvais ?

    Non Libertinus, justement, regardez de près la bibliographie de Candide; elle est tendancieuse et incomplète. Il n’y a même pas un texte du Che, ce qui est un comble, ni les références de livres reconnus mais qui ont le malheur de ne pas traiter cet homme de boucher ni de tortionnaire.Je prépare la liste ce week’end.

    Je sais qu’il faut depuis 10 ans détruire tous les symboles révolutionnaires ou de progrès social; (pour quand le lynchage de Allende ?) mais il faut surtout être honnête et diversifier ses sources. J’ai fait un cursus en histoire de l’Amérique Latine et nos profs nous conseillaient rarement « Historia » comme revue historique fiable, Historia est une revue de vulgarisation, avec ses qualités et ses défauts (peu de sources fiables,survol des périodes historiques, attachement aux « personnages » et non aux mouvements et j’en passe!

  7. Siempre, Le lien fonctionne, il suffit de regarder et de comprendre la vidéo en espagnol… langue que vous maîtrisé sûrement après vos 5 années d’études supérieures passées en Amérique latine.

  8. Siempre, ne vous fatiguez pas !

    Décidément, vous ne me comprenez pas. Je vous explique que, comme beaucoup, j’ai été un fanatique de Che Guevara, fanatisme qui s’est éteint lorsque j’ai pris connaissance de l’autre face de sa personnalité. Et c’est pour cela que j’ai décidé de prêter ma voix au murmure de ceux qui le critiquent plutôt que de répéter ce que crie la multitude.

    Tout le monde sait que l’on pourrait remplir une bibliothèque avec les documents chantant les louanges du Che, à quoi bon écrire un article de plus allant dans le même sens ?

    Mais si j’ai pris la décision de ne pas répéter ce que tout le monde a déjà entendu concernant le Che, de ne plus citer ce que la masse obscure répète à l’envi, ce n’est pas pour que vous le fassiez dans les commentaires. Cela n’aurait aucun intérêt !

    Alors, pour ouvrir le débat, pourquoi ne laissez-vous pas Che Guevara de côté et argumenter plutôt vos propres commentaires ! Vous traitez mes références d’anticommunistes et anti-guevaristes; alors, puisque vous vous voulez me donner des preuves, fournissez celle vous permettant d’accuser le père Javier Arzuaga, Luciano Medina, Huber Matos, Régis Debray (auquel le Che se réfère fréquemment dans son journal personnel écrit en Bolivie), Olga Guevara, et finalement la revue Historia qui, pour mémoire, a publié plus d’articles en faveur du Che que contre lui (ce qui semble démontrer l’impartialité de la revue).

  9. Dois-je vous rappeler que vous avez vous-même traité les Castro et Che Guevara de corrompus par la drogue (je vous cite : « Toute l’Amérique Centrale et une partie de l’Amérique du Sud sont totalement corrompues par la drogue… êtes-vous aveugle et sourd ? ») ?

    Et puis, dans un autre de vos commentaires, n’aviez-vous pas admis que le Che était responsable de l’assassinat de 84 personnes dont les 3/4 étaient soldats de Batista ?
    Tout d’abord, je vous signale que selon Armando Lago, vice-président de l’institut de recherche Cuba Archive : « 164 personnes ont été envoyées au peloton d’exécution de la Cabaña entre le 3 janvier et le 26 novembre, date à laquelle Guevara quitte la carrière pénitentiaire ce qui fait de lui le plus grand meurtrier de l’histoire de la révolution cubaine (216 meurtres au total), devancé seulement par Raúl Castro, responsable, directement ou non, de 551 exécutions. »

    Mais peu importe le nombre de victimes du Che, le fait que vous justifiez 84 morts dont les 3/4 affirmez-vous étaient des soldats dénote votre morale ! Ainsi, selon vous, 63 soldats assassinés ne sont rien ! Et votre souhait de parler de la dictature de Batista dénote que vous rendez coupable de tous les crimes du dictateur l’ensemble de ceux qui travaillaient pour lui ! Auriez-vous donc aussi envoyé aux fours crématoires tous les soldats du 3ème Reich à la fin de la Seconde Guerre mondiale ? Ne pensez-vous pas que ces 63 soldats étaient innocents, coupables seulement de servir leur pays (aux mains du régime corrompu de Fulgencio Batista Y Zaldivar, il est vrai, mais Fulgencio n’avait-il pas été encouragé par Fidel Castro lui-même à renverser le gouvernement en 1951 alors qu’ils étaient tous les deux en Floride ? Car à cette époque Batista et Castro semblaient bien s’entendre !)

    Voyez-vous pour moi, même si le Che n’avait été le bourreau que d’un seul homme, il mériterait le titre de boucher de la Cabaña. Vos commentaires prouvent à suffisance de quel côté du fusil vous vous situez !

  10. Mais comme vous voulez des écrits de la main du Che, en voilà : « El odio como factor de lucha; el odio intransigente al enemigo, que impulsa más allá de las limitaciones del ser humano y lo convierte en una efectiva, violenta, selectiva y fría máquina de matar ». (La haine comme facteur de lutte ; la haine intransigeante envers l’ennemi, qui entraîne l’être humain au-delà de ses limites et le transforme en machine à tuer froide, efficace, violente et sélective. !) (Extrait de son diario de la Sierra Maestra).

    Ou ceci (même si on se replace dans le contexte, cela surprend) qu’il écrivit dans une lettre adressée à son épouse Hilda Gadea le 28 janvier 1957 alors qu’il vient de débarquer à Cuba : « Estoy en la manigua cubana, vivo y sediento de sangre » (Je suis dans le maquis cubain, vivant et avide de sang).

    Toujours en janvier 1957 il a décrit dans son journal personnel écrit dans la Sierra Maestra comment il s’était débarrassé d’un de ses compagnons d’armes, Eutimio Guerra, accusé de transmettre des informations à l’ennemi. Comme personne ne voulait se charger de l’exécution, Guevara écrit « Acabé con el problema con una pistola del calibre 32, en el lado derecho de su cerebro… Sus pertenencias ahora son mías. » (J’en ai fini avec le problème avec un pistolet calibre 32, du côté droit de son cerveau… Ses biens sont maintenant les miens.)

    Il raconte également comment il abattit un paysan qui voulait quitter la guérilla lorsque celle-ci décida de combattre dans une autre région et décrit aussi ses doutes lors du meurtre de Echevarría, le frère d’un guérillero, assassiné pour une raison imprécise : « me preguntaba si esta víctima realmente era lo suficientemente culpable como para merecer la muerte. » (Je me demandais si cette victime était suffisamment coupable pour mériter la mort.), ce qui ne le fera pas revenir sur sa décision !

    Toutes ces lettres, ainsi que celle écrite à son compatriote Luis Paredez López sont consultable au Centro de Estudios Che Guevara (Calle 47 No. 772. Plaza de la Revolución, Cuba.) Centre que vous n’oserez sans doute pas qualifier d’anticommuniste ?

  11. Mais comme précisé dans l’article, jamais le Che ne s’est caché de ces exécutions, puisqu’il les a même revendiquées aux Nations unies, donc là n’est pas l’objet du débat. La question est de savoir si les crimes commis par le Che sont suffisants pour le faire descendre de son piédestal révolutionnaire.

    Pour revenir sur sa mort, un dernier extrait :« Face à la mort, il avait paniqué, ce qui prouve qu’il était humain, du moins lorsqu’il s’agissait de lui. “Ne tirez pas ! Je suis Che Guevara ! Je vaux davantage vivant que mort ! “, s’était-il écrié, ce 8 octobre 1967, lorsqu’il fut capturé par les soldats boliviens, dans le canyon de Yuro. Le lendemain, c’était il y a quarante ans exactement, l’ordre tombait : le capitaine de la CIA, Felix I. Rodriguez, devait faire exécuter son prisonnier, qui ressemblait à un mendiant couvert de guenilles. “Il est devenu blanc comme une feuille de papier. Je n’ai jamais vu de ma vie un homme dans un tel état”, se souvient celui qui traqua le Che des mois durant. À une heure vingt de l’après-midi, un soldat bolivien, saoul, tira des rafales de mitraillette, il assassina le Che. Les Boliviens voulaient l’abattre à tout prix. Les Américains préféraient le garder vivant. Pour ne pas en faire un martyr. Ce qu’il devint immédiatement. »
    Extrait de : ‘La Face cachée du Che’, par Jacobo Machover (Buchet-Chastel)

    Et pour son titre de médecin, dans une lettre écrite à son amie Tita Infante en octobre 1956, lettre consultable au Centro de Estudios Che Guevara , le Che explique « … unos muchachos cubanos, revolucionarios, me invitaron a que ayudara al movimiento con mis “conocimientos” médicos… » (Des amis cubains, révolutionnaires, m’ont invité à aider leur mouvement avec mes « connaissances » médicales… » Sincèrement je ne pense pas qu’un médecin aurait parlé de ses « connaissances » médicales en écrivant le mot entre guillemets.

  12. Remarquez, tout comme le fait qu’il soit médecin ou non, ses derniers instants ne signifie rien pour moi, et il est probable que je ne me comporterai pas non plus en héros lorsque ma dernière heure aura sonné. Mais puisque son diplôme et les circonstances de sa mort semblent avoir été travestis, j’ai décidé d’en parler pour tenter avec mes modestes moyens d’éclairer la face cachée du Che.

    Mais il est certain que la polémique va perdurer et qu’on ne connaîtra sans doute tous les détails de ce mensonge d’État qu’après la fin de la dictature et l’instauration de la démocratie à La Havane. Cependant, grâce à ces nouvelles sources on commence à y voir plus clair dans la personnalité du Che, malgré les tentatives des autorités cubaines d’effacer les pistes et de faire disparaître certains documents compromettants.

    Puisqu’il est presque certain que vous allez me répondre, je vous en prie tentez d’argumenter vos propos sans lancer de nouvelles accusations à mon égard !

    J’aime bousculer mes propres convictions, cela me permet d’en tester la validité… et de changer d’avis le cas échéant.

    Voilà Siempre, j’ai complété ma bibliographie qui n’est pas tendancieuse puisque mon article ne parle que d’une face du Che, comme j’en avais prévenu mes lecteurs (ce que vous ne semblez pas avoir compris).

  13. Puisque vous revenez avec la Colombie, dans un article qui ne traite pas de ce sujet et malgré le fait que vous n’ayez jamais répondu à mes demandes d’éclaircissemen concernant vos accusations gratuites, je me permets de vous répondre que je pense que vous accusez Uribe en vous basant sur un document de la DIA qui, étant toujours classé secret et n’ayant pas encore été jugé, ne peut servir de preuve !

    Tout ce qui ressort effectivement du document c’est que : « (..) Uribe has never had any foreign business dealings, that his father was killed while fleeing a kidnap attempt by FARC guerrillas, and that he had not opposed the extradition treaty, but merely hoped to postpone a referendum to prevent the possibility that narcotraffickers would influence the vote. »

    De plus, sur cette fameuse liste du DIA apparaît également le chanteur Carlos Vives (simplement parce qu’un de ses oncles serait mêlé au trafic de stupéfiants), ce qui confirme que ce document a été rédigé à titre informatif et qu’il ne peut en aucun cas constituer une preuve formelle et officielle ! N’oublions pas, nul ne peut être condamné sans avoir été jugé.

    D’ailleurs, c’est bien précisé à la fin du document : « As stated in the document, the report is « not finally evaluated » intelligence information. In other words, the information reported in the document is only as good as its source. In this case, the DIA has withheld from release the source of the information as well as the comments of the reporting official from the Department of Defense, making it difficult to verify the accuracy of the information listed in the document. »

    Donc, pour moi, jusqu’à preuve du contraire, Uribe et sa famille n’ont rien à voir avec les cartels de la drogue. D’ailleurs, si une preuve formelle existait, il est certain que les partis de l’opposition s’en seraient servie, eux qui luttent depuis plus de six ans contre l’actuel président !

    Et puis, arrêtez d’imaginer mes amours politiques, ce n’est pas parce qu’on relate des faits que l’on partage les idées de ce que l’on narre, vous devriez avoir appris cela en critique historique (puisque j’ai moi aussi étudié l’histoire, même si je me suis spécialisé en histoire contemporaine) !

  14. Voici un extrait d’article sur « l’héroine » en question:
    « Yoani Sánchez écrit dans une page web qui s’intitule desdecuba.net, mais en réalité elle ne provient pas de l’île, le serveur est logé en Allemagne et enregistré au nom de Josef Biechele, le pourvoyeur est l’entreprise Cronos AG Regensburg, laquelle abrite également d’autres pages de l’extrême-droite et de néonazis et qui a été dénoncée par les verts allemands. Le parrain est IGFM et il a comme un des ses porte paroles le saxon Arnold Vaatz, cette entreprise durant l’administration Bush a reçu des millions de dollars d’aide  »

    Source : Changement de société
    Publié par Serge Adam à l’adresse 13:59:00
    Libellés : Cuba, Désinformation, Yoani Sanchez

    Encore une fois, je ne sais pas envoyer les liens car il existe d’autres sites qui dénoncent la fumisterie de cette blogueuse, soi-disant sans accès au net et que des congressistes ont rencontrée dans les grands hôtels de la capitale, tranquillement branchée au réseau wi-fi de l’hôtel…

    Il est vrai qu’il suffit de « dénoncer le régime » pour recevoir des aides substantielles des USA et des mouvements anti-communistes d’Europe.

    Si Obama avait enfin levé le blocus qui étouffe Cuba depuis 40 ans, la situation de la population serait peut-être meilleure!

    Maintenant, je n’ai jamais défendu aveuglément le régime castriste ; je constate simplement que ce pays est maintenu artificiellement dans la pauvreté, non par les erreurs de Che Guevara au gouvernement et dans la gestion de ses ministères (de qui vous moquez-vous, Candide?) , mais par le blocus impérialiste de toutes ses exportations et l’abandon des staliniens soviétiques après l’affaire des fusées.

  15. Contrairement à vous, je n’ai jamais été « fanatique » du Che, c’est un mot qui m’est étranger. C’était pour moi un homme droit, courageux et pas pourri par le fric qui voulait aider le Tiers monde à se libérer de l’impérialisme américain.Qui a mis sa vie en péril pour y parvenir, en vain, et qui en est mort. C’est aussi un théoricien du marxisme dans ce qui m’intéresse le plus: l’aspect internationnal, la solidarité entre les peuples. Au lieu de s’engraisser comme les autres une fois au pouvoir, renier ses convictions comme l’ont fait les castristes, il a tout plaqué pour combattre le même ennemi ailleurs.

  16. Le Che a également été parmi les seuls à incorporer et à aider les noirs à Cuba, car à cette époque le racisme était encore bien vivant, même dans les troupes révolutionnaires.
    Inutile de vous reparler des 2 voyages qu’il fit à travers l’Amérique Latine et qui furent le point de départ, en constatant de près la misère dans les pays traversés, de son engagement politique.

    Mais bien sûr que ce n’était pas un saint. Déjà les hommes durs envers eux-mêmes ,et il l’était, ne sont pas tendres avec les autres et lorsque l’on mène une révolution contre un énnemi tel que la CIA , les services secrets et l’armement américain , on ne met pas une pichenette à ceux qui trahissent et vous mettent en danger. Il s’agissait de mettre à terre une Dictature, alors les executions sont hélàs parfois le seul moyen de sauver le reste de l’armée . Toutes les guerres civiles ou autres ne se font pas sans morts.
    Il l’a clairement dit en public.

    Je vous dis que nous n’avons pas les mêmes sources car selon les miennes, toutes les exécutions qui ont eu lieu à La Cabana ne concernaient que des officiers et soldats responsables de tortures et de meurtres sur la population et l’armée de Castro;

    Les historiens , en chiffrant les morts sont arrivés à la conclusion qu’ils étaient bien inférieurs à l’épuration en France, à la fin de la seconde guerre mondiale.
    !!!

    Alors, responsable, Guévara, évidemment mais ni tortionnaire, ni meurtrier sanguinaire. Il est de notoriété publique qu’il a soigné et sauvé de nombreux ennemis, loys des combats. Il n’y a pas que des traitres parmi ses anciens compagnons temoin de ses combats.
    A prpos de traitre vous devriez éviter de citer Regis Debray, sauvé à plusieurs reprises par le Che et soupçonné de l’avoir trahi en Bolivie, lors de son arrestation . D’ailleurs, ce type est devenu un cul-béni bien de droite!!!

  17. Quant à sa mort, vous savez comme moi que les temoins ne sont pas d’accord:il y a la version que vous citez et il y a celle où son exécuteur pleur et refuse de l’abattre de sang froid. Lorsque l’on s’intéresse de près à l’homme et à sa manière de combattre et de se mettre en danger, permettez-moi de ne pas croire au che qui supplie ses bourreaux…de toute façon, il est mort, tué par la CIA, cela suffit. Le livre de Machover, comme les autres, est sujet à caution,vous le savez aussi bien que moi.

    « Et puis, arrêtez d’imaginer mes amours politiques, ce n’est pas parce qu’on relate des faits que l’on partage les idées de ce que l’on narre, vous devriez avoir appris cela en critique historique (puisque j’ai moi aussi étudié l’histoire, même si je me suis spécialisé en histoire contemporaine) ! »
    Je n’ai rien besoin d’imaginer, vous vous trahissez vous même: vous ne relatez pas des faits, vous choisissez les sources qui vous arrangent et ces sources sont à 90% américaines, donc contre-révolutionnaires

    Et votre haine envers cet homme dont vous étiez soi-disant fanatique vous égare tellement que vous parvenez, au prix d’efforts sans doute conséquents, à dénicher une photo de lui affreuse (il faut le faire, l’attaquer sur son physique) qui date de l’époque où il s’était grimé et déguisé pour passer incognito en Bolivie.

    PS »Dois-je vous rappeler que vous avez vous-même traité les Castro et Che Guevara de corrompus par la drogue (je vous cite : « Toute l’Amérique Centrale et une partie de l’Amérique du Sud sont totalement corrompues par la drogue… êtes-vous aveugle et sourd ? ») ? » Vous prenez les lecteurs pour des imbéciles ? Je parlais à ce moment-là de notre époque, pas d’il y a plus de 40 ans.

  18. Par conséquent, au vu de ce que je juge de votre honnêteté, je ne viendrai plus polémiquer avec vous…Je mettrai mes sources avec plaisir si un des lecteurs de ces commentaires le souhaite, c’est tout

  19. Vous vous égarez Siempre, je n’ai jamais critiqué la gestion politique de Guevara (qui de notoriété publique fut désastreuse), je n’ai pas choisi une photo où il était affreux (moi je le trouve plutôt beau gosse sur celle-là) et je ne me suis pas fatigué à la dénicher comme vous dites, puisqu’elle provient du Centro de Estudios Che Guevara qui n’a rien à voir avec la CIA. J’ai choisi cette photo parce qu’elle montrait un Che différent, ce qui convenait parfaitement pour illustrer mon article. Ne vous laissez pas aveugler par vos convictions, vous me voyez tellement différent de ce que je suis réellement, que vous vous égarez et que vos attaques en deviennent presque risibles. Pourtant, votre ferveur me semble honnête, et c’est pour cela que j’aimerais discuter avec vous sur un autre ton que celui de la polémique.

    Pour en revenir à mon article et à mes commentaires, je n’ai jamais dit que je haïssais Che Guevara, seulement que je n’en étais plus fanatique (la nuance est de taille il me semble) !

    Et encore une fois, j’ai volontairement choisi les sources qui parlaient de l’autre face du Che, c’est évident et j’ai averti le lecteur qui trouvera très facilement des sources faisant du Che un ange puisque celles-ci abondent.

    Par contre, pour les exécutions, je n’ai trouvé aucune source qui parlait uniquement d’exécutions de bourreaux et tortionnaires ayant été jugés équitablement… toujours des meurtres selon ce que Che Guevara appela lui-même l’épuration révolutionnaire (terme qui en lui-même me semble horrible). J’aimerais donc bien connaître vos sources (pour peu qu’elles ne proviennent pas du régime castriste). Parlez-moi également de Regis Debray, cela m’intéresse (le Che le tenait en haute estime il me semble).
    (Par la même occasion, si vous pouviez me fournir les sources qui vous permettent d’accuser le président Uribe d’être mêlé à un quelconque trafique de drogue cela me ferait plaisir, je puis vous garantir que cela fera l’effet d’une bombe ici en Colombie. Et puis, j’attends toujours vos explications concernant l’interdiction de séjour sur le sol américain prononcée contre l’ex-président Samper, qui, selon vous, aurait été dictée par d’autres raisons que ses liens avec les narcotrafiquants. Je dois vous dire que cela m’intéresse énormément, car lors du procès 8000 jamais les autorités colombiennes n’ont eu accès à ces informations).

  20. Pour Yoani Sánchez, je l’ai découverte par les commentaires ici, mais l’adresse de son hébergeur ne veut rien dire (bien que vivant en Colombie, si on trace l’adresse ip de mon hébergeur on se retrouve au Mexique, pays où je n’ai jamais mis les pieds). Mais je vais regarder plus avant dès que j’en aurai le temps.

    Pour en revenir au Che, ce que je regrette vraiment c’est que son combat n’aura finalement débouché que sur l’apparition d’une nouvelle dictature à Cuba, n’aura rien changé au Congo et encore moins en Bolivie… Tant de morts pour un si piètre résultat, cela en valait-il vraiment la peine ? Quant vous parlez des morts nécessaires lors d’une révolution, vous parlez comme lui, dommage que les exécutions se soient produites une fois le régime de Batista défait (ce qui ôte une partie de leur éventuelle légitimité, même s’il vous semble normal qu’une révolution populaire agisse de la même manière que la dictature qu’elle combat), et que les exactions continuent à se produire de nos jours alors que la révolution cubaine n’est plus mise en danger que par ses propres excès.

    Pour mémoire, l’Empire anglais a été défait par un homme simple qui prônait la non-violence et qui a vaincu sans effusion de sang. Pourtant, il n’a jamais obtenu le prix Nobel de la paix, son visage n’orne pas des millions de T-shirts et il n’est le symbole d’aucune révolution contre l’oppression des peuples même s’il en fut un des pionniers bien avant le début de la lutte de Che Guevara.

  21. Cet homme fait également partie de ceux que je respecte profondémént, et a également terminé sa vie, assassiné…comme quoi, lorsque l’on n’aboie pas avec la meute….

  22. Veritas, pour une fois vos commentaires m’ont fait sourire, et pour une fois nous sommes d’accord. Il est vrai que je connais peu de monde qui classe la CIA parmi les anges à part, bien entendu, les membres de cette organisation (et encore, nombreux sont ceux qui quittent leur employeur et finissent par « cracher dans la soupe »)

  23. Je ne laisserai qu’un bref commentaire sur cet article, je ne rentre pas dans les débats des précédents qui sont déjà une forme du dialogue de sourd.

    Au début de l’article, on parle d'[i]instrumentalisation[/i] du Che par les frères Castro. Soit. Mais contrairement à Libertinus, qui met en avant le côté « documenté » de l’article, je les trouve un peu pauvres : 10 références, dont quatre du même site web d’Historia, et une du fameux Livre Noir du Communisme. Je trouve ça peu, et pour le dernier, facile et contradictoire : le Livre Noir du Communisme n’a jamais été réputé pour être un modèle de précision, qu’elles soient statistiques ou historiques, on retrouve chez la moitié des auteurs (puisqu’il s’agit d’un collectif universitaire) une franche critique par rapport aux travaux de Stephane Courtois, pourtant un des auteurs les plus actif dans le groupe. On notera également que le terme « communisme » qui est employé dans le titre du livre est lui aussi contradictoire (mais ça, c’est un autre débat)…
    Ce que je ne supporte pas outre mesure, c’est tous ces amalgames gras et faciles que l’on fait sur Ernesto Guevara. La commercialisation de son image, qui lui est « reproché » (je vois difficilement d’ailleurs comment cela pourrait se faire, puisqu’il n’en est pas responsable) est un sujet de controverse historique qui trouve mieux sa place dans les livres de photographie et dans la mémoire courte et de mauvaise fois de ceux qui l’exploitent à des fins commerciales. Vous déblatérez sans fin, à savoir si le Che était médecin. Mais sur des termes comme « connaissances ». Même s’il est judicieux de la part de [i]Le candide[/i] de signaler en effet la trace de notes du Che disponible au Centre d’étude Guevara de La Havane, signalera t-il également une « citation » de Guevara concernant la mise à mort ? Qu’il la retrouve ! Je trouve par contre peu judicieux de tenter de disqualifier [i]siempre[/i] par rapport à son niveau d’études…

  24. Nous en revenons donc toujours au même problème et qui ne sera jamais résolu : quand Soljenitsyne débarquait dans un pays de l’ouest, il était fraichement acceuilli et on écoutait parler ce dissident si sympathique. Toutefois, les dissidents de l’ouest, tous ceux mécontentés par le système économique, politique et social, eux, on ne les laissait pas parler. Encore maintenant, on ne veux bien entendre que celui que l’on ne peux que bien entendre, car il ne fait que confirmer une longue, très longue lithanie qui, un jour, je l’espère, finira par se taire… au profit de tous les exploités !

  25. Raspoutine, merci pour votre commentaire, je m’étonne cependant que vous demandiez une « citation » de Guevara concernant la mise à mort (comme si elles étaient difficiles à trouver) alors que j’en fournis plusieurs dans mes commentaires et dans mon article.
    Il y a d’abord son intervention à l’ONU où il a affirmé : « (…) [i]Nous avons fusillé, nous fusillons et nous continuerons à fusiller [/i](…) ».
    Ensuite, il y a les extraits de son Diario de la Sierria Maestra et les lettres écrites à sa femme. Mais puisque vous en réclamez, en voici un supplémentaire, extrait que j’avais d’abord indûment attribué à son Diario mais qui provient en fait de son « Mensaje a los pueblos del mundo » paru dans le supplément du Tricontinental de 1967 : « [i]La haine comme facteur de lutte ; la haine intransigeante envers l’ennemi, qui entraîne l’être humain au-delà de ses limites et le transforme en machine à tuer froide, efficace, violente et sélective. ! Nos soldats doivent être ainsi ; un peuple sans haine ne peut triompher contre un ennemi brutal.
    Il faut porter la guerre jusqu’où l’ennemi [/i][i]la porte : à sa maison, à ses lieux de distraction ; la rendre totale. Il faut empêcher l’ennemi d’avoir une minute de tranquillité, une minute de calme en dehors de ses casernes, et même dans celles-ci : attaquer n’importe où, partout où il se trouve ; qu’il se sente poursuivi partout où il passe. Alors, son moral déclinera.
    Il deviendra encore plus bestial, mais on verra apparaître des signes d’abattement.[/i] »
    [b]Tricontinental. Suplemento especial, 16 de abril de 1967[/b] (pour rappel Tricontinental est magazine cubain fondé en 1966 prônant la solidarité entre les peuples)

  26. C’est dans ce même Message aux peuples du monde qu’il rejette le dialogue, et affirme que les peuples opprimés ne peuvent obtenir la liberté sans combattre.
    Sincèrement, je ne crois pas que la fin justifie tous les moyens, je suis persuadé que toute révolution populaire qui sombre dans l’excès ne peut obtenir que des résultats momentanés et qu’elle se verra rapidement forcée d’appliquer les mêmes moyens d’oppression indignes que ceux utilisés par ceux qu’elle combat, se transformant à son tour en oppresseuse.
    Mais, en dehors de ces considérations politiques, il semble que le Che fut réellement un personnage sanguinaire qui aimait la violence (voir la lettre à sa femme Hilda Gadea) et le livre « Mi primo el Che » (mon cousin le Che) de l’Argentin Alberto Benegas Lynch où on peut lire que durant son adolescence ils prenaient plaisir à signer toute sa correspondance du pseudonyme de Staline II.
    On peut également y lire : « [i]Quand il sort des ascenseurs, il s’efforce toujours de faire le dixième pas avec le pied gauche[/i] » (ce qui selon certains dénote un caractère psychotique).
    De plus vous omettez le livre que je mentionne dans mon article : « Cuba 1959 : La Galera de la Muerte » du père Javier Arzuaga qui fut le curé de la Cabaña durant les 6 premiers mois de 1959, livre publié aux éditions Cartas de Cuba. Je sais, il n’est pas repris dans la bibliographie, mais le livre est clairement indiqué dans l’article.

  27. En voici un extrait plus complet concernant le meurtre de ce jeune homme dont je parle dans l’article : « [i]Ariel Lima était un garçon révolutionnaire, plein de rêves, il a lutté contre Batista. Ceux de Batista l’ont attrapé et l’ont torturé pour qu’il parle… il ne l’a jamais fait, jusqu’au jour où… cela, il me l’a lui-même raconté, ils lui ont dit : “Tu vas parler…”
    Ils ont emmené sa mère et, devant lui, ont commencé à la déshabiller. “Tu sais ce qu’on va lui faire…”. Quand le garçon comprit ce qui allait effectivement se passer, il a parlé et leur a dit tout ce qu’ils voulaient savoir.
    Naturellement, il n’est jamais sorti de prison, et quand la révolution a triomphé, les révolutionnaires ne l’ont pas libéré puisqu’il avait trahi et ils l’ont envoyé à la Cabaña.
    Ariel n’était plus ni d’un bord, ni de l’autre, il était seul, n’avait plus d’ami, il faisait triste figure et s’était détaché de tout au point qu’il ne s’est même pas rendu compte qu’on le fusillait.
    Quand Ariel Lima fut condamné à mort, ils l’ont gardé environ une semaine dans la galerie de la mort. Il parlait à peine, était comme aliéné, vidé de sa substance même, le regard perdu, comme absent des choses qui l’entouraient. Les autres prisonniers le voyaient tellement enfant, tellement dans le besoin, je lui ai promis de parler à Ernesto Che Guevara et d’intercéder en sa faveur. Je suis allé voir Ernesto Che Guevara et il m’a dit que c’était le Tribunal d’appel qui décidait.
    Il m’a aussi demandé pourquoi il devait suspendre la sentence. Je lui ai répondu : “Pour deux raisons, l’une par pitié humaine pour un garçon de seulement 16 ans, la deuxième par raisonnement politique, parce que le lendemain de la mort de cet enfant, la presse mondiale, aux États-Unis, en Amérique Latine et en Europe ne manquera pas de souligner que la révolution cubaine est inhumaine et qu’elle juge de la même façon les adultes et les mineurs… et cela sera nuisible à la révolution.
    Effort inutile, plus on sollicitait la compassion du Che, plus il se montrait cruel.[/i]

  28. [i]J’ai été au Tribunal des appels, le Che savait que j’étais là. La délibération a duré à peine une demi-heure… la sentence a été ratifiée, Ariel serait fusillé dans la nuit.
    Quand le Che m’a vu en sortant, il m’a salué. Mais une femme s’est jetée devant lui et s’est prosternée sur le sol. Quelqu’un lui a dit que c’était la mère d’Ariel Lima. Il s’est penché vers elle et lui a dit : « Je vous recommande le père Javier Arzuaga, il est passé maître en consolation ». Il s’est tourné vers moi, et d’un ton moqueur il m’a dit : « elle est à vous ! »
    Je l’ai aidée à se relever et je lui ai conseillé de rentrer chez elle. Madame, lui ai-je dit, essayer de surmonter cette tragédie et de continuer à vivre sans votre fils, recommandez-vous à Dieu. Je ne l’ai plus jamais revue.
    Cette nuit, j’ai détesté le Che.[/i] »

  29. Ce témoignage est confirmé par celui de maître José Vilasuso, avocat qui fit partie de ceux qui eurent à traiter les dossiers des condamnés, dans son livre : « A la orden del Che Guevara ».
    José Vilasuso nous rapporte aussi que les instructions du commandante étaient claires : « [i]Ne faites pas traîner les procès. Ceci est une révolution. N’utilisez pas les méthodes légales bourgeoises, les preuves sont secondaires. Il faut agir par conviction. Il s’agit d’une bande de criminels et d’assassins. De plus, souvenez-vous qu’il y a une possibilité d’appel, rajoutait-il ironiquement, car il savait qu’à La Cabaña, aucun recours n’était jamais pris en compte.[/i] »
    Mais ne nous égarons pas, puisque vous ne voulez que des écrits de la main du Che, découvrons l’extrait d’une lettre écrite à sa mère alors qu’il se trouve au Guatemala durant l’Opération PBSUCCESS : « [i]Ici au Guatemala ce fut très divertissant avec des coups de feu, des bombardements, des discours et d’autres choses similaires qui ont brisé la monotonie dans laquelle je vivais.[/i]»
    Toujours durant cette période au Guatemala, mais dans une lettre écrite à une ancienne amie il regrette qu’Arbenz n’ait pas fusillé rapidement ses ennemis : « [i]Si le gouvernement avait ordonné ces exécutions, il aurait conservé la possibilité de rendre les coups.[/i] »
    C’est également pour cela qu’à cette même époque le Che ne cachait pas qu’il était partisan de l’intervention militaire soviétique en Hongrie pour écraser le soulèvement populaire de Budapest et sauver la dictature communiste.

  30. Pour poursuivre avec les lettres du Che ; en voici une écrite à sa mère depuis le Mexique en 15 juillet 1956
    « [i]Vieille,
    J’ai reçu ta lettre, tu traverses une période de nostalgie à ce que je vois. Il y a beaucoup de choses exactes et beaucoup de choses que je ne ne te connaissais pas.
    Veille, je ne suis pas le Christ ni un philanthrope, je suis tout le contraire d’un Christ, et la philanthropie me semble une chose de… (illisible), ce que je crois, je lutte avec toutes les armes qui sont à ma disposition et j’essaie de laisser l’autre étendu, au lieu de me laisser clouer sur une croix ou dans tout autre lieu.
    À propos de la grève de la faim, tu te trompes complètement : nous l’avons entamée deux fois, la première fois ils ont relâché 21 ou 24 détenus, à la deuxième ils ont annoncé qu’ils relâcheraient le lendemain Fidel Castro, le chef du mouvement. S’ils le font, nous ne serons plus que deux en prison.
    Je ne veux pas que tu croies comme l’insinue Hilda que nous deux, ceux qui restent, sommes les sacrifiés. Nous sommes simplement ceux qui n’avaient pas de papiers en ordre et c’est pour cette raison que nous n’avons pu utiliser les moyens qu’ont utilisés nos compagnons.
    Mes projets sont de me rendre dans le pays le plus proche qui me donnerait l’asile, (chose qui s’avère difficile à cause de la célébrité inter-américaine qu’ils m’ont collée sur le dos) pays où je resterais jusqu’à ce qu’ont fasse de nouveau appel à mes services. Je vous le répète, il ne me sera pas aisé de vous écrire durant une période plus ou moins longue…[/i]

  31. [i]Ce qui m’étonne le plus c’est ton manque de compréhension de tout cela et tes conseils sur la modération, l’égoïsme, etc. c’est-à-dire les qualités les plus exécrables qu’un individu peut avoir. Non seulement je ne suis pas modéré, mais j’essaierai de ne jamais l’être, et quand je verrai en moi la flamme sacrée laisser la place à une timide petite lumière votive, la moindre des choses que je pourrais faire c’est me mettre à vomir sur ma propre merde.
    En ce qui concerne ce que tu appelles l’égoïsme modéré, c’est-à-dire l’individualisme vulgaire et peureux, les vertus du XXe je dois te dire que j’ai fait beaucoup d’efforts pour le liquider, pas précisément cet inconnu, lâche, mais plutôt l’autre, le bohémien, celui qui se préoccupait peu du voisin avec le sentiment d’autosuffisance générée par une conscience trompée et non par ma propre force.
    Durant ces jours de prison, et durant ceux d’entraînements qui ont précédés, je me suis totalement identifié avec les compagnons de la cause. Je me souviens d’une phrase qui un jour m’avait semblé stupide, ou du moins étrange, à propos de l’identification tellement complète entre tous les membres d’un corps combattant, que le concept du “moi” disparaissait complètement pour faire place au concept du “nous”.
    C’est une morale communiste et naturellement cela peut paraître exagéré, mais c’est exactement cela, et c’est beau de pouvoir sentir ce changement vers le “nous”.
    (Les taches ne sont pas des larmes de sang, mais du jus de tomate)[/i]

  32. [i]Une de tes plus importantes erreurs est de croire que la modération ou « l’égoïsme modéré » est la source des inventions majeures et des grandes œuvres d’art. Pour réaliser toute grande œuvre la passion est nécessaire et pour faire la révolution il faut de la passion et de l’audace en grandes quantités, choses que nous possédons en tant qu’être humain.
    Une autre chose étrange que je remarque c’est que tu fais référence de manière répétée au Bon Dieu, j’espère que tu ne retombes pas dans le berceau de ton enfance.
    Je préviens aussi que la série de S.O.S. qu’ils ont lancés ne sert à rien : Petit s’est chié dessus, Lezica a craché le morceau et a fait un sermon à Hilda (contre mes ordres) sur les obligations de donné l’asile à l’homme politique. Raúl Lynch (le cousin dont nous parlions plus tôt – NDT) s’est très bien comporté, et Padilla Nervo a dit que c’étaient des ministères distincts. Tous peuvent m’aider, mais à condition que j’abjure mes idéaux. Je ne crois pas que tu préfères un fils vivant, mais semblable à Barrabas à un fils mort n’importe où, mais accomplissant ce qu’il pensait être son devoir. Les tentatives d’aides ne font que nous gêner, eux et moi.
    Mais ta lettre possède certaines vérités (du moins pour ma manière de voir les choses) et la meilleure de celle-là concerne la fusée interplanétaire ; mot qui me plaît. De plus, il est certain qu’après m’être débarrassé des dommages à Cuba, je partirai pour un autre lieu, n’importe lequel et il est aussi certain qu’enfermé dans un bureau ou dans une clinique de maladies allergiques j’aurais été baisé. Malgré tout, il me semble que cette douleur, la douleur d’une mère qui entre dans la vieillesse et qui aime son fils vivant, est respectable, que je suis obligé de m’en soucier et dont j’ai envie de me soucier. J »aimerais te voir non seulement pour te consoler, mais également pour me consoler de mes regrets inavouables et sporadiques.
    Veille, je t’embrasse et je te promets sa présence s’il n’y a rien de nouveau.
    Ton fils,
    le Che. [/i]»
    [b]Source : Centro de Estudios Che Guevara.[/b]

  33. Maintenant, une carte d’adieu à ses parents écrite en mars 1965 :
    «  [i]Chers vieux,
    Je sens de nouveau sur mes talons le souffle de Rossinante, je reprends la route avec mon bouclier de cuir ovale au bras.
    Il y a dix ans, je vous avais écrit une autre lettre d’adieu dans laquelle, je m’en souviens, je me lamentais de ne pas être meilleur soldat et meilleur médecin ; ce dernier point ne m’intéressant plus, je ne suis pas si mauvais que cela comme soldat.
    En fait, rien n’a changé, à part que je suis beaucoup plus conscient et que mon marxisme est enraciné et dépuré. Je crois que la lutte armée est l’unique solution que les peuples ont pour se libérer et j’agis en accord avec mes croyances. Beaucoup me diront aventurier, et je le suis, mais d’un type différent, de ceux qui risquent leur peau pour démontrer leur vérité.
    Peut-être que celle-ci sera la définitive. Je ne la cherche pas, mais c’est dans la logique des choses.
    Si cela se passe ainsi, je vous embrasse une dernière fois.
    Je vous ai beaucoup aimé, mais je n’ai pas su exprimer mon affection, je suis extrêmement strict dans mes actions y je crois que parfois vous ne m’avez pas compris. Il n’était pas facile de me comprendre, mais, d’autre part, seulement aujourd’hui croyez-moi.
    Maintenant, une volonté que j’ai polie avec la délectation d’un artiste, soutiendra des jambes flageolantes et des poumons fatigués. Je le ferai.
    Souvenez-vous de temps à autre de ce petit quotidien du XXe siècle. Un baiser à Celia, à Roberto, Juan Martin et Patotin, à Beatriz, à tous. Pour vous, une grande accolade du fils prodigue et récalcitrant .
    Ernesto[/i] »
    [b] Source : Centro de Estudios Che Guevara.[/b]

  34. Comme vous le voyez Raspoutine il ne faut pas chercher longtemps pour trouver des écrits du Che à propos de sa vision des exécutions ou de la mort – la sienne ou celle des autres – (pour mémoire, il terminait toujours ses discours par un vibrant : « La patria o la muerte »), mais mon article visait plus les mensonges créés autour du personnage que le personnage lui-même (comme vous l’avez justement remarqué), je reconnais que l’on ne saura probablement jamais toute la vérité, car l’État cubain fait disparaître les traces qui le gène, et je n’empêche personne d’adorer le Che mais je demande simplement qu’on le fasse en toute connaissance de cause, en adorant l’homme dans son ensemble avec ses qualités et ses défauts et non l’image que l’on nous a vendue et qui m’a envoûté lorsque j’étais un adolescent de 13 ou 14 ans.
    Est-ce parce que je critique cette image que je suis un contre-révolutionnaire ?
    Tout ce que je demandais à Siempre, puisqu’elle possède de nombreuses sources concernant l’Amérique latine, c’est d’en discuter sans chercher la polémique et sans lancer des accusations gratuites (puisque justement, concernant la Colombie, elle n’a jamais voulu donner les sources de ses références concernant ses accusations contre l’actuel président)
    Concernant le Che, je le répète, jamais il n’a occulté sa vision violente de la révolution, inutile donc d’abreuver le lecteur de sources dans ce qui ne prétend être rien d’autre qu’un article en ligne incitant à la réflexion et au débat et non un ouvrage d’étude. Cet article voulait attirer l’attention sur des faits que la plupart des récits concernant ce personnage tendent justement à occulter. C’est aussi pour cela que cet article a été placé dans la section « Tribune libre » et non « International ».

  35. À propos de la bibliographie, je la reconnais succincte, mais il est évident que je n’y ai placé que les ouvrages où je retrouvais trace de ce que j’écrivais, car il ne faut pas oublier que Che Guevara fait dorénavant partie de notre inconscient collectif, et j’ai souvenir de documents que j’aurais aimé fournir, mais pour lesquels les références échappent à ma mémoire.

    D’autre part, je ne déblatère pas sans fin sur le fait qu’il était ou non médecin (on mentionne simplement que son titre de médecin semble aussi « usurper » par ceux qui ont fait son histoire). Nous sommes tous conscients que ce point importe peu aux yeux de l’histoire.

    Pour finir, je n’ai jamais disqualifié Siempre par rapport à son niveau d’études (que du contraire puisqu’il semble élever – Bac+5 si on s’en réfère à son profil – avec des études supérieures en histoire de l’Amérique latine) mais quand elle s’en prend à Michel en lui disant : « Vous y étiez, sans doute ? (en Bolivie, ou un de vos amis ?) », c’est elle qui disqualifie une autre personne sous prétexte qu’il n’a pas assisté aux événements. Siempre était-elle dans le maquis cubain avec les Castro et Guevara ? De plus, comme elle n’arrête pas de prétendre (comme Veritas) que je suis à la solde de la CIA et de l’extrême droite uniquement parce que j’ai parlé des élections en Colombie, article où je regrettais l’absence d’une réelle opposition, ne voulant pas démorde d’un parti pris fatigant à mon encontre, je me suis donc permis de lui rappelé le cours de critique historique, cours qu’elle a dû suivre durant ses études et qui prône le doute permanent et nous apprend que l’historien doit rester objectif, que sont rôle n’est pas de juger, mais d’établir la véracité des faits, sans exclure aucun texte, même les faux, puisqu’ils sont également le reflet d’une époque, et que c’est souvent le non-dit qui est révélateur.

    C’était sans doute maladroit de ma part, je le reconnais, mais je suis lassé de me faire traiter de « contra » par des gens qui ignorent tout de moi et de ma vie. Quand l’adversaire fait quelque chose de bien, je ne vois pas pourquoi on ne peut le lui concéder sans pour autant avaliser toutes ses actions.

  36. Ce qui est dommage, sur ce type de média, c’est que les critiques, souvent, ne se centrent pas sur le sujet de l’article, mais plutôt contre l’auteur, ce qui fausse le débat et ouvre des discussions interminables et sans intérêt pour les lecteurs.

    Maintenant, si malgré toutes mes explications vous persistez à me croire « coupable » de quelque chose, j’en suis désolé, et je ne vois pas comment vous faire changer d’opinion.

    Siempre, concernant Yoani Sánchez, je vous conseille de lire l’article sur Wikipedia : [url]http://fr.wikipedia.org/wiki/Yoani_Sánchez[/url]
    Il semblerait que, contrairement à ce que vous affirmez, ce soit une personne honnête et de grand prestige et, dans cet article, on vous expliquera pourquoi son site n’est pas hébergé à Cuba (où il est bien entendu interdit).

  37. « Siempre, concernant Yoani Sánchez, je vous conseille de lire l’article sur Wikipedia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Yoani_Sánchez
    Il semblerait que, contrairement à ce que vous affirmez, ce soit une personne honnête et de grand prestige et, dans cet article, on vous expliquera pourquoi son site n’est pas hébergé à Cuba (où il est bien entendu interdit). »
    Candide, il n’y a aucun article sous votre lien Wikipédia. Je m’étonne par ailleurs qu’un historien « objectif »(sic) comme vous se réfère à ce site qui n’est pas considéré comme très fiable…
    Quant au reste, je me refuse à continuer de polémiquer avec vous, je ne vais pas perdre mon temps à rechercher des citations de Guevara qui disent le contraire de ce que vous étalez à longueur de com, tant il est évident qu’une « guerre de citations, me paraît vaine, que vous ne vous intéressez absolument pas à l’histoire de Cuba , ni de la Bolivie d’ailleurs, ce qui retire tout intérêt à un article sur Che Guevara qui fut un combattant révolutionnaire et marxiste, et que les lettres privées sont de peu d’intérêt (sauf pour les lectrices de Elle)et que l’homme en question n’était pas d’un tenant et avait comme tout un chacun sa part d’ombre… Ce qui m’intéresse, ce sont les actions révolutionnaires menées en Amérique Latine, le CHE, comme Zapata, Villa, Allende et Bolivar les symbolisent, un point c’est tout.

    Votre Uribe, en revanche symbolyse le Pouvoir corrompu par l’argent des cartels. C’est de notoriété publique.

  38. Vous passez votre temps à publier des articles raccoleurs comme celui de Rio qui m’a piégée et que je n’ai pas pris la peine de commenter.

  39. Siempre,
    Vous avez raison, ne polémiquons plus, vous êtes de mauvaise foi. D’abord, le lien fonctionne très bien et [i]Wikimedia[/i] est dorénavant considéré comme une source fiable avec un indice d’erreur égal à celui des grandes encyclopédies. Ensuite, Yoani Sánchez étant une personnalité actuelle, il est normal de ne pas encore la retrouver dans les grands livres d’histoire ; et enfin, si vous aviez suivi le lien que je vous avais fourni, vous auriez vu que le [i]Times[/i], [i]El Pais[/i] et [i]Reporters sans Frontières[/i] y parlent de Yoani Sánchez.

    À ma connaissance, ces sources sont fiables, et certainement beaucoup plus que vos « informations » issues du blog de Serge Adam !

    Vos commentaires prouvent à suffisance votre malhonnêteté intellectuelle, je fournis des preuves irréfutables (puisque de la main du Che) [u]à la demande d’un lecteur [/u](Raspoutine) et vous osez m’accuser ! Fournissez au moins un écrit du Che ou il affirme qu’il regrette les exécutions et les nombreux morts de part et d’autre ! Cela devrait vous être facile puisque vous prétendez posséder une importante bibliothèque dont hélas vous n’avez encore fait profiter personne !

  40. D’autre part, et cela est étonnant vu votre formation, que vous balayiez les écrits du Che (« les lettres privées sont de peu d’intérêt (sauf pour les lectrices de Elle) », sic ) alors que [b]la Correspondance, même privée, est une source d’information précieuse pour l’historien puisqu’elles constituent le meilleur support affectif fournissant un éclairage inédit sur les personnalités publiques et donnant, d’autre part, une foule d’éléments à même de reconstruire l’histoire des peuples au quotidien.
    [/b]
    Les témoignages épistolaires ont toujours été utilisés par l’historien, le plus ancien étant un contrat de reconnaissance de dette écrit en akkadien sur une table d’argile datant du XIXe-XVIIIe s. av. J.-C.), ou encore une missive de type diplomatique (de Rib-Addi, prince de Byblos, au pharaon, 1364-1347 av. J.-C.) ; comment aussi oublier les lettres de Cicéron, ou les lettres de Sénèque à Lucillus ?

    Consultez l'[i]Association internationale de recherches sur l’épistolaire[/i] cela vous rappellera qu’aux yeux de l’histoire la correspondance n’est pas un détail sans importance !

  41. Votre remarque concernant « mon Uribe » prouve bien que vous refusez l’analyse et n’étayez jamais vos accusations ! Il est facile de balayer mes sources d’un revers de la main en faisant référence à la « notoriété publique », ce n’est pas digne de la professionnelle que vous prétendez être. Mais puisque vous affirmez que Uribe fait partie des cartels de la drogue, vous possédez sûrement des documents fiables confirmant ce que vous prétendez être de notoriété publique… et j’attends toujours vos explications concernant le président Samper !

    Vous semblez ignorer beaucoup de choses de la réalité actuelle de l’Amérique latine, restez dans votre passé avec vos Guevara, Allende (que j’apprécie aussi, un médecin, socialiste modéré et franc-maçon), Zapata (un petit propriétaire métis, réputé expert en chevaux, que personne n’a jamais considéré comme faisant partie de l’international révolutionnaire et dont les méthodes sont reconnues comme étant particulièrement violentes, et dont on reconnaît que la représentativité sociale reste limitée à la petite paysannerie — WOMACK, Emiliano Zapata et la révolution mexicaine, Maspero, Paris, 1976 ; nouv. éd. La Découverte, Paris, 1997) et Bolivar. Ce dernier n’ayant d’ailleurs rien à voir avec vos révolutionnaires puisque s’il symbolise la libération des anciennes colonies espagnoles (mais pas des peuples indigènes) il a surtout permis à une certaine aristocratie de colons espagnols de s’installer définitivement en Amérique du Sud, et son rôle dans la capture de Miranda n’a pas encore été pleinement élucidé (A. MIJARES, El Libertador, Caracas, 1964) et sa vision politique d’une [b]république césarienne[/b] (Constitution bolivienne de 1826 — A. GÓMEZ ROBLEDO, Idea y experiencia de América, Mexico-Buenos Aires, 1958 ) n’est pas à mon sens un modèle de démocratie. D’autre part, le mouvement panaméricain initié par Bolivar ne semblait pas exclure les États-Unis (qui pour vous sont pourtant l’empire du mal).

  42. Concernant l’article de Rio, pourquoi dites-vous que je vous ai piégée ? et que vous ne l’avez pas commenté (puisque vous l’avez fait, mais il est vrai que votre commentaire n’avait pas grand intérêt et qu’il vaut mieux le passer sous silence).

    Mais voilà, vous vivez plongée dans le passé, admirant les portraits fanés de « révolutionnaires » d’une autre époque tandis que moi je préfère m’intéresser aux difficultés quotidiennes des peuples d’aujourd’hui. Car, que je sache, les anciennes peuplades de ce continent ne sont pas encore libérées et vivent dans des conditions de grandes précarités… et toujours sous la domination d’anciennes familles espagnoles — si ont exclu une certaine classe politique de Bolivie !

  43. Je serais très curieuse de savoir quel est votre fonction en Colombie car vous me rappelez tout ce que je déteste chez les français expatriés qui parlent du « PEUPLE » comme on en parle à Neuilly, avec une coupe de champagne à la main.

    PS: pour mes sources sur le Che, je vous ai répondu le 18 octobre, il faudrait lire attentivement ce que vous écrivent vos interlocuteurs, même d’extraction modeste!

    Laissez-moi donc à mon « passé révolutionnaire », il est bien plus moderne que votre capitalisme sauvage, ne serait-ce qu’historiquement!

  44. Au lieu de vous lamenter sur les malheurs de l’Armée brésilienne qui n’a rien à envier aux esquadrons de la mort dans les favelas de Rio, pourquoi ne nous avez-vous pas écrit un article sur la mort programmée des maigres tribus amazoniennes ? Parce que les lecteurs de C4N s’en fichent comme de leur premier afgan de Calais ?

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