Tout a commencé en Bolivie quand Evo Morales a décidé d'expulser l'ambassadeur américain parce qu'il s'était réuni avec des dirigeants de l'opposition, cette opposition qui menace de faire éclater le pays, ce qui provoque de nombreuses violences depuis plusieurs mois.

Le président du Venezuela vient d'annoncer qu'en signe de solidarité avec son homologue bolivarien, il mettait entre parenthèses les relations diplomatiques de son pays avec les États-Unis et qu'il donnait 72 heures à l'ambassadeur américain au Venezuela pour quitter le territoire. Par la même occasion, il ordonnait à son ambassadeur à Washington de revenir à Caracas.

Se sentant sans aucun doute protégé par les deux bombardiers stratégiques russes, des Tupolev Tu-60, qui stationnent depuis hier au Venezuela, Hugo Chavez s'est lancé dans une diatribe dont on le sait friand.

« Quand il y aura un nouveau gouvernement aux États-Unis, un gouvernement qui respectera les peuples d'Amérique latine, l'Amérique de Simon Bolivar, nous enverrons un nouvel ambassadeur.

« Les Américains veulent me tuer et tuer Evo Morales, mais que l'Administration qui se trouve actuellement à la Maison-Blanche prenne garde à la solidarité des peuples bolivariens ! Cette Administration est responsable de tout ce qui se passe actuellement et de tout ce qui pourrait se passer.

« Allez au diable yankee de merde, ici vous avez affaire à un peuple digne. Nous sommes un peuple digne yankee de merde. Allez-vous en 100 fois au diable. Venez nous chercher, nous sommes les enfants de Simon Bolivar ! »

Le président vénézuélien a conclu en rappelant aux Américains qu'il y avait deux bombardiers stratégiques russes sur son territoire, que cela devait les ulcérer, mais que cela lui faisait plaisir, et qu'il volerait d'ailleurs à bord de l'un de ces appareils. Hugo Chavez a ensuite évoqué les futures manœuvres navales russo-vénézuéliennes (voir notre précédent article) et il a terminé sa harangue en menaçant à nouveau de paralyser les États-Unis en fermant le robinet du pétrole.

Ce qui, bien entendu, n'est qu'une menace sans fondement étant donné que si le Venezuela est bien le 3e fournisseur de pétrole le plus important des États-Unis, les importations de pétrole vénézuélien ne représentent malgré tout que 12 % de l'ensemble des importations de pétrole des États-Unis. En revanche, le Venezuela exporte vers les États-Unis 55 % de son pétrole, qui est un pétrole lourd difficile à raffiner et donc beaucoup moins commercial. Ainsi, si Caracas décidait d'arrêter les exportations vers les États-Unis c'est le Venezuela qui serait asphyxié.

Nonobstant, les voisins de Caracas s'inquiètent de voir le président Chavez ramener en Amérique latine le conflit russo-américain.