Nouvelle victoire pour la liberté d'expression ! Charlie Hebdo, attaqué en Justice dans l'Affaire des caricatures de Mahomet de 2006, avait gagné son procès sur fond de débat concernant les religions et le droit à la satire. Peut-on tout dire ? Peut-on se moquer de certains sujets religieux ? Des violences et des manifestations avaient eu lieu, notamment au Danemark, pays dans lequel ces caricatures avaient été dessinées. L'Union des Organisations Islamiques de France et la Ligue Islamique Mondiale n'auront pourtant pas eu raison de la liberté d'expression française, malgré leur Appel…

La Grande Mosquée de Paris avait quant à elle déclaré forfait après la relaxe en Première Instance en 2007. Le dessinateur, présent au Tribunal, aurait déclaré selon Le Figaro : «On espère que ça va faire réfléchir tous les gens qui ne comprennent pas la liberté d'expression que nous avons en France. C'est un combat que nous devons mener tant que les gens ne comprennent pas». Certes, cette liberté d'expression a gagné une bataille mais malheureusement pas la Guerre ! Il reste encore tellement de fanatiques prêts à tuer pour leur foi et prêts à utiliser tous les moyens pour empêcher les autres de s'exprimer…

La Cour d'Appel de Paris a jugé que les musulmans n'étaient pas la cible de ces dessins, qui visaient uniquement les terroristes tuant au nom de la foi musulmane. Cerise sur le gâteau, la Cour a reconnu d'utilité publique le débat provoqué par Charlie Hebdo. Une reconnaissance officielle qui n'est pas pour déplaire aux principaux intéressés.

L'Union des Organisations Islamiques de France n'a quant à elle pas caché son amertume, tout en affirmant qu'elle n'était pas surprise. Laj Thami Breze, son président, a déclaré "La liberté d'expression a des limites" tout en répétant malgré la décision de justice que ces caricatures sont  "une agression qui a été commise vis-à-vis de la communauté musulmane".

Cabu doit quant à lui être heureux d'habiter en France et de pouvoir dessiner sans risquer de se faire assassiner avec la bénédiction de l'Etat et des instances religieuses, comme cela aurait été le cas dans certains pays fanatiques. Il faut dire que sa représentation de Mahomet disant "c'est dur d'être aimé par des cons", en parlant des terroristes, avait fortement déplu !

L'UOIF réfléchit à un éventuel pourvoi en Cassation, où elle se cassera encore probablement les dents…

Les croyants n'auront pas encore réussi à museler la liberté de s'exprimer et de critiquer dans notre pays et c'est tant mieux pour la laïcité et la démocratie. Ce n'est pas encore aujourd'hui que la religion dictera ses lois à notre nation…