A Charleville-Mézières, on n’est pas peu fier d’Arthur Rimbaud, l’enfant du pays. Il y est né, y a vécu et y repose. Il a un musée à sa gloire dans un moulin à quelques mètres de la maison où il vécut sur un quai qui porte son nom.

Pourtant, Rimbaud n’aimait pas Charleville ni ses habitants. Il alla jusqu’à dire qu’il périt d’ennui dans le « triste trou ».

Dans le poème « A la musique » dont l’action se situe dans un square face à la gare, il raille les bourgeois de Charleville qui viennent écouter un orchestre qui se produit dans un kiosque que l’on peut encore voir de nos jours.

Cette admiration pour un sale gosse fugueur peut surprendre. Quel parent pourrait aujourd’hui donner le poète comme modèle à ses propres enfants. Cet adolescent génial a écrit de 16 ans à 20 ans (si l’on excepte sa correspondance), mais il a mené une vie de bohème.

Dans une lettre à son professeur ne dit-il pas « Vous êtes heureux, vous, de ne plus habiter Charleville ! – Ma ville natale est supérieurement idiote entre les petites villes de province. »

Mais la ville ne lui en veut pas : de nombreuses statues et plaques sont disséminées dans la ville et il donne son nom à un collège, un musée, un quai, une librairie, un restaurant.

« Rimbaud est un incontestable atout pour l’attractivité de Charleville-Mézières, nous utilisons aussi son nom dans un objectif économique de développement », reconnaît son maire Claudine Ledoux.

Allez, on lui pardonne, car c’est quand même l’Ardennais le plus célèbre.