DEMANDE REJETÉE !

Regardez en face la souffrance à laquelle vous la condamnez… 

 

Désolé madame, vous allez devoir souffrir ! Ou si vous souhaitez vraiment mourir, allez vous cacher en Suisse ou en Belgique et demander l'euthanasie, mais surtout ! Surtout ! Cachez cette souffrance que nous ne saurions voir ! Ceux qui vous laissent souffrir dormiront bien ce soir, vous, vous devrez toujours endurer votre douleur, votre cécité et l'atroce avancée de la maladie qui vous ronge…

Le Tribunal a rendu son verdict. Non, madame Sébire, vous n'êtes pas autorisée à mourir dignement. Non madame, on ne vous y aidera pas et si quelqu'un, dans un acte d'amour, venait à le faire, il serait poursuivi pour homicide, pour meurtre ! Alors vous êtes condamnée à vivre avec vos souffrances. Le Tribunal de Grande Instance de Dijon a tranché, même si le vice-président a affirmé selon Le Monde : "le juge, en l'état de la législation française, ne peut que rejeter sa demande".

Certes, il a ajouté que la demande de Chantal Sébire était "humainement concevable" et que son état "mérite la compassion". Mais la Justice n'est pas "humaine", voila le problème ! Tant pis si vous souffrez, le législateur n'a pas daigné prendre un cas comme le votre en considération et le Gouvernement en place a clairement fait entendre qu'aucune loi sur l'euthanasie ne serait débattue.

Chantal Sébire demandait l'injection d'une dose léthale de Penthotal, le nom commercial du thiopental, un barbiturique à action brève, qui, injecté à forte dose, provoque la mort.

Il apparait urgent que la France se dote d'un texte juridique permettant à ceux qui souffrent et qui vont mourir, de choisir le moment de leur mort afin de partir dignement et de ne pas sombrer. La souffrance physique est certes présente, la souffrance morale doit être horrible. La Justice se cache derrière le manque de texte, le Gouvernement joue à l'autruche en refusant de parler du sujet. Sommes-nous gouvernés par des êtres sans coeurs ? Des fanatiques religieux qui ne souhaitent pas accorder à d'autres le droit de mourir à cause de leurs propres croyances ?

Le débat est lancé, espérons que le droit à la dignité et le respect du choix de chacun soit un jour respecté par la loi !