Cette douleur qui ralentit le temps

Toi t’es la, comme un con. Tu ne sais pas si ta réaction est la bonne, pourtant cette boule au ventre gâche tout. Ton seul désir est d’arrêter ça, de la voir, de savoir. C’est stupide, qu’est ce qu’il pourrait bien arriver? Si tu n’as pas confiance en eux, tu ferais mieux d’être seul. Tu respectes tes engagements, tu as promis d’être comme ça, mais ça, c’était avant, quand tu te croyais assez fort, quand tu pensais n’avoir rien à craindre. 

 C’est la chance de ta vie t’es tu dis, cette fois, tu as trouvé ce qui t’a toujours manqué, personne ne peut te le voler. Ca t’appartiens, c’est ton monde, que tu as créé doucement, pour lequel tu t’es donné coeur et âme. Cette fois-ci, tu avais quelque chose que tu méritais, que l’on ne pouvait te prendre. Pourtant, cette fois-ci ne serait-elle pas comme les autres? Face à un choix, tu prends le meilleur pour toi. Tu aimerais, une fois, à côté de lui, être le meilleur. Etre celui qui est choisi sans la moindre hésitation. Comment ne plus penser à ça? Ca y est, je comprends ton monde, je comprends la douleur que tu ressens chaque jour, le manque qui ne cesse de grandir au fil des heures. L’espoir de le voir revenir, un sourire aux lèvres, heureux de te retrouver, toi. Que pour une fois, j’aie l’occasion d’être celui que je veux être, pour celle que je veux avoir. Perdu mon pauvre, tu te sens vaincu. Battu sous tous les fronts. Le vent s’est levé, tu ne t’y attendais pas, tu aurais du rester en sécurité. A quoi bon avoir des belles paroles, si c’est pour ne pas les respecter? C’est tellement décevant, de savoir que tu ne seras toujours que le deuxième, que tu l’as toujours été. Après tout, quoi de plus normal? Leurs vies semblent s’accorder comme un instrument et toi, tu ne sais même pas en jouer. Toi qui te croyais propulsé aux royaumes divins, c’est en fait chez Hadès que tu es. Regarde autour de toi, tu ne vois pas ce qui se passe, ou tu n’oses pas y croire? Peut-être est ce moi, juste un mauvais rêve, le temps d’une journée interminable puis le réveil, douloureux mais tellement soulageant. Tu sais qu’ils vont bien. Savent-ils que rien ne va pour toi? Que tout semble s’écrouler, que ce que tu aimes le plus a disparu, aussi vite qu’une simple feuille dans un brasier. Tu t’en mords les doigts. Pourquoi es-tu ainsi? Pourquoi ne pas être heureux, qu’ils aient mieux? Tu te rends compte de ton égoïsme, tu veux partager ce que tu aimes, mais tu as peur de le perdre alors tu hésites. Tu te rends compte de ton égoïsme.

Et pourtant, je ne veux que son bien, leur bien. Je n’ai jamais espéré moins pour qui que ça soit. Je suis  l’imbécile qui sourit même quand il veut pleurer, celui qui te diras oui, quand il crèvera d’envie de répondre non. Est-ce que quelqu’un s’en rends compte? Est-ce que quelqu’un sait que ma tête me fait subir ce supplice? J’ai choisi, j’aurais préféré être idiot et heureux. J’aurais préféré que rien ne m’atteigne. J’aurais préféré que ce soit moi auprès d’elle. Demain, sera plus dur, répondre que oui, ça me fait plaisir et mourir d’envie d’être seul pour pleurer. Les laisser penser qu’ils ont fait de toi l’homme le plus heureux de la terre. S’amuser à croire qu’enfin, je lui ai fait du bien, alors que je n’y serais pour rien.

Juste un pont, qui soutient le poids de ses voyageurs et qui ne cède pas. Rien n’est éternel, une détonation suffit à me faire flancher. Je ressens l’impact d’une bombe, de milles.

Mais non, ce n’est pas moi, je ne cède pas. Qu’est ce que je ferais demain? Quand j’aurais pris conscience de ce qu’il se trame? Ca risque d’être un épisode difficile, peut-être le tournant de ma vie. Rester pour les voir sourire, les voir me détruire, malgré eux, ou t’en aller, leur préparer un chemin de roses et me cacher dans l’ombre? Ma vision est surement complètement fausse, j’ai encore l’espoir d’y croire, j’ose me faire sourire à me dire que je ne peux rien craindre. Elle n’en fera rien, il t’aime trop pour te faire du mal. La liste de pour m’apparait tellement pauvre face a l’armée de contre. 

 

C’est ça, c’est elle qu’il te faut. Pas ses lèvres, pas son coeur ni ses yeux. Juste elle, sa présence, son affection et sa gaieté. Juste ça, je n’ai pas besoin de ses sentiments. Mes idées sont, je le conçois, totalement contradictoire mais non, je n’ai pas besoin de son amour, du moins j’ose l’espérer. C’est ce que je voudrais, c’est ainsi que les choses seraient idéales pour le plus de personnes. Oublie ton égoïsme au moins une fois. Un sacrifice pour deux vies sauvées, c’est ce que j’ai toujours voulu en fait, finir en héro. Laisser de moi cette trace de bravoure, de courage ou de dévouement. Qui saura que j’en suis un, si ce n’est moi? J’aurais aimé croire en dieu, pour savoir que je ne suis pas le seul à me rendre compte de ce que je suis prêt à faire, cependant je n’ai foi qu’en moi-même, même s’il me suffit d’une nuit pour que ma tête s’occupe de détruire mon coeur. Personne n’est à la hauteur et je me sens tellement plus petit que tout les autres, qui n’ont qu’a tendre le bras très haut pour avoir leurs parts. Ils finiront par savoir, ils se rendront compte que quelque chose leur échappe. Je sais que je nierais, que mon petit sourire reviendra, que ma seule réponse sera: " Oui je vais très bien merci". Arrête de te voiler la face, tu as envie de tout détruire, mais c’est encore quelqu’un que je ne suis pas qui veut ça. C’est tellement simple de savoir qui l’on est pas, mais tellement compliqué de comprendre qui l’on est. Non, je ne me connais pas, je ne saurais pas me définir, ni me donner un avis objectif sur ma personne. Si tu as envie de voir le gars gentil, il faut venir les lundi et jeudi, le samedi est réservé au pathétique. 

 

Ca fait maintenant des heures que j’en crève. Des heures? Mais petit, l’existence ne se résume pas à 24 heures de ta vie. Peut importe ton opinion, je ne sais pas qui je suis mais je sais ce que je veux. Tout n’est peut-être pas perdu. On dit que l’amour c’est comme un voyage en train, moi j’ai loupé le mien. J’ai mis mon billet dans ta poche, prend le avec elle, vous irez mieux tous les deux. Je garde les pieds sur terre,  je monte en bagnole, je peux être partout, on sait que je suis fiable. Que quoi qu’il arrive, il sera la. Maintenant répondez-moi : Qui sera la pour moi?

Vous dites "moi", j’entends "sûrement pas". Peut-être que je me fais du mal, que mon esprit me joue des tours. Plus je construis mes propres mauvais présages, plus mon estomac me fait comprendre qu’il voudrait partir en voyage, voir du paysage. Que finalement, ce n’est pas si mal ce trip en voiture, tant que je ne suis pas conscient de ce qui me torture.

Je ne suis pas sur du train dans lequel ils sont rentrés, est-ce celui de l’entraide ou de la passion? Je ne sais rien, j’ai juste cette conviction, je sais que moi, je suis la, comme un con.

4 réflexions sur « Cette douleur qui ralentit le temps »

  1. MACHIAVEL

    « Cette douleur qui ralentit le temps »…

    Et si elle le suspendait en attendant que vous vous dégagiez des turbulences qui vous tourmentent ?

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