Les cimetières nous révèlent parfois, des réalités qui peuvent difficilement être acceptées. Leurs respectables et regrettés locataires, évoquent de manière synthétique, un trait d’ union entre le lointain passé, le fugitif présent, et l’ hypothétique avenir.
Le solennel visage des funérailles, nous présente un tableau , où défilent les scènes "ante-mortem", à une vitesse vertigineuse !
Là, nous y sommes ! … aujourd’hui’ hui rassemblés tous ensemble, devant cette tombe béante, qui va bientôt recevoir le corps du défunt X… , Alors qu’ une pluie déferlante, se profile à l’ horizon, les premiers parapluies commencent à s’ouvrir.
L’ heure est grave bien sûr, circonstances obligent !
Au moment de prononcer l’ oraison funèbre, un léger parfum d’ émotion, envahit soudain la foule.
Et pour cause ! Un grand orateur à la voix noire et caverneuse, à faire fuir le diable en personne, va prendre la parole :
" Mesdames et Messieurs,"
"Monsieur X … était un homme exceptionnel, il aimait les autres, il faisait l’ admiration de ses collègues de travail, il formait avec sa femme, un couple idéal;et il s’ occupait de ses enfants, de façon responsable … et admirable !…! …" Je vais m’ arrêter là, car il s’ agit simplement, d’ une petite entrée en matière, pour vous esquisser le profil du Personnage.
Les proches, évidemment "sonnés" par tout ce BLA-BLA-BLA, finissent par exhiber les premiers mouchoirs, il y a de quoi me direz-vous, car tous les ingrédients de ce funèbre spectacle, sont réunis .
Le premier acte de cette énorme tragédie, correspond au décès brutal du disparu.Le second acte reflète l’ atmosphère générale qui se dégage à ce moment précis, où les fossoyeurs s’ emploient vaillamment, à laisser glisser, lentement, le lourd cercueil en bois massif, dans la fosse.
Maintenant, chacun placé devant le miroir de sa propre vie, va enfin réaliser : que toutes les paroles prononcées au cours de cet hommage, sont justes, vraies et complètement méritées, Mais c’ est ici qu’ intervient le 3° acte : là où le bas blesse, c’ est qu’ il se trouve que le défunt possédait bien toutes les qualités énoncées plus haut, mais que de son vivant, ces qualités ne lui ont jamais été exprimées, ni même reconnues.
Pire,il a même été farouchement combattu quand il se trouvait dans la force de l’ âge, parce qu’ en vérité, ses innombrables qualités dérangeaient maladivement, ceux aujoud’ hui qui semblent s’ apercevoir, du grand VIDE qui va nourrir leur piètre existence !
Alors s’ il vous plaît, en pareils cas, je vous prie, rangeons soigneusement nos mouchoirs embués de désespoir, témoins de notre fausse amertume, miroir de nos belles illusions.
Au moment de dire définitivement ADIEU, à ce grand Monsieur, n’ oublions jamais une chose : Quand nous avons la chance dans nos vies, de rencontrer des âmes précieuses et courageuses, cessons notre perfide comédie, qui consiste à mettre un voile sur leurs exceptionnelles qualités, pour nous anoblir outrageusement, aux yeux du monde; dans les coulisses d’ un abject théâtre de sournoiseries !
Car à l’ heure du dernier rendez-vous ? Nous y sommes malgré nous ! Le défunt s’ est échappé sous d’ autres cieux, où il trouvera la place que l’ on n’ a pas daignée lui accorder de son vivant. Il est maintenant bien tard, pour réparer cette insolente déconvenue.
L’ épilogue de cette comique fantaisie, nous démontre que : ceux qui pleurent abondamment aujourd’ hui, sont bassement malheureux. Ils sont inconsolables, à mourir ou à pleurer de rire, …Ah ! Ces pauvres comiques de pacotilles, … peut-être sont-ils momentanément, devenus humains ? !… J’ en doute malheureusement.
Ils semblent effondrés en fait, mais c’ est l’ idée de leurs propres morts qui les poursuit, qui les font fondre en larmes, qui assaille leur orgueilleuse CUIRASSE !!
C ‘est pathétique !!…
Celui qui vient de partir, détient ce rare privilège de pouvoir contempler, depuis son trône abyssal, cette ténébreuse parodie.
Curieux dénouement n’ est-ce pas ? même Monsieur William Shakespeare ne s’ y méprendrait ! …
"Par tous les diables", Je puis vous dire, que de son nouveau lit, il pousse la sérénade, notre Grand Sire !!
Sous cette terre fraîchement remuée,il en rigole … il en rigole … à vivre … à mourir, et à … éternellement ressusciter !! … Pour le MEILLEUR !!! …
Pas pour le PIRE !! Car le PIRE ?? … Ne peut résider que derrière chez lui ???
Il est temps pour nous, de nous incliner dignement et sincèrement devant le SOMPTUEUX CAVEAU de sa mémoire, en attendant notre tour ??? Parce que, ne nous berçons point d’ illusions, notre tour viendra, bientôt …
Tout ceci, pour avouer que sur terre : nous ne sommes que de grands enfants, qui essayons de nous amuser avec des jeux sérieux et vaniteux, qui nous moulent dans notre empreinte décalée. Mais n’ OUBLIONS jamais cette redoutable et irréfutable équation : sous terre, le temps accompagné de ses vagues intermittentes de petites bêtes immondes, TRIOMPHE toujours de nos plus PRESTIGIEUSES et CORIACES carcasses ! il est simplement ici, question de patience.
Alors, restons humbles, car sur terre, notre GRANDEUR ne décline qu’ une FACE, de notre incandescente ILLUSION.
Le temps est venu pour nous, de nous éclipser devant tant d’ effervescence, pour en extirper toute la substance.
Adieu Cher Ami, Reposez en paix.
Que votre second souffle DIVIN, vous ASPIRE vers l’ Éternel,
Frantz,
très bonne idée d’article, mettant bien les divers éléments de ces cérémonies funèbres en avant. Il est vrai que ces rassemblements sont propices aux effusions de sanglots et que le sponsoring par Kleenex serait de mise.
Apprenons à aimer les gens tant qu’ils sont vivants et surtout à leur dire pour ne pas avoir à regretter ce manque le moment de la séparation venue.
Tom
Hello Tom,
Merci pour votre sympathique visite, et pour vos bons mots.
Je vous rejoins complètement et je vous cite :
[b] »Apprenons à aimer les gens tant qu’ils sont vivants et surtout à leur dire pour ne pas avoir à regretter ce manque le moment de la séparation venue. »[/b]
Je suis tombé sur l’ un de vos anciens articles, concernant David Douillet : vous écrivez fort bien !
Avec tous mes encouragements à continuer,
et au plaisir de m’ enrichir de votre plume délicate,
Bien à vous,
Fr.
🙂 🙂 🙂 😉 🙂 🙂 🙂 🙂
Désolé Tom, à propos de cette épidémie incongrue de smileys … mais ma souris a dégainé plus vite que son ombre !
Merci pour vos compliments Frantz mais c’est à moi de vous féliciter pour aujourd’hui de ce brillant article.
J’ai hâte de vous relire.
Amicalement
Tom
Pas de soucis, Tom
C’ est un plaisir …
Salutations courtoises,
Fr.