Dans nos sociétés modernes on s’émeut facilement du massacre des rhinocéros, pour les prétendus pouvoirs aphrodisiaques de leurs cornes. Mais, nous sommes loin de nous imaginer que dans certaines contrées pas si reculées que ça, que ce sont des êtres humains à qui on prend, un bras, une jambe et souvent la vie. 

L’albinisme, cette maladie génétique, déclenche dans certaines régions d’Afrique, une chasse à l’homme sans merci. De prétendus faiseurs de miracles encouragent et perpétuent eux-mêmes ces crimes contre l’humanité. Comble de l’horreur, comme si cela ne l’était pas assez, ils vont jusqu’à s’en prendre à des bébés, les égorgeant tels des moutons, afin de récolter leur sang. Non, ne vomissez pas encore. Les morceaux les plus prisés sont les organes génitaux et la tête. Viennent ensuite les mains et les jambes. Et tout ça pourquoi vous demandez-vous ? Parce-ce-que ça porte chance tout simplement. Une affaire qui périclite, un pêcheur qui ne prend plus de poissons, mais pas de problème : un bras d’albinos et ça repart. 

 L’albinisme est une maladie héréditaire et génétique qui se caractérise par une absence de pigmentation de la peau. Les personnes atteintes de cette maladie ont une prédisposition aux cancers de la peau et ont une très mauvaise vue. Cette maladie est plus fréquente en Afrique, (1 personne sur 4000), que dans le reste du monde (1 personne sur 20000). Les albinos sont considérés comme des esprits blancs au milieu d’un peuple noir. Quand ils ne sont lâchement assassinés, ils sont victimes de racisme. Les albinos ont toujours été de tout temps et partout dans le monde, victimes de préjugés comme tous ceux qui ne correspondent pas à la « normalité », telle que nous nous la représentons.

Mais c’est en Tanzanie et au Burundi que les sévices infligés aux albinos atteignent  le comble de l’ignominie. Sous prétexte d’apporter santé, richesse et autres balivernes, le sang, les os ou toute autre partie du corps d’un albinos, font l’objet du plus ignoble des trafics.  Un bras d’albinos se négocie 2000€. Ces pratiques sont souvent localisées en milieu rural, les assassins sont souvent des individus illettrés et perclus de superstitions. On pourrait penser que ces pratiques barbares tendraient à disparaître avec l’éducation. C’est sans compter sur le fait que les acheteurs, eux sont forcément des personnes éduquées et ayant une certaine fortune puisqu’elles sont prêtes à payer 11000€ pour une jambe.

Malgré les mesures prises bien tardivement, par les gouvernements du Burundi et de la Tanzanie les albinos sont obligés de vivre en reclus. Les enfants sont envoyés en ville, dans des centres spécialisés dans lesquels leur chance de survie est plus élevée. Avec l’instauration de la peine de mort pour de tels crimes, les assassinats ont certes diminués mais les attaques perdurent et laissent bon nombre d’albinos à jamais handicapés.