Après la mise en place de plus de 3 000 caisses automatiques dans la grande distribution, voilà que ces automates de paiement sont de plus en plus en fonction dans de nombreux petits points de vente comme les marchands de journaux, les bureaux de tabacs et dernièrement les boulangeries.
Quel est l’intérêt de développer ce type de machines ? Qui y trouve un avantage ?
Si vous habitez en région parisienne, vous avez pu vous rendre compte depuis quelques temps, que de nombreuses boulangeries, s’équipent en caisses automatiques de paiement.
Même si cela constitue un investissement important pour le commerçant, dans la mesure où cela lui coûte environ 450 € de location par mois, au final ce coût est vite amorti et sécurise davantage les commerces.
Ce système de paiement est très sécurisé ; il n’y a plus de risque d’erreur en rendant la monnaie, la recette du jour est calculée automatiquement tous les soirs et en conséquence les risques de cambriolages et de braquages des caisses vont très largement diminuer.
De plus, le service de distribution du pain est plus hygiénique, dans la mesure où la vendeuse n’a plus à manipuler la monnaie, c’est le client qui introduit directement les pièces dans la fente qui se situe au dessus de la machine et la monnaie est rendue automatiquement.
C’est vrai que les avis sont très divergents en ce qui concerne le remplacement des caissières par des machines. Certains y voient surtout une suppression supplémentaire d’emplois qui dans un contexte de chômage croissant n’est pas des plus bénéfiques.
Pour d’autres c’est surtout plus pratique et plus rapide et cela évite de supporter les files d’attente aux caisses.
Pour ma part, je pense qu’à part le côté pratique, le fait de tout automatiser risque de déshumaniser les relations sociales, et de replier de plus en plus les individus sur eux-mêmes.
Un petit bonjour, une parole sympathique envers quelqu’un cela donne un peu plus de chaleur humaine et permet à ceux qui vivent seuls de se sentir davantage considérés dans notre société.
Bonjour Yolaine,
De tout temps le commerce est un échange. A l’origine il s’agissait de troc où deux personnes évaluaient la nourriture convoitée ou les habits et autres bien;
il y avait un rapport humain.
Lorsqu’en 1958 apparaissaient les premiers libre services initiés par Goulet Turpin, les gens avaient éprouvé quelque réticences, notamment sur le fait qu’ils n’auraient plus de conseils mais d’un autre coté étaient heureux de pouvoir se servir.
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Puis en 1963 à Ste Geneviève des Bois ce fut l’ouverture du 1er Hypermarché en France.
Le concept tout sous le même toit avec parking à proximité et gratuit a tout de suite un grand succès.
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Puis vinrent les périodes où les clients se plaignaient de ne pouvoir obtenir d’informations, que le personnel brillait par son absence, que les attendes à l’accueil et aux caisses étaient trop importantes etc…
Maintenant ce sont les caisses automatiques qui vont prendre la relève des caissières qu’on appelé par la suite pompeusement et avec un certain dédain « hôtesse de caisse ».
Que reste t-il du coté humain dans ces magasins?
A vrai dire pas grand chose!
Ce que je trouve dommage, c’est que le rôle de la caissière est très important.
Elle est la dernière image de l’enseigne qu’elle va laisser au client et qui plus est, au moment où il va donner son argent, c’est à dire un moment pas très agréable pour la plupart….Ne rechigne t-on pas à donner son argent? surtout en périodes de hausses des prix?
Alors pourquoi vouloir « tuer » le métier de caissière? Pour de l’argent?
Quel image va maintenant laisser les enseignes?
Dans ce cas je préfère effectuer mes achats sur Internet, car paradoxalement, lorsqu’on demande un renseignement au moins on nous répond dans la plus grande majorité des cas.
Puis plus d’attente aux ca
C’est parti accidentellement. je continue.
Puis plus d’attente aux caisses, fussent-elles automatiques.
Puis je réduit mes frais de voitures. On a vite fait de faire 320 ou 40 kms aller et retour, à 0.70 euros du kilomètre pour une petite voiture, ça compte!
Puis je fais mes achats dans mon fauteuil à l’abri du bruit d’une sono étourdissante, du froid, de la chaleur, de la pluie, de la neige etc…
Puis je peux réfléchir à mes achats en préparant une liste que je ne suis pas obligé de valide de suite.
Puis…puis…puis…
Mais je crois que chacun trouvera sa propre formule, ce qui n’empêchera pas notre commerce de partir dans une spirale infernale de la déshumanisation.
Je félicite Ludo pour son propos détaillé, et j’abonde en son sens dans l’inutilité des supermarchés et de toutes ces enseignes qui déshumanisent les relations avec les clients.
Il faut dire, que c’est la production qui déçoit sans cesse le client en cherchant à gagner toujours plus de marge sur des produits toujours plus bas de gamme. Le distributeur minimise les coûts intermédiaires, stockage ou vente au comptoir. On incite le client à se servir lui-même sur une palette, à lui faire le travail d’encaissement, et tout ce qui compose un coût de distribution.
N’avez-vous pas conscience que ce sont les fournisseurs des grandes surfaces qui chargent eux-mêmes les rayonnages ? La grande surface ne s’occupe guère que de positionner son enseigne sur un marché gagné d’avance. Il n’y a plus de concurrence, un produit se vend chez l’un quasi au même prix que chez l’autre.
Le coefficient de marge est énorme. Souvent, on dépasse les 10 points… Ce qui veut dire que, par exemple, pour un produit vendu 100 €, le distributeur se met 90 € dans la poche.
Le distributeur est un marketeur, il cherche une optimisation pour liquider ses produits. L’intérêt du client est à proscrire, le client est un animal de traite. Et encore, cet euphémisme cherche souvent à masquer une réalité bien pire. Surtout dans l’alimentation.
Alors, moins on à de clients sur les bras, moins on peut leur parler, mieux c’est.
On éduque un client à devenir un mouton fataliste. Pas un ne fera une critique sur les quantités de dioxine ou de pesticide dans l’alimentation. Plus un client ne sait ce qu’est un « escompte de 3% ». Il est éduqué. Il consomme. C’est un consommateur en puissance, un roi. Moi, j’entre dans un supermarché, et je tourne en rond, je tourne en rond. Assis devant ma télévision, je suis de l’homme, la négation, pur produit de consommation. Au fond, qu’on me pardonne, je suis le roi, le roi des cons.
Oui, ainsi, le roi est prévenu.
Et ce n’est pas tout, car à l’avenir, il nous suffira de passer un portillon avec notre caddie rempli pour que le paiement se fasse instantanément… nous sommes reconnu par un moyen ou un autre (reconnaissance faciale, puce rfid, téléphone portable, que sais-je) ainsi que chaque article en une seconde, le prix est alors calculé et débité sur notre compte bancaire personnel… et il en sera de même pour tout autre paiement, métro, péage, plein d’essence, etc…