S’il est un pays où règne le culte absolu des apparences c’est bien à mon avis le Liban. Et quelles apparences, de ce qu’il y a de plus tapageur ! Le but de toute une vie finit par en devenir pour tout un chacun rien d’autre qu’une course effrenée à l’accumulation avec pour consécration suprême, l’ultime possibilité de se prévaloir en grand fanfare de valoir des millions de dollars.
A nulle autre pareille, cette dévotion décomplexée pour les artifices clinquants s’exhibent par nos Tartuffes aux côtés de sa soeur de prédilection : l’appartenance généalogique à la famille de Jésus ou à celle de Mohammad. Comme un air de fausse dévotion ; c’est que Dieu ne prodigue ses biens qu’à ceux qui font voeu d’être siens ! Qu’elles cachent ou non ce sein, cette chevelure, que l’on ne saurait voir, dans les deux cas, haut perchées, certaines bien accoutrées de cette contrée finissent par prendre des allures pathétiques de cintres ambulants.
Avec pour seul talent, un apparat de cette envergure plus poignant qu’autre chose, nos précieuses ridicules, convaincues d’avoir acquis au passage un incommensurable savoir par la seule bénédiction divine en récompense de leurs tartufferies, le font savoir à tue-tête. Alors que réfléchissent les sages, que doutent les savants, nos ignorantes, elles, affirment : en société, elles gratifient l’assemblée d’un discours fleuve martelé sur un ton que le plus brillant des écrivains ne pourrait jamais emprunter : Patrick Modiano du haut de son si prestigieux prix Nobel faisait presque profil bas pour répondre aux questions de journalistes !
Leurs sujets favoris gravitent autour du coût de mariage, du coût des choses, de la romance de leur vie avec de préférence une tournure hyperbolique. Sous certains cieux pourtant, à niveau égal ou largement supérieur, les signes relatifs à une telle appartenance sont souvent incolores, inodores et sans saveur. A croire de ce fait qu’au pays des Cèdres, il y a comme un fléau né "d’une faim ancienne" toujours pas assouvie qui fait de ces pieds nickelés, dite"élite" la banale cinquième roue d’un carosse à bout de souffle.
Les laissés pour compte quant à eux se démènent tant bien que mal pour survivre entre panne d’électricité, panne d’eau et menaces de tous genres. Le berger incontesté et incontestable n’est pas encore près d’être élu dans cette charmante bergerie où toutefois il fait si bon vivre. On continue quand même de croire dur comme fer que l’hypothèse de l’assaut du loup Daechien ne peut que relever de la pure fiction alors qu’à un jet de pierre, les bouleversements se poursuivent…
Nous ne sommes pas en reste en ce qui concerne le paraître dans certains milieux, ici même …
D’après ce que je vois, ce défaut en particulier est beaucoup plus répandu là-bas. Ces spécimens vont presque jusqu’à croire que les belles choses ne sont conçues que pour elles et qu’ailleurs on se priverait !!Des clichés plein la tête ! Les moins bien lotis se sentent même obligés de s’y mettre pour compenser leurs manques par des affabulations. C’est méchant ce que je dis mais c’est triste comme mentalité. Ici c’est différent et la frime bien sûr présente est généralement plus discrète. Non, me semble-t-il pas du tout à ce point maladif !.