Cécile Duflot était l’invitée, hier matin, de Jean-Jacques Bourdin sur RMC. Première secrétaire du parti écologiste, Europe Écologie Les Verts ( EELV), elle a montré d’emblée l’unité du parti autour de la candidat à la présidentielle, en réaffirmant son soutien à Éva Joly.

Interrogée sur les récentes déclaration de François Hollande, candidat à la primaire PS, en faveur d’un contrat de gouvernement avec les écologistes, la jeune femme a affirmé sa volonté d’organiser un réel pacte de coalition avec tous les partenaires de gauche. Rappelant qu’avant tout, la nécessité était de faire vivre le projet écologique, ce qui n’exclue pas de travailler, en parallèle, sur un projet commun autour duquel se réunirai une gauche unifiée.

Pas question pour EELV de s’effacer pour céder la place au candidat socialiste pa r peur, comme on l’évoque souvent dans les médias, d’un second 21 avril (2002). L’objectif est donc de prouver que le jeune parti est capable de porter un projet politique à son terme et de négocier, le cas échéant avec le grand frère socialiste.

« Il n’y aura pas de troc, explique t’elle. Il faut se poser la question de savoir ce qu’on peut faire sur le fond et ne rien exclure. »

A comprendre que si négociation il y a avec le PS, pas question pour autant de lâcher le morceau concernant le projet de société écologiste pour grappiller quelque ministères ou quelque place à l’assemblée. Il s’agira de discussion d’égal à égal.

 

Curieux de connaître son opinion sur l’ambiance qui règne en politique actuellement, Jean-Jacques Bourdin s’enquiert sur la réponse qu’elle donne à ceux qui déclarent, lassés, « Tous pourris ».

Gagnée par l’arrogance et la défiance de la jeunesse, c’est sur le mode du « t’es pas cap » qu’elle encourage les français à s’impliquer d’avantage, à prendre part au débat. Après tout ce sont eux qui votent pour des élus corrompus et pourris. Elle ironise même : « Mais vous, vous n’êtes pas pourris ! Faites donc de la politique ! » C’est ça le style Duflot ! Et moi je vote pour !

La jeune femme avoue elle aussi être parfois dégoûtée, ce qui lui donne d’autant plus envie de faire de la politique autrement et encourage les aspirants au changement de faire de même.  

Un brin taquin et faussement naïf, le journaliste lui rappelle les objections de certains concernant la personnalité d’Eva Joly et surtout son accent et ses origines. Une nouvelle fois solidaire avec sa candidate, Cécile Duflot ne perd pas le nord et ironise une nouvelle fois «  mais vous aussi Monsieur Bourdin, vous avez un accent ! »

Elle rappelle qu’il existe en France des centaines d’accents, de l’Alsace au sud ouest, de Lille à Marseille. La première secrétaire d’EELV insiste par la même occasion sur la vocation multi culturelle de l’Europe, et de la France, due aux flux migratoires qui n’ont cessés d’enrichir l’histoire de notre continent mais aussi à la mobilité des étudiants.

 

Au sujet de la crise grecque, Mme Duflot tient une position honorable dans la lignée de la gauche humaniste et solidaire. Pour elle, la nécessité d’un plan d’aide est évidente, car l’Union Européenne se doit d’être la garante de la solidarité entre ses membres. Comme Eva Joly, elle plaide pour plus d’Europe. Une Europe fédérale serait la solution afin de mutualiser la dettes des Etat. La leader écologiste déplore d’ailleurs les décisions prises par les politiques à ce sujet car selon elle : « [ils] se sont amputés de leur capacité d’action ». S’indignant de l’attitude des banques aujourd’hui, elle trouve inadmissible que les organismes bancaires, sauvés de la faillite en 2009 par les États, spéculent maintenant sur les dettes souveraines de ceux qui leurs sont venus en aide.

« On veut vendre les îles grecques ? Encore réduire les dépenses publiques ? Ça veut dire quoi ? Qu’il n’y aurai plus de système de santé ? On marche vraiment sur la tête »

 

Quand le journaliste lui objecte que l’heure est aux économies, en Grèce comme en France, la jeune femme ne se laisse pas démonter.

« L’urgence n’est pas les finances, il faut créer de l’avenir répond elle. Il faut comprendre comment on en est arrivé là. Bien sur que la France fait elle aussi des économies, mais faire des économies sur le dos des plus pauvre pour faire des cadeaux au plus riches c’est intolérable ! 2/3 de la dette française est due aux exonérations fiscale !  »

 

Selon elle, c’est aux états et à l’Europe de fixer les règles, il faut changer le mode de pilotage des banques. Les nationaliser ? Pourquoi pas…

 

 

 

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