« Ce soir ou jamais du 08 novembre » biaisé sur « faut-il pénaliser les clients des prostituées »,

ou un dialogue pour rien.

 

Copie d’écran.

 

Support Wikipedia Je regarde chaque vendredi soir cette émission culturelle, qui contrairement aux autres politiques de droite, en particulier «C dans l’air» chaque soir, ou l’on voit toujours les mêmes, ce qui, outre la critique permanente de l’exécutif, n’apporte rien. Celles de Frédéric Taddeï, sont plus ouvertes, plus franches, plus intéressantes, touchant différentes obédiences politiques. Toujours conçues à partir d’auteurs de publications livresques approchantes aux sujets traités, comme s’il n’y avait que ces auteurs qui auraient une opinion valable pour s’exprimer sur un fait de société à une heure préparée pour une grande écoute. L’émission du vendredi 08 novembre 2013 dans sa partie initiale, je n’ai pas regardé la suite, montra un débat sur la prostitution à la suite de la publication dans le magazine Causette d’un article intitulé «55 raisons de résister à la tentation», et d’un manifeste sur les «343 salauds» mis en ligne par Causeur, sur les hommes qui iront aux putes. Pétition signée par quelques pointures médiatiques, Frédéric Beigbeder, Nicolas Bedos, Philippe Caubere, Marc Cohen,……déclenchèrent une forte polémique sur les réseaux sociaux. Nicolas Bedos ayant, ensuite, retiré sa signature, reconnaissant sur le plateau du Grand journal que la comparaison avec les 343 salopes était indécente.

2Ce sujet, comme vous le savez, fait toujours monter l’audimat, revenant de façon permanente tel un serpent de mer, qui fini par être un repoussoir, sachant, que depuis qu’on en parle, la prostitution se perpétue depuis des siècles malgré les coups qui lui furent portés. Ce n’est donc pas demain qu’elle sera éradiquée et cela pour le bien de l’humanité ! D’ailleurs, j’ai écrit deux articles sur ce sujet, l’un se nomme Les bienfaitrice de l’humanité, quant à l’autre, Droite comme gauche souhaitent que la prostitution disparaisse. N’a-t-elle pas un rôle social qui rend service à ceux puceaux, handicapés, seuls et les autres. L’effet de la montée du désir n’est pas le même chez les garçons que chez les filles. Qu’on se rappelle, les favorites des rois regardaient les taches de sperme dans les draps du jeune roi, bandant la nuit malgré lui, qui montrait son désir intrinsèque de s’épancher, ce qui sonnait le moment de lui apporter de quoi se satisfaire.

La «pute» permet, même pour des hommes mariés, comme le relate «les bienfaitrices de l’humanité», d’assouvir leurs pulsions, et que payer pour cela, est à la fois se satisfaire mais aussi donner un peu d’argent à ces femmes du sexe qui n’ont, pour beaucoup d’entre-elles pas d’autres revenus. Bien sûr il y a beaucoup à dire tant le sujet passionne les puritains ou pas, mais afin de tranquilliser le lecteur, je condamne les macs, les trafics, les prostituées exploitées et vagabondes qui fleurissent nos hôtels crasseux, les bois et forêts, n’étant pas soumises à des contrôles de santé. Je condamne l’esclavage dont elles sont aussi l’objet.

Donc, pour ne rien vous cacher, à défaut de mieux, je suis pour une légalisation du métier du sexe, avec un statut, des impôts, et un suivi médical. D’aucuns diront que ça ne marche pas, que cette légalisation ne fera que de l’accroître, oubliant qu’il y eu des maisons closes ou cette pratique s’effectuait même avec des aristocrates, des gens de la haute, des écrivains, mais aussi avec des pauvres types qui venaient se dégorger. Il vaut mieux cela que de violer. C’était un lieu d’échanges et d’inspirations intellectuelles. Il fallu Marthe Richard, une ancienne prostituée, devenue conseillère municipale pour abolir les maisons closes par une loi qui porte son nom le 13 avril 1946, et cela bien qu’elle fut encore fichée. Mais au lieu d’éradiquer la prostitution elle l’activa dans les rues et ailleurs, ce qui ne résolu rien, pire de ce puritanisme spontané, vint la débauche et les maladies sexuelles, qui sont maintenant supplantées par le VIH.

Vous aurez comprit que vouloir éradiquer la prostitution par une loi qui pénaliserait les clients est un non sens et complètement absurde. En d’autres termes, puisque l’on ne peut agir efficacement sur les prostituées agissons sur les clients. C’est un projet qui fut émis par les députés socialistes Maud Olivier, Essonne, et Catherine Coutelle, Vienne, les 27,et 29 novembre. Mus par le désir de faire respecter la dignité des Êtres humains. C’est beau, mais, quelque peu angélique, d’autant plus que cela s’oppose à la liberté de disposer de son corps pour toutes sortes de pratiques, dont le sexe. Le projet de loi fut présenté de la façon suivante entendant,«sanctionner le fait de solliciter, d’accepter ou d’obtenir des relations de nature sexuelle d’une personne qui se livre à la prostitution, y compris de façon occasionnelle, en échange d’une rémunération ou d’une promesse de rémunération», une connerie.

2Pour les putes ce projet de loi ne contient aucune mesure sociale, mais toujours plus de répression. Donc, avant même d’être débattue au parlement cette proposition de loi mit dans la rue quelques 300 prostituées indépendantes criant, «clients pénalisés égale putes assassinées», dénonçant la «putophobie», et distribuant des tracts expliquant que surveiller et punir les rapports sexuels entre adultes consentants étaient une atteinte aux libertés publiques.

A la suite de cela, Causette dans son numéro 40 recensa les 55 raisons de résister à la tentation, celles qui devraient ôter aux hommes l’envie d’acheter du plaisir aux prostituées, et parmi elles,

  • parce qu’il y a toujours moyen de se bricoler une pute acceptable avec une pastèque trouée, c’est écologique et semi-comestible,
  • parce que, tant qu’il y aura des étrangères qui mangent le pain des françaises, vous boycotterez la prostitution,
  • parce que si la prostitution est un boulot comme un autre, vous devriez le conseiller à votre fille, il y a des opportunités à l’international,
  • parce que toutes ces adolescentes étrangères formées à la va-vite dans des centres de dressage n’ont plus le respect du travail bienfait,
  • parce que vous avez peur de penser à cette maman qui ne sait jamais trop quoi répondre quand son enfant lui demande comment s’est passée sa journée,
  • parce qu’on ne souhaite à personne d’être un enfant de putain, faudrait voir à essayer d’arrêter de leur en faire,
  • parce que vous n’êtes jamais sur que cette “fille” qui vous excite tant n’en a pas une plus grosse que la vôtre.

D’aucuns trouvèrent cet article provocateur, putophobe, scandaleux, faisant une caricature de ceux qui, par nécessité, voir par obligation, vont s’épancher.

Et puis, en réaction, dans touche pas à ma pute, surgit le manifeste sous forme de pétition des «343 salauds», que l’on peut lire ici, dans la ligne du manifeste des 343 salopes sur la liberté de disposer de son corps pour se faire avorter, manifeste paru dans le Nouvel Observateur n°334 du 5 avril 1971, que l’on peut lire ici.

Dans le premier cas, il s’agissait d’avorter selon son désir, et dans le second d’utiliser son sexe sans contrainte avec les putes. Mais quel est le trait d’union entre «les salopes» dont je récuse le mot. Il est vrai quand 1971 l’avortement était interdit, et «les salauds» qui malgré la loi, iraient aux putes. Dans le premier cas, il s’agissait de réclamer la légalisation de l’avortement, et dans le second de combattre le projet de loi de pénalisation des clients pour combattre la prostitution, ce qui n’a rien d’une analogie avec l’avortement.

L’émission de «Ce soir ou jamais» abordait en premier le manifeste des 343 salauds. L’on y vit surtout Élisabeth Levy, directrice de Causeur, défendre, becs et ongles, son appel des 343 salauds.

Ce fut un spectacle sur le sujet, «faut-il pénaliser ou pas les clients des prostituées ?». Comme on pouvait le penser, les avis furent partagés, mais enflammés. Élisabeth Levy fut prise à partie par le réalisateur et porte parole de zéro macho, Patric Jean, un collectif d’hommes qui milite pour l’abolition de la prostitution, se coupant la parole mutuellement. Cela fit un débat confus sans rien apporter de concret ou seul Bruno Gaccio impassible, prenant peu la parole, mit tout le monde d’accord en clamant qu’il fallait se poser la question qu’est-ce j’apporte de mieux pour ces femmes et pour ces hommes ? S’adressant à Élisabeth Levy, il lui clama que c’est un beau coup pour son journal. Il termina en disant qu’éradiquer la prostitution est assez illusoire, ce que tous les participants savaient d’ailleurs, mais l’hypocrisie aidant, ils préférèrent parler puisqu’ils étaient invités remplissant ainsi leur contrat. Pour lui, son sentiment qu’un statut pour ces femmes qui choisiraient d’être prostituées en pleine conscience et de payer des impôts, pour travailler du sexe, serait un pis aller, méritant débat. Cela règlerait le problème de l’argent, des femmes, des hommes et de l’esclavage clama-t-il !

Le plus jubilatif fut Frédéric Taddeï, heureux de ce spectacle, passant la parole des uns aux autres. Mais ce qui fut surprenant, ce fut que des journalistes, écrivains, producteurs, humoristes,…. débattirent de ce sujet sans qu’au moins une prostituée fut présente ainsi que le syndicat du travail sexuel ! On a marché sur la tête. C’est bien français, on parle, on décide sans les intéressés.

Depuis ce débat le chanteur Antoine lance sur le site du Point.fr une autre pétition, qui montre qu’il n’est pas insensible à ce fait de société. Cette pétition moins polémique semble avoir plus de poids que celle des «343 salauds». Signée par d’autres célébrités, Florence Arthaud, Alain Souchon, Mickey 3D, Mireille Darc, Chantal Goya, Raphael, Thomas Dutronc, Catherine Deneuve ou encore Line Renaud…elle porte sur le refus de pénalisation des clients qui ont recours à leur service, sans cautionner ni promouvoir la prostitution, mais il souhaite que l’on donne aux personnes qui se prostituent les mêmes droits qu’aux autres travailleurs !

 

 

Une réflexion sur « « Ce soir ou jamais du 08 novembre » biaisé sur « faut-il pénaliser les clients des prostituées », »

  1. Évidemment plutôt d’accord (et lu aussi en blogue du[i] Monde[/i]).
    Je reprends autrement l’argument : contre le proxénétisme, pour un libre droit d’exercice en indépendant·e.
    Bon, je ne vais pas en rajouter une couche dans la rubrique Politique, même si elle est bien adaptée (et les féministes, les vrai·e·s, ont toujours considéré que ces questions étaient politiques).
    Ce qu’il convient de relever c’est qu’au sein du Parti de gauche, du Front de gauche, en dépit de la vulgate officielle, c’est un débat qui divise très fort.

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