Ce que n’a pas dit François Hollande à son entretien du 28 mars

avec David Pujadas sur France 2.

 

Un président normal, cazimoto.net.

 

La phrase, je suis président de la république depuis 10 mois, pas depuis 10 ans.

 

Support Wikipedia Cette émission fortement médiatisée, cote d’impopularité du président oblige, comme si d’un coup de baguette miraculeuse, il pouvait en une heure quinze, alors que cet entretien n’était prévu que de 55 minutes, montrer qu’il pouvait inverser la tendance. Trop d’oppositions lui font face, l’ensemble de la droite et de la gauche de la gauche, ne changeront pas d’opinion bien que leurs critiques ne contiennent aucun fond de réalité devant notre déficit et notre chômage. Elle attira 8 millions de téléspectateurs avec un pic à 9, 165 millions vers 20 heures 46 selon l’institut médiamétrie. Un carton qui montre l’intérêt des Français. Cela contraste avec les critiques de la presse de droite qui le juge sans envergure, timidement relayée par celle de gauche, on l’a bien senti lors du débat qui suivit l’entretien. Un président bricolage que l’on peut lire le lendemain. Quand on n’a rien à dire de sérieux, on dénigre, c’est plus facile, comme celui qui déclara, une émission pour rien, en fait, il a raison puisque l’on savait tout ou presque.

 

Rien n’empêche d’être mauvais et comme la liberté d’expression le permet on peut dire n’importe quoi, même des insultes, radicalisant ainsi le climat, dans un combat de chiffonniers. On attendait aussi qu’il ait des accents Churchilliens, tiens je ne savais pas que l’on exigea cela de lui, mais avec des journalistes, haut de gamme, il faut s’attendre à tout. Je trouve plutôt qu’il eut des accents Mendèsiens, donc sérieux, étant combattu par les deux tiers des Français. Rappelez-vous, pour ceux qui sont nés bien avant la guerre d’Indochine, et qui ont apprécié Pierre Mendès-France en proie aux mêmes oppositions de droite et de gauche communiste.

 

Ce qui est réconfortant c’est qu’il se place au milieu de l’échiquier politique, c’est à dire entre ceux qui ont mis la France dans un état catastrophique et ceux qui n’ont jamais eu de responsabilité.

 

Il n’a pas fait d’effets de manche qui bien entendu ne servent à rien, il n’a pas non plus tapé sur la table ce qui aussi ne sert à rien, il a seulement rappelé les outils qu’il avait mis en place, et il faut bien reconnaitre qu’il faut des actions immédiates pour réduire le chômage, c’est plus efficace que de grands élans qui se briseraient sur les réalités du moment. Il n’est pas non plus Sarkozy, et tant mieux, et cela on le savait.

 

Il respecte même ceux qui ne le respectent pas pour ne pas créer un climat d’affrontement, une gouvernance apaisée voila ce qu’il veut. Il y a bien assez d’antagonismes pour ne pas en rajouter. L’exemple le plus net fut celui sur les manifestations contre le mariage pour tous, ou il a entendu les doléances de la droite catho et admis le coté familial de leur revendication, pas leur coté politique. Il aurait très bien pu essuyer d’un revers de manche le coté indigeste de cette droite qui prétend représenter le peuple de France en clamant le mensonge le plus effronté, ils étaient 1.400.000 à manifester. Comment voulez-vous qu’un Français qui a seulement été à l’école primaire puisse ne pas comprendre qu’ils sont mauvais.

 

Ainsi va la politique et mon dieu, il y a encore du boulot si l’on ne veut pas que cela éclate en révolution tant les antagonismes sont acérés. J’aurais aimé qu’il soit moins technique plus au dessus de la mêlée qui grouille d’un mécontentement qu’elle entretien par ce que reconnaître les efforts c’est déjà admettre qu’ils sont bons.

 

La question qui brûle les lèvres est-ce que cet entretien inversera son impopularité, non, non pas par ce qu’il est trop sérieux, trop normal, mais simplement par ce que les mesures qu’il a prises ajoutées à celles envisagées ne serait-ce que sur les retraites, la sécu, et les allocations familiales sont impopulaires. Il ne peut avoir convaincu aux sacrifices selon un sondage réalisé le lendemain, 66 % des Français ne lui font pas confiance. C’est en fait sa cote d’impopularité.

 

En fait, son impopularité ne semble pas le toucher, il a le cuir dur comme il dit, il en a vu d’autre, et comme un fait exprès, le lendemain, on apprend que notre déficit sur l’année 2012 atteint 4,8 %, (- 98,2 milliards d’euros) au lieu des 4,5 % espérés et que notre dette publique atteint 90,2 % du PIB, soit 1.883,8 milliards d’euros. En d’autres termes, il n’y a pas eu assez de réduction des dépenses, ce qui devrait faire réfléchir. Elles s’expliquent par une révision de 1,1 point à la hausse 2011, par la recapitalisation de la banque Daxia, et par une croissance nulle. Il lui faudrait donc serrer encore la ceinture des Français.

 

La Commission européenne table sur un déficit de 3,7 % fin 2013, puis 3,9 % fin 2014 si rien n’est fait. Quant à la dette, elle serait de 93,4 % du PIB fin 2013 pour 96 % fin 2014 si rien n’est modifié. La question est, que peut-on faire ?

 

Réfléchissons, la gestion précédente à déjà bien ponctionné dans les budgets, éducation nationale, police et sécurité, santé, défense nationale, administrations, services publics, retraites, justice.

 

Ce qu’il aurait du dire avec, insistance, c’est que nous sommes déjà au mini, pas au minimorum, il reste donc peu à grignoter, le précédent gouvernement à déjà bien ponctionné. Plus, ce serait comme la Grèce, l’Espagne, le Portugal, pas encore l’Italie, mais elle y court. Ce qu’il aurait dû dire, par ce qu’il va se trouver en porte à faux en annonçant que les impôts ne seront pas augmentés en 2013 et 2014, qu’il ne pourra peut être pas éviter de les augmenter poussé par l’U.E pour tenir les 3 % en 2014. En 2013, le président a annoncé des économies pour ne pas qu’il y ait des efforts de plus demandés aux Français en 2014, sauf la TVA, tout en laissant planer un doute sur les prélèvements qui financent la Sécurité sociale.

 

En dehors de la boite à outils, on attendait le président sur la taxe à 75 %, les allocations familiales, la retraite, la PMA, le Mali, les accords de participation sujets inquiétude pour le patronat, le budget de la défense.

La taxe a 75 % son calvaire, celui pour lequel il subit les attaques de la droite, l’évasion fiscale de Depardieu et d’autres, bien mal leur en a prit puisqu’elle sera payée par les entreprises. «Quand la rémunération des chefs d’entreprise dépasse 1 million d’euros, l’entreprise prendra en charge la taxe de 75 %». Une façon de responsabiliser les sociétés. «Ceux qui sont au plus haut des rémunérations ne peuvent-ils pas faire cet effort pendant deux ans». En fait cette disposition exonère les professions libérales, les artistes, les sportifs tous ceux qui ne sont pas industriels, ce n’est donc qu’une demi compensation.

 

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Hollande : les entreprises paieront la taxe à… par lemondefr.

 

Les allocations familiales, on sait que depuis la prouesse du Sénat qui majoritairement à gauche adopta avec une large majorité une proposition de loi visant le versement aux services d’aide à l’enfance des allocations familiales et des allocations de rentrée scolaire des familles ayant perdu la garde de leurs enfants par décision de justice, alors que la ministre de la famille Madame Bertinotti y était particulièrement opposée. Madame Bertinotti considéra que c’était un mauvais signe donné à l’égard des familles qui sont déjà en très grande difficulté.

 

Différentes hypothèses furent envisagées, taxation ou plafonnement modulés en fonction du revenu. Finalement, elles seront modulées en fonction du revenu.

 

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 Retraites, la durée de cotisation, «on a 20 milliards d’euro de déficit en 2020, on n’en a forcément les prochaines années», voir «Et voila que resurgit l’indemnisation des retraites comme…» Ceux qui ont cotisé longtemps doivent pouvoir partir à temps mais, comme on vit plus longtemps, l’espérance de vie s’allonge, il va falloir avoir des durées de cotisation plus longues, affirma le chef de l’État. «Cela sera l’objet de la négociation avec les partenaires sociaux, mais nous n’en aurons pas fini pour autant». Il va falloir aussi faire des efforts pour 2014-2015 a-t-il averti, estimant que «les partenaires sociaux furent responsables», et qu’ il y eut «un accord sur les retraites complémentaires avec des mesures très courageuses parce que très douloureuses».

 

La PMA, un enterrement tout en douceur. Accueillit avec une manifestation des «contre le mariage pour tous» devant le siège de la télévision, il confirma aller jusqu’au bout du processus législatif. Mais l’ouverture de la procréation médicale assistée, PMA aux couples de même sexe est remise à l’avis du Comité national d’éthique qui doit le donner avant la fin de l’année. «S’il dit non, je respecterai son avis».

 

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François Hollande sur la PMA : "cette question… par lemondefr.

 

Le Mali, retrait d’une partie des troupes, nos buts sont atteints. D’ici juillet il n’y aura «plus que 2 000 soldats français au Mali», annonça François Hollande, et plus que 1 000 à la fin de l’année, contre plus de 4 000 aujourd’hui. «Nous avons arrêté une offensive terroriste. Nous avons reconquis les villes occupées par les terroristes. Je suis allé constater moi-même sur place, avec un accueil de la population qui nous confiait que la France est un pays libérateur», estima-t-il, en remerciant les soldats français. Il admit que les otages n’avaient pu être retrouvés, même si des preuves de vie ont été apportées concernant la famille enlevée. En revanche, le sort de l’otage Philippe Verdon semble scellé, «des éléments accréditent le fait qu’il pourrait être mort», voir François Hollande ne veut plus payer.

 

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François Hollande annonce un retrait des… par lemondefr.

 

Les accords de participation, déblocage immédiat. Les fonds de la participation aux bénéfices des entreprises sont actuellement bloqués pendant cinq ans pour favoriser l’épargne. Mais François Hollande annonça une mesure temporaire qui devrait durer «six mois». Je propose que pour tous ceux qui ont l’usage de ces accords de participation, 4 millions de Français, qu’elle puisse être débloquée immédiatement, sans pénalité fiscale, déclara François Hollande. "Tous ceux qui ont un accord de participation, qui veulent jusqu’à 20. 000 euros l’utiliser pour quelque achat que ce soit, pour acheter un bien, ou participer à un apport pour le logement, ils pourront le faire», a-t-il ajouté.

Le budget de la défense ne sera pas amputé. «Nous dépenserons en 2014 exactement le même montant qu’en 2013» pour la Défense, a assuré le président. «Comme nous avons été bien défendus en 2013, nous serons bien défendus en 2014, et ainsi ce sera la même somme qui sera affectée à l’outil de défense».

 

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Reste l’objectif de 3 % en 2013. «Nous n’atteindrons pas cet objectif car si je forçais l’allure, je casserais l’espoir de retour de la croissance». Cette phrase résume l’impuissance de François Hollande à obtenir ce qu’il s’était fixé. Coincé entre les exigences européennes de réduction du déficit, les difficultés sociales des Français, une croissance quasi nulle, il fait de la corde raide. Cela me rappelle une phrase de Bérégovoy lorsqu’il devait jongler entre les différents budgets. Plaidant pour une Europe de la croissance à l’opposé de l’austérité prônée par la chancelière allemande, Angela Merkel, et en minorité de gauche, il se trouve à mener une politique de rigueur pour ne pas dire d’austérité. Au début de l’entretien, il avoua n’avoir pas anticipé, avant d’arriver au pouvoir, «que cette crise allait encore durer, plus longtemps que prévu».

 

5 réflexions sur « Ce que n’a pas dit François Hollande à son entretien du 28 mars »

  1. [quote]estimant que «les partenaires sociaux furent responsables»[/quote]
    [b]c’est carrément de la mauvaise foi! son estimation est fausse ce sont les Mauroy et Mitterrand qui ont saboté le régime des retraites ! avec les 60 ans voir 58 et même dans certains cas 55 ans n’oublions pas les régimes « spéciaux » des cheminots à 55 ans et autres …[/b]

  2. Cher [b]zelectron[/b],

    Vous ne voyez le problème que par un bout, si Mitterrand n’avait pas fait la retraite à 60 ans, j’aurais travaillé 50 ans. Sachant que partant à 45 ans, j’avais déjà payé mes 37,5 trimestres dont les 7,5 suivants ne furent pas pris en compte pour ma retraite.

    La situation sociale à cette époque était des plus injustes pour ceux qui commencèrent très tôt à travailler. Pour ce qui me concerne, j’ai commencé à 17 ans. Voyez-vous, Mitterrand fut pour moi, et combien d’autres, un très très bon président, mais pas que pour la retraite, pour bien d’autres choses que vous devriez connaître.

    Allez sur mon blog à la catégorie,[b]l’élection présidentielle l’historique[/b] et lisez .

    [url]http://anidom.blog.lemonde.fr/category/7656/[/url]

    Bien à vous,

    Anido

  3. [b]Indépendamment du fait que vous avez tout de même été escroqué par ce système d’une certaine façon le moins déloyal possible …
    Dans la pensée sous-jacente du législateur, la sécurité sociale a été instaurée pour tout le monde afin qu’un minimum, en particulier vieillesse, puisse être servi à ceux qui auraient les annuités de cotisations requises. Or si ce monopole disparait (à part un personnel pléthorique formé de bataillons de CGTistes de pères en fils épuisant une partie non négligeable des ressources des caisses au détriment des citoyens) ceux qui se seront comportés en cigale (ne versant rien) ne toucheront pas de retraite et … je vous laisse deviner la suite.
    Je reste partisan (hélas) du moindre mal et considère que le socle du minimum vieillesse doit subsister envers et contre tout (l’irresponsabilité de certains qui, n’étant pas capables de cotiser de leur propre chef, en dépensant la totalité de leur salaires et plus encore, nous y oblige) Par dessus tout ça, rien n’empêche de cotiser à des caisses complémentaires sauf à ce que l’état (qu’importe sa couleur) ne se jette dessus pour boucher ses trous béants !
    Mitterrand à raisonné « clientélisme » au moment de sa décision de retraite à 60 ans (et bien moins) il eut mieux fait de permettre uniquement à ceux qui avaient cotisé suffisamment longtemps de prendre leur retraite pour des questions, de justice, d’honnêteté et de valeur d’exemple de l’État soucieux de respecter sa parole. A l’époque j’avais trouvé ça particulièrement fou ! et aujourd’hui je n’ai pas changé d’avis.[/b]

  4. [b]zelectron[/b],

    Je n’ai pas été escroqué tout de même, je ne trouvais rien à dire à cette époque, j’ai accepté comme de nombreux autres.

    C’est maintenant que je trouve que j’ai été escroqué, quand je vois ce qui se passe, et je comprends qu’il serait logique que ceux qui ont cotisé leur nombre d’annuités partent en retraite laissant leur place à d’autres.

    C’est pour cela que la retraite à 60 ans pour ceux là est une justice, et les escroquer comme ce fut pour moi est injuste.

    Quand au clientélisme de Mitterrand il n’a rien à envier à celui des autres. Tous les politiques sont obligés de s’adresser à leur clientèle ceux qui n’en font pas partie ne votent pas pour eux.

    Anido

  5. « Il respecte même ceux qui ne le respectent pas pour ne pas créer un climat d’affrontement, une gouvernance apaisée voila ce qu’il veut. »

    Dans d’autres contextes, on appellerait ça de la vaseline…

    «Ceux qui sont au plus haut des rémunérations ne peuvent-ils pas faire cet effort pendant deux ans»

    Il gagne combien par mois, Hollande, déjà ?

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