Ce monde qui tourne à l’envers !

Pris en étau entre les forces de l’opposition et celles du régime, la Syrie théâtre quotidien de brutalité, n’en finit pas de saigner. Et malgré tout cet état d’urgence, le dernier plan de sortie de crise proposé par l’émissaire international Brahimi, s’est d’emblée vu torpiller au seul motif de vouloir, condition sine quanone, exclure Bachar el Assad des élections de 2014. Pourtant il n’a jamais suffi de se présenter au suffrage pour être élu et ce n’est pas en mettant des bâtons dans les roues que se font les sorties de crise ! 

Un diplomate quelque peu dénué de pragmatisme qui étrangement pour établir un dialogue, n’hésite pas à mettre les pieds dans le plat claironnant " que le peuple veut avoir son mot à dire sur la façon dont il est gouverné et que le temps où les réformes étaient généreusement accordées par le pouvoir était révolu". 

Après avoir ainsi mis le doigt là où ça fait mal, les réactions ne se sont pas fait longtemps attendre, allant jusqu’à le traiter de « touriste âgé incompétent faisant juste une tournée plaisante à travers les capitales du monde ». Taxé de partialité pour n’avoir pas dénoncé les actes de l’opposition et de leur bases arrières, l’émissaire au faible potentiel de réserve, a encore une fois foiré sa mission.

 Quant à Bachar el Assad à la ferveur imperturbable, à la foi démesurée en ses capacités, il ne semble pas le moins du monde prêt à jeter l’éponge car ne se voulant pas être "ce capitaine qui saute du navire pendant qu’il coule" ! Et plus encore, insatiable, il a comme l’air de mettre un point d’honneur à sa participation aux prochaines élections présidentielles argumentant sur la légitimité de ce droit inaliénable. 

Pendant ce temps où l’on discourt à en perdre l’haleine sur l’avenir incertain du raïs, sur les sanctions à prendre, le nombre de victimes va croissant. Selon l’ONU en 22 mois de conflit plus de 60000 personnes auraient péri. Les vivres de première nécessité, l’eau, l’électricité, se font de plus en plus rares. Le froid s’est mis de la partie, c’est dire la catastrophe humanitaire !  

Une double explosion comme celle qui a eu lieu aujourd’hui à l’université d’Alep avec son cortège de malheurs au cri déchirant de Allahou Akbar, se banalise presque (vidéo)…Face à cette désastreuse escalade, un groupe de 57 pays sous l ‘égide de la Suisse voudrait saisir par le biais du Conseil de Sécurité de l’ONU, la Cour pénale internationale sur les crimes commis au cours de ce conflit. 

Quand par incompétence ou peut-être délibérément, on ne parvient à établir une passerelle entre les groupes antagonistes, le pire est à craindre. Certaines rumeurs laissent à penser que les cousins de ces perturbateurs qui sévissent au Mali pour lesquels une armée est à l’œuvre risqueraient de prendre la relève à Damas… 

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