Ce matin, je me suis réveillé avec du brouillard dans la tête. La sonnerie, la maudite sonnerie du réveil m’a fait sursauter dans mon lit. J’étais en plein rêve, au milieu du néant, si bien, si tranquille, si paisible. Mais rien à faire, il faut se lever, définitivement, se fondre dans la pénombre et démarrer la matinée. Il est très tôt, même pas quatre heure, et pourtant, le travail m’appelle.
Un rapide passage dans la salle de bain, de toute façon je me suis douché hier-soir, alors pas de panique. J’ai le visage un peu froissé, rien de grave. Et pour les dents qui claquent, un coup de brosse à dent, n’est-ce pas ? Puis, je m’étire comme un chat…
Ensuite, un petit café pour me réveiller les neurones. Le liquide noir arrive dans ma tasse et avant d’avaler ma première gorgée, j’allume la radio. Les premières nouvelles tombent, mauvaises, comme d’habitude, avec des informations lugubres, macabres et désespérantes.
Je change de station, de radio pas d’essence, d’ailleurs même lui, l’or noir, il grimpe en flèche. Un peu de musique ne me fera pas de mal. C’est parti avec Adèle, une chanson que j’adore. Super, dommage que je ne peux pas augmenter le son au risque de réveiller toute la maison.
Tiens, ma chienne pointe le bout de son museau. Elle se plante devant moi en me regardant d’un air interrogateur. Une petite caresse en guise de bonjour, et puis voilà. Elle est contente et retourne se coucher. Pas moi !
Maintenant, il est temps pour moi d’accélérer le pas car je vais finir par être en retard. J’avale d’un seul trait mon café tiède, envie d’un autre, mais non. Je repose la tasse sur la table et regarde dehors derrière ma fenêtre. Le sol est blanc, l’herbe gelée par terre.
Il va falloir gratter le pare-brise de la voiture, car, bien sûr, elle n’est pas au garage. Elle pourrait au moins avoir l’idée de se garer toute seule dans son abri de béton. Au prix ou elle me coûte, entre l’essence, l’assurance, les révisions, et puis tout le reste.
Bref, me voilà dehors, le froid presque glacial attaque mon corps mal réveillé. Et, comme prévu, je gratte, après-tout, ça réchauffe. Merci le gel, alors !
Sur la route, je croise quelques voitures. Ouf, je ne suis pas dans le désert, et pas tout seul, et puis quoi, d’autres que moi travaillent aussi tôt que moi. Cela me rassure, non, même pas !
Parce que là, je suis fatigué, laminé, usé, envie de faire marche arrière jusque dans mon lit. J’ai mal partout, le corps épuisé et l’esprit tourmenté. La matinée au travail va être longue, éprouvante. Je voudrais tellement avoir des horaires moins difficiles, vingt sept ans déjà à ce rythme, ça use, ça use, et pas seulement les souliers…
Ne pas me plaindre, ne pas, c’est mal vu de nos jours, être fort et courageux, tout accepter sans broncher, faire semblant de tout et de rien, sourire même lorsque le moral est au plus bas, la vie de salarié, ni plus, ni moins !
Accepter les réflexions et les injustices, les rumeurs et les râleurs, les hypocrites et puis tout ce qui va avec. Dire Oui en pensant NON. Ne pas se poser de questions, ne pas réfléchir,etc.
Bienvenue dans le monde de l’entreprise. Même pas grave, c’est juste que je vais mal ce matin. Mal dans mon corps et, par conséquent dans ma tête. Ou l’inverse, je ne sais plus ?
pfiou ! du vécu !
on s’y retrouve tous un peu, je pense, surtout ceux qui se lèvent avant les autres; et en cette période hivernale, c’est pire! l’appel de la couette ! ;D
surtout qd on pense aux mines tristounes qui nous attendent au boulot… pouih!
Oui, sûrement du vécu pour de nombreuses personnes…
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Oui, sûrement du vécu pour de nombreuses personnes.[/quote]
Je dirais même pour ce qui me concerne:TOUS LES MATINS ou presque!