Médias, trop c’est trop !

Je ne sais si vous avez ressenti la même chose que moi, mais aujourd’hui c’est la journée F. Cassez.

Disons-le tout net : qu’une horreur judiciaire s’achève est un évènement à souligner. Une affaire qui n’aurait jamais dû commencer. La police et la justice mexicaines sont  loin de présenter les caractères démocratiques qu’elles devraient avoir.

Cela dit, très fort, une fois plutôt que mille, on fait une pause. Mais non, il faut sur sur-émotionnel. Il faut que l’on s’en mette plein les yeux. Façon Bettencourt. (de Bolivie).

Dès hier au soir, M. Pujadas montrait son impatience à connaître dans les temps du journal la décision des juges suprêmes. La radio prit la relève avec plus de chance.Et aujourd’hui, c’est le déchaînement des médias tous confondus. On a voyagé avec Air France classe affaire. Puis dès la mi-journée, c’étaient les préparatifs à Roissy. Le tapis rouge partout (comme si Assad arrivait, je dis Assad car pas de guerre civile en Syrie, ni au Mali). Les ministres de service, puis la conférence de presse in situ. La famille dut se répartir pour les interviews.

Et ce soir, dès 6h, la tournée des radios. Depuis l’hôtel Bristol, on enchaîne les chaînes. Bientôt le suspens total, la 2 ou la 1 pour la messe médiatique. (je viens de voir, la 1 a gagné. Pour la 2, ce sera à 13h demain ?)


N’oubliez pas le docu, sur la 5 je crois.

Pour ceux qui auraient raté un épisode, regardez votre quotidien demain.

Soyons sérieux. La hiérarchisation des informations ne régit plus aucune rédaction. Cela devient presque obscène On parle à son sujet d’ « otage ». Une accusée (à tort) est en prison, c’est un otage comme au Mali. Si ces derniers en réchappent, à quel traitement auront-ils droit ? La garde républicaine et le défilé sur les Champs ?


Plus le temps passe, plus l’immédiat bourré d’émotions est la seule priorité de ce que certains appellent encore du journalisme. Ce n’en est plus du tout. C’est un voyeurisme sans intérêt. C’est un paroxysme attendant son successeur.

La réflexion est superflue. La relativité oubliée. La seule question est de savoir ce qui demain va remplir les écrans, envahir les ondes.


Et demain, ça sera pire… a dit quelqu’un.

Ah ! Si la neige, curiosité de l’hiver, était tombée toute la journée, si les bouchons occupaient les routes et les médias, si des villages étaient isolés, mais joignables par la caméra, F. Cassez serait rentrée tranquille et nous aussi nous vivrions une journée ordinaire. Ce n’est plus permis, foi du dieu media.


Ps: Qui, à votre connaissance a déjà eu droit à 23 minutes au JT de 20h sur la 1?