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Avec le paraître du document, la véracité d’un monde au naturel, la télé-réalité n’est in fine rien qu’une réduction de la réalité au visible.

Le postulat de cette émissions est : Les individus seraient ce qu’ils paraissent.

Ces soi disant témoignages du réel sont diminués par l’influence de la vision constante du jugement du monde extérieur, du "Buzz" (sic) et bien entendu par l’appât du gain des futurs finalistes. L’omniprésence des caméras et des micros met à bas la représentation et le comportement des sujets, consentants mais dominés par leurs attirances du strass et des paillettes. Elles déforment les principes structurants notre société, elles modifient la réalité du comportement et la transforme en jeu d’acteurs débutants, comme si, l’air de rien, les sujets avaient une manière d’agir naturelle où les interactions sociales in vitro seraient vraies.

 

 

 

 

 


 

Ainsi, ce qui est habituellement réservé à l’intimité comme éructer, flatuler, copuler dans une piscine ou maintenant juste en suggérant l’acte sous caméra thermique dans une chambre dédié, grattages des parties, se montrer nerveux, prendre un air coupable ou innocent, les débordements du langage qui paraissent authentiques, etc, etc, tout ceci à grand renfort d’hypocrisie du monteur finalement a pour but sous tendu de forcer la norme. en l’occurrence l’individu VIIIP serait donc défini par son quotidien devant des caméras et des micros plutôt que de par sa situation sociale, ses idées propres et ses réalisations dans la société réelle et quotidienne.

Les VIIIIIIP et WANNA VIIIIIIIIP déguisent leurs comportements sur le paraître social, malheureusement a fortiori c’est l’inverse qui se produit ! Sachant que ces émissions sont en majeure partie regardées par des adolescents qui sont de plus en plus en manque de repères et qui plus est influençables par la télévision, n’ayant pratiquement plus d’autres références que ces émissions à grande audience (apparemment cette émission cartonne (re-sic)), puisqu’ils n’ont pratiquement plus de références littéraires et vivent de moins en moins en société.

Tous ces "petits rats" sont choisis par une sélection de leurs profils psychologiques et de leurs personnalités. Ils vivent dans un environnement sans intimité où la confrontation avec les autres individus est inévitable, avec de plus une menace d’élimination latente qui accroît les tensions entre les individus. La pression psychologique est de surcroît permanente et le harcèlement du regard extérieur, voyeur, ne fait qu’accroître cet état de fait.

 

 

 

 

 

 


 

La production VIIIIIIP désire insidieusement, de mon point de vue, que les téléspectateurs, consommateurs potentiels par ailleurs, avalent et digèrent entres autres l’idée que les sentiments et l’amitié ne sont que des stratégies de gain d’argent et non plus une fin en soi. L’individualisme, la trahison, la condescendance, l’arrogance, la préciosité, la médiocrité et le harcèlement moral deviennent des règles… c’est un véritable encouragement à la division et à la compétition outrancière, une outillagisation de la gentillesse et de l’amitié au risque de les discréditer.

Par l’illusion d’ubiquité, le téléspectateur ivre de voyeurisme observe comme au Zoo des cobayes paumés par manques de repères réels enfermés parfois jusqu’à trois mois dans un bocal meublé à vendre. Les productions utilisent cette façon de faire, bien huilées, qui n’existent que pour générer et satisfaire une audience qui est autant de clients potentiels au marché publicitaire ainsi qu’à la casse généralisée du bon sens. Le dispositif de mise en œuvre de ces émissions à but très lucratif modifie la nature de ses protagonistes, la spontanéité s’évapore illico avec le naturel et la fiction s’installe.

Il y a bien une opposition indubitable in vitro et in vivo! La situation des protagonistes engendre une réalité-dérobée composée d’acteurs débutants à l’affut du gain et d’un hypothétique notoriété qui souvent se retourne contre eux, rien d’autre.