Quand on est con, on est con disait Brassens, et cette fois-ci "l'artiste" suédois qui a pris la relève sur les caricatures n'y est pas allé de main morte, en exposant un nouveau "chien de rond point" en sculpture, (ainsi que sont nommées en Suède ces petites statues, en exposition sauvage sur les bords des chemins depuis un ou deux ans), représentant la tête de Jésus avec un corps de chien, un grand organe sexuel, et une couronne d'épine sur la tête maculée de sang.
 
L'homme a très sérieusement la prétention de relancer la discussion sur la liberté d'expression et la religion après que le caricaturiste Lars Vilks ait été menacé de mort par des musulmans, et, logique suprême (!), il fait une statue de Jésus cette fois-ci, non plus avec un corps d'éléphant, les chrétiens n'ayant rien dit face à ce dessin grotesque, mais en sculpture avec le corps d'un chien et la couronne d'épine sur la tête qui est l'un des attributs de la Passion, durant laquelle Jésus aurait souffert pour racheter les péchés de tous les Hommes, par Amour, le dotant d'un organe sexuel démesuré, qui plus est d'un chien, lorsque le personnage est sensé être resté vierge sa vie durant, selon la tradition. Il n'est certainement pas innocent d'avoir maculé la tête de Jésus de sang, pour bien rappeler son sacrifice. Cette statue grotesque cherchait donc réellement le blasphème. Elle était installé sur le rond-point de Skaanes Fagerhult, une ville du sud de la Suède, et n'est resté que quelques heures, avant de disparaître.

"L'auteur" avait baptisé son "oeuvre" du nom de "Le chien de rond-point excité sexuellement", ajoutant sans prétention "Je veux que la religion arrête de prendre la société et les âmes faible pour des idiots". Mais son oeuvre, qui ne cherche qu'à choquer ne contient pas de message autre que le blasphème pure et simple. Les chrétiens y sont pris au piège, de paraître intolérant en manifestant contre le sculpteur, à l'égal des messages appelant au meurtre de Lars Vilks, ou de ne rien dire.
 
Dans l'affaire l'auteur pense peut-être passer pour une sorte de héros défiant l'intolérance et le fanatisme, se trompant de cible: on imagine mal le pape appeler au meurtre contre le sculpteur, pas même un pasteur suédois! La même oeuvre sur Mahomet aurait aussitôt déclenché des vagues d'indignation dans le monde entier, et des fatwas, mais le sculpteur ne s'y est pas risqué, s'arrêtant en chemin dans son appel au dialogue avec la religion.
 
Le sculpteur, âge de 59 ans a déclaré: "Je veux prendre le relais après Lars Vilks et lancer une discussion sensée sur la religion", ce qui pourrait être une bonne chose, mais les bases lancée par le sculpteur n'y prêtent certainement pas.