Les progrès technologiques de ces dernières années ont permis à de nombreux pays africains  de sortir de leur éternel enfermement. Ils ont surtout permis au continent berceau de l’humanité  de s’arrimer à des pratiques qui jusqu’ici relevaient encore pour eux de la pure sorcellerie !

Aujourd’hui, le téléphone et l’internet principalement côtoient sans difficulté  le quotidien des jeunes africains, même dans les zones les plus reculées. Les jeunes africaines de leur côté, ont très vite vu en l’internet notamment,  un instrument idéal et efficace  pour la recherche du prince charmant ; surtout de peau blanche !

Quelles sont les réelles motivations de ces filles ? Qui sont – elles ? Réussissent – elles ? Comment ? La petite ballade que nous avons menée dans plusieurs villes camerounaises nous a permis d’en savoir davantage sur ce fait social qui est loin d’être banal ; mais peut- être plutôt  préoccupant.

source photo:cabinda.org

 

Le Cameroun est aujourd’hui et sans aucun doute l’un des pays d’Afrique subsaharienne où l’essor des nouvelles technologies en général et de l’internet en particulier a été l’un des plus spectaculaires.

Difficile de faire cent mètres dans une grande ville camerounaise  sans croiser sur son passage un cybercafé. Une activité qui depuis quelque temps est même devenue l’une des plus rentables du pays ; notamment en milieu jeune. Quant à ses inconditionnels, il s’agit principalement des jeunes, de sexe féminin surtout. A l’exception des quartiers universitaires où on retrouve dans les cybercafés presque toutes les catégories sociales de tous sexes confondus, dans les autres localités, les principaux clients des cybers sont essentiellement des jeunes femmes mariées ou non qui y passent parfois toute la journée.

Cependant, en dépit de toutes les opportunités qu’offrent cette toile mondiale, elles semblent plus intéressées par une chose : trouver son prince charmant, surtout et surtout de peau blanche quelque soit son âge, son passée, son rang social ou même sa moralité ; car même le dernier des blancs disent – elles est mille fois mieux que le premier des noirs. « L’on ne sait jamais ; dans la vie il faut toujours tenter sa chance, car il est difficile de savoir de quel coté viendra le bonheur… » Nous a martelé une jeune dame tout en dialoguant (par messagerie instantanée) sur un site de rencontre très prisé ici.

Plus loin, dans chaque cybercafé, il est aménagé des salles V.I.P pour des clientes aisées, mais aussi, d’autres salles réservées à certaines choses plus sérieuses : ici, à la demande de leur futur « époux » blanc, les femmes prennent certaines positions afin de permettre à ces derniers de mieux confirmer leur physique. Parfois, elles vont jusqu’à leur étaler leur parties intimes au moyen des mini cameras (webcam).

Pour NATHAN, jeune moniteur de cybercafé à Bafoussam à l’ouest du Cameroun, avoir un cyber sans toutefois aménager une telle salle vous engendrera un manque à gagner considérable.

Il est certes vrai que malgré cette grande percée de l’internet, les prix sont restés jusque là toujours un peu au dessus du revenu du Camerounais moyen ; mais cela n’arrête en rien l’ambition de celles – ci, dans la mesure où c’est devenu presque une activité pour elles. Et si elles le prennent au sérieux c’est parce qu’elles savent que ce n’est pas du temps perdu ; d’ailleurs, bien que n’ayant pas de statistiques fiables, le nombre de couples mixtes qu’on  rencontre dans les villes et villages camerounais l’illustre à suffisance. Bien que ces couples donnent l’impression d’être comme tous les autres, il convient très rapidement de préciser, qu’il ne s’agit que d’une union entre une personne voulant changer son statut social et une autre en quête de découverte ou de marchandise.

Dans un contexte occidental marqué par l’individualisme et les exclusions de toutes sortes, certains occidentaux, incapables de se trouver une  âme sœur chez eux y ont vite vu une occasion idoine. Pour certains, il est juste question d’explorer le monde. Enfin, pour une dernière catégorie, c’est un moyen pour recruter des jeunes femmes destinées aux lieux de  plaisir en Europe, surtout qu’ils savent que  pour la jeune camerounaise l’essentiel est de voyager, peu importe ce qu’on va faire là bas ; même s’il faudra juste voir l’Europe et mourir !

Plus loin, dans leurs familles, des filles qui réussissent à faire venir leur blanc au pays sont perçues comme des modèles de réussites. Dans la mesure où l’argent qu’elles extorquent à ces blancs leurs permettent de relever le niveau de vie de leurs familles.

Du côté des autorités, le phénomène semble ne rien signifier… pour eux, il s’agit de la vie privée des gens, ….mais pourtant !