«  Mon conjoint est un véritable coq ! » me lançait une étudiante de l’université de Yaoundé1  la semaine dernière, alors que nous prenions ensemble un pot dans un  bistrot de la place. Pour Mireille, cette énigme voulait tout simplement dire que le temps d’un rapport intime entre elle et son conjoint ne dure généralement que le temps  d’un accouplement entre une poule et un coq. Donc, quelques secondes seulement !

Dans la société camerounaise, les sujets liés au sexe commencent à ne plus être tabou… ; les langues se délient et on apprend des choses ! Selon la conscience collective, l’homme performant, l’homme efficace, bref,  l’homme qui voudrait se faire respecter des « femelles » devrait être celui en mesure de tenir un rapport sexuel pendant plusieurs heures durant.  Et ici, les femmes disent ne trouver du plaisir que dans de tels rapports interminables. Même si elles s’en sortiront épuisées et quelques fois avec des « écorchures ». C’est ainsi qu’aujourd’hui au Cameroun, la consommation des aphrodisiaques est devenue monnaie courante ; chacun voulant prouver à sa compagne qu’il est « capable ». Il est vrai que d’après les spécialistes, l’orgasme sexuel ne peut se produire chez la femme qu’après un temps relativement long ; mais, est-ce alors à dire que ce dernier n’est atteint qu’après plusieurs heures de « travail » ? Pas nécessairement ! Une trentaine de minutes suffit,  pour envoyer sa partenaire se balader dans le « septième ciel », nous indique – t – on  plutôt ! En y regardant de près, on se rend compte que la femme camerounaise voudrait juste jouer à un masochisme inutile ; simplement, pour tenter de dire elle-aussi qu’elle est prête à aller loin avec qui se sent capable.

C’est avec la « queue entre les jambes » qu’un homme camerounais sort d’un rapport dans lequel il a « mouillé » (mouillé signifie déçue, dans le langage camerounais). Certains hommes, bien que « laids » et « pauvres », se font bien aimer des dames au Cameroun ; juste pour leur ténacité dans l’épreuve sexuelle.

Aujourd’hui au Cameroun, à  chaque fois qu’un homme  voudrait s’engager dans un « combat » intime, la tension monte ; le cœur bat très fort ; parce qu’il a peur de « décevoir ». Face à cette nouvelle exigence de la femme camerounaise, nous craignons bien que tous les hommes camerounais ne se livrent tous,  à une consommation abusive des aphrodisiaques qui selon les médecins est très dangereux pour la santé. Mais alors, un choix s’impose pour ces derniers : soit chercher son propre plaisir et sortir de la chambre avec la tête basse, ou alors tuer son organisme avec des stimulants en voulant donner du plaisir à une  partenaire insatiable !