pourtant le président Biya avait promis d’engager de vastes reformes!

Ce n’est plus un secret pour personne que l’actuel président camerounais, au pouvoir depuis 1982 et âgé de 79 ans ne serait plus candidat à sa propre succession en 2018. Elu en octobre dernier au cours d’une élection que plusieurs  missions d’observation occidentales ont trouvé pas démocratiques, l’actuel homme fort de Yaoundé l’avait lui-même reconnu dans son discours d’investiture, avant de  promettre à la communauté internationale et surtout à ses compatriotes de corriger toutes les irrégularités déplorées.

En janvier dernier, après un sérieux bras de fer avec l’opposition et la société civile, son gouvernement a finalement  accepté d’instituer à partir des prochaines élections les cartes d’électeurs biométriques. Aussi, Elecam, en lieu et place de la révision des listes électorales a cédé à une revendication de la population, en acceptant de faire une refonte totale du fichier électoral camerounais. Après ces avancées notables et historiques, plusieurs camerounais ont caressé le vœu de voir enfin leur pays se mettre sur les sentiers de la démocratie. Que non !

En effet, depuis quelques jours, un projet de loi portant réaménagement  du code électoral camerounais est en souffrance sur la table des députés camerounais. Dans ce document, plutôt qu’opérer de vastes reformes, le régime de Paul Biya s’est juste contenté  de se tailler des dispositions sur mesure, au mépris des aspirations légitimes du peuple camerounais.

Ce mercredi 11 Avril 2012, Edith Kah Walla, candidate malheureuse aux dernières présidentielles a tenté d’organiser une manifestation dans les rues de Yaoundé, pour dénoncer ce qu’elle qualifie « d’escroquerie politique ». Seulement, son mouvement sera vite maitriser et violement réprimandée par les agents de la police.

En lieu et place de réformettes que tente de faire passer en force le régime de Paul Biya à l’assemblée nationale, les populations camerounaises souhaitent un scrutin présidentiel à deux tours, et surtout l’instauration d’un vote à bulletin unique. Des revendications que le gouvernement rejette en bloc, en scandant des arguments à la fois fantaisistes et fallacieuses.

La plus grande chose que pouvait laisser monsieur Paul Biya à ses compatriotes avant son retrait des choses était la mise sur pied d’institutions fortes. Car comme le soulignait le président Barack Obama, l’Afrique a besoin d’institutions fortes et non d’hommes forts. Cher président Camerounais, entre dans l’histoire en acceptant dans ton pays un scrutin à deux tours ! Pardon !!!