Issa Tchiroma Bakary: Ministre de la Communication

 

Avec ses multiples radios, télévisions et titres de journaux, le Cameroun pouvait se targuer jusqu’ici d’être l’un des rares pays d’Afrique francophone où la liberté d’expression semblait être sur un bon chemin. Et, certains pensaient à tort ou à raison que cette relative liberté d’expression était l’unique chose qu’avait jusqu’ici fait Paul Biya pour son pays. D’ailleurs, lui-même ne manquait pas de le souligner très souvent dans ses rares discours.

Seulement, depuis quelques mois, cette « liberté » d’expression semble fortement menacée. Avec des emprisonnements de journalistes, des menaces proférées aux cyberactivistes, et certains cas d’agression de journalistes… Plus grave, même sur le plan institutionnel, le président du Conseil National de la Communication a publié  ces jours deux communiqués très controversés.

Dans le premier, Monseigneur Befe Ateba (président dudit conseil) a rappelé à l’ordre les directeurs de publication de la « Météo » et de l’ « Anecdote », suite à certains de leurs articles que le CNC aurait trouvé diffamatoire à l’égard de certaines personnalités de la place. Et,  dans le second communiqué, le président du Conseil National de la Communication a invité tous  les responsables des différentes publications du pays à déposer deux exemplaires de leurs parutions chez le procureur de la république de leurs ressort, deux heures de temps au moins avant la mise en vente desdits journaux. Une mesure fortement rejeté par les directeurs de publication, qu’ils qualifient même  d’illégale.

Au jour d’aujourd’hui, la quasi-totalité des directeurs de publication du Cameroun semble en rupture avec le Conseil National de la Communication,  pourtant organe de régulation du secteur de la communication, et qualifient presque unanimement ces actes  de « retour à la censure ». L’affaire fait actuellement les shows-gras de la presse locale.

Toujours cette semaine, la Radio France Internationale n’a pas pu organiser à Yaoundé son émission « appel sur l’actualité » consacrée à l’opération de  lutte contre la corruption actuellement en cours au pays. Et, selon les dirigeants de la RFI, Juan Gomez (animateur de l’émission) n’aurait pas pu obtenir son visa pour le Cameroun  où il devait animer l’émission ce mercredi 04 juillet 2012. Une situation bien triste pour le pays de Paul Biya !