Difficile de faire cent mètres dans une ville camerounaise sans dénombrer sur son passage plus d’une demie – douzaine d’églises. Le phénomène a pris de  l’ampleur et tend même à gagner les zones rurales qui jusqu’ici étaient relativement épargnées.

À l’exception des églises traditionnelles qui ont gardé jusqu’ici presque les mêmes rituels, ces nouvelles églises dites réveillées qui pullulent l’environnement religieux camerounais s’illustrent par des méthodes nouvelles, qui sortent parfois complètement de l’ordinaire. Ici, les cultes se transforment régulièrement en séance d’exorcisme.

Aussi, il ne fait pas bon être dans le voisinage immédiat de ces « églises » ; car les bruits qui y proviennent sont insupportables et parfois,  à des heures tardives. Egalement, ils n’ont pas comme à l’instar des Catholiques et Protestants des jours de culte précis ; ici, les cultes sont  presque quotidiens.

D’après une source au ministère de l’administration territoriale et de la décentralisation, sur les presque cinq cent églises réveillées recensés au Cameroun, seules une soixantaine possède une autorisation légale.

Pour expliquer cette  prolifération des nouvelles églises dans la société camerounaise, la quasi – totalité des spécialistes pointent du doigt la pauvreté et la misère qu’endurent au quotidien l’immense majorité des populations Camerounaises. De nombreux Camerounais, dépassés par les événements, et déçus  par le discours presque monotone des églises classiques se tournent vers ces églises réveillées qui proposent à leurs fidèles un discours nouveau et surtout plein de beaucoup d’espoir.

Aussi, ces églises de réveil trouvent leur popularité dans le sensationnel et les scènes dites de délivrance et de guérisons miraculeuses.  D’ailleurs, plusieurs d’entre elles interdisent à leurs fidèles de se rendre à l’hôpital ; car «  le fait d’être  malade signifie qu’on possède des démons ; et la seule guérison efficace ne peut qu’être spirituelle… » nous martèle un pasteur d’une de ces églises.

Les leaders de ces églises se recrutent dans toutes les classes sociales. Ces pasteurs – comme ils se font appeler – n’ont presque aucune formation théologique ;  ils sont pour la plus part des intellectuels, n’ayant pas pu trouver un emploi au terme de leurs études.

Pour répondre aux besoins de leur congrégations et surtout à leurs propres besoins, ces pasteurs exigent à leurs fidèles des contributions qui parfois  sont insupportables pour ces derniers. Ici, chaque fidèle devrait obligatoirement à la fin de chaque mois versé au pasteur 30 % de son revenu afin de bénéficier encore plus de la générosité de « Dieu ». Car « qui donne gros au seigneur, en reçoit aussi gros » indique – t – on ici !

L’escroquerie n’est pas la seule frasque de ces églises dite réveillées ; il faut ajouter à cela les violences et les abus sexuels perpétrés contre les fidèles.

Le gouvernement, garant de la sécurité des citoyens se doit urgemment de mettre de l’ordre dans ce milieu au Cameroun, afin de mettre fin à cette escroquerie bien organisée dont sont victimes les Camerounais au non de « Dieu ». Car,  ces pseudo – pasteurs sont plus proches du sexe et de l’argent que de Dieu !

* photo www. idees-cate.com