Conformément à  la dernière modification du code électoral camerounais, la caution non remboursable à verser par chaque candidat à l’élection présidentielle est passée de 1, 5 millions à 5 millions de francs C.FA (près de 7700 euros).  ceci, pour tenter de décourager les « candidatures fantaisistes » : que non ! Puisqu’ils sont cette fois plus de cinquante à convoiter le fauteuil que conserve depuis 1982 monsieur Paul Biya, et qui lui aussi n’entend pas encore le céder à une autre personne.

La nouvelle est tombée hier 05 septembre 2011 ; ils sont exactement 51 personnes à avoir déposé un dossier de candidature dans les différents organes de Elecam ( Elections Cameroon), parmi lesquelles  trois dames, le président sortant et surtout l’opposant historique Ni John Fru Ndi du SDF (Social Démocratic Front). Il faut rappeler que  c’est la première fois que le Cameroun enregistre aussi un grand nombre de candidats à une élection présidentielle. Aux dernières présidentielles de 2004, seuls 16 candidats étaient en lice.  Il est vrai que Elecam dispose à présent de 15 jours pour toiletter cette liste afin de retenir les seuls candidats remplissant les conditions indispensables ; cependant, cette multitude de candidature traduit clairement l’immaturité de la classe politique camerounaise ; car même en Chine où ils sont près d’un quart de la population mondiale, on a jamais vu cela.

À regarder de près dans cette liste de candidats à la candidature aux présidentielles du 09 octobre prochain, on se demande si certaines personnes ne seraient pas en réalité que des comédiens voulant sauter sur l’occasion pour  se faire une publicité ? Aussi, certains parmi eux sont carrément ignorés, même de leur propre famille. A l’exception du président Biya, de Fru Ndi, Ndam Njoya, Jean Jacques Ekindi, Anicet Ekane et dans une moindre mesure Augustin Frederick Kodock qui peuvent être présenté comme des politiciens actifs au courant de ces dernières années, les autres ne sont en réalité que des « opportuno-politiciens »  de la « dernière minute ». Et jusqu’ici, avec la percée qu’a le parti de monsieur Biya (RDPC) sur le territoire national, on se serait attendu à une candidature unique de l’opposition ;  mais hélas ! L’on sait bien que le scrutin présidentiel au Cameroun est à un seul tour ; ceci dit, en dispersant les voies de l’opposition, cela ne profitera qu’à un Biya, qui déjà dispose d’énormes moyens pour sa campagne électorale, et qui a été toujours en perpétuelle campagne. D’ailleurs, de nombreux observateurs avertis craignent même que cette floraison de candidatures ne décourage les camerounais.

51 ans après l’indépendance du Cameroun, l’on a cru que les mentalités avaient changé et que les hommes politiques pouvaient au moins pour cette présidentielle trouver le consensus, afin de permettre aux Camerounais de savourer eux –aussi  le  goût d’une élection vraiment compétitive ; mais en l’état actuel des choses, pas besoin d’être mature pour voir que le changement n’interviendra pas au Cameroun en 2011 !