L’intervalle post-mortem est le délai entre la mort et la découverte du corps. Son calcul nécessite l’intervention du médecin légiste.

Il existe plusieurs signes cliniques cadavériques, tels que la température, la rigidité, la déshydratation, les lividités

L’idée est de déterminer plus ou moins précisément (à quelques heures près) le moment où la mort est survenue. Les signes cliniques cadavériques vont, en ce sens, permettre au légiste d’établir une chronologie. Ces signes résultent de modifications physico-chimiques.

Bien entendu, le facteur temps reste le plus déterminant de tous, du moins durant les premières vingt-quatre heures.

La température

 

C’est dans les minutes qui suivent la mort que le processus de régulation thermique de l’organisme cesse.  La température s’aligne progressivement sur celle ambiante en huit à douze heures pour la peau. La diminution atteint son équilibre après vingt-quatre à trente-six heures.

Le refroidissement n’est cependant pas linéaire et dépend notamment de la corpulence, la température du corps au moment du décès, les vêtements, ou encore les conditions climatiques.

La température interne est relevée grâce à un thermomètre à thermocouple, au niveau rectal. Puis elle est comparée au nomogramme de Henssge, qui ajuste la température indiquée en fonction des différents facteurs cités plus haut.

Mais la température seule ne permet pas d’affirmer l’heure d’un décès.

 

La déshydratation

 

C’est immédiatement après l’arrêt des fonctions vitales qu’apparaissent les stigmates. Les zones lésées, le derme mis à nu, subissent les effets de la déshydratation et se dessèchent. En moins d’une heure, le processus gagne la cornée et lui confère ainsi un aspect opaque. Mais cela dépend aussi des conditions climatiques.

 

Les lividités

 

Il ne faut pas plus de quelques heures au sang pour "s’accumuler par gravité dans les parties les plus basses du cadavre" [dixit le docteur Philippe Charlier, du service de médecine légale de l’hôpital Raymond-Poincaré de Garches]. Le légiste sera capable de déterminer le délai post-mortem à partir de la flexibilité des lividités.

Si la mort est survenue :

Depuis au moins douze heures, les lividités s’effaceront sous la pression des doigts ;

Entre douze et vingt-quatre heures, elles ne disparaissent que partiellement ;

Au-delà de vingt-quatre heures, elles sont fixées, la pression n’a plus aucun effet.

Les muscles s’endurcissent suite à l’explosion de leurs cellules qui libèrent alors des sels minéraux. La rigidité apparaît au niveau des cervicales au bout de trois à quatre heures, avant de gagner les membres inférieurs, supérieurs, et enfin le tronc.

C’est au bout de dix heures que la rigidité est en place. Elle persiste ainsi durant trente-six heures avant que la putréfaction ne s’installe.

 

En cas de momification totale ou partielle, noyade, ou congélation, il devient impossible de déterminer l’heure de la mort.

Dans les autres cas, les insectes présents sur le corps et autour aident à établir la chronologie post-mortem.