Des dizaines de milliers de manifestants opposés au président de l’Égypte et à ses nouveaux pouvoirs considérables se sont réunis sur la place Tahrir au Caire, quelques heures après qu’une nouvelle constitution ait été approuvée à la hâte.

L’assemblée constituante dominée par les islamistes a fini de voter sur le projet dans les premières heures d’aujourd’hui vendredi.

Le projet va maintenant être envoyé à M. Morsi, qui devrait appeler à un référendum.

Les hauts magistrats ont été dans une impasse avec le président depuis qu’il s’ait lui-même accordé de nouveaux pouvoirs étendus.

Un décret d’urgence publié la semaine dernière a confirmé que les décisions de M. Morsi ne pouvaient être révoqués par une autorité quelconque, y compris le pouvoir judiciaire, jusqu’à ce que la nouvelle constitution soit ratifiée et qu’une nouvelle élection parlementaire soit tenue.

Il a lui-même indiqué que les tribunaux ne pouvaient pas dissoudre l’assemblée constituante.

Une transmission télévisée en direct de la place Tahrir a montré des dizaines de milliers de personnes dans la place. Les manifestants scandaient des slogans comme : « Le peuple veut la chute du régime », l’un des cris de ralliement contre l’ex-président Hosni Moubarak, qui a été renversé au cours de l’année dernière.

Cependant, dans la ville d’Alexandrie, des centaines de manifestants ont défilé à l’appui du président Morsi.

Les Frères musulmans et d’autres partis islamistes ont appelé leurs partisans à se joindre à un rassemblement au Caire.

Les manifestants ont confronté M. Morsi lors des prières du vendredi à la mosquée après que le prédicateur a défendu les actions récentes du président, et en les comparant avec les incidents survenus dans la vie du prophète Mahomet.

La presse au Caire a affirmé que de furieux fidèles scandaient contre le président quand ce dernier se leva pour dire qu’il n’est pas d’accord avec le prédicateur.

C’est une illustration de la façon dont l’opinion est divisée à travers l’Egypte. M. Morsi insiste sur le fait que les pouvoirs qu’il a prises sont censés être temporaires et protéger la transition vers une démocratie constitutionnelle. Cependant, leur ampleur a soulevé des craintes qu’il pourrait devenir un nouvel homme fort.

Le haut-commissaire des droits de l’Homme aux Nations Unies, Navanethem Pillay, a écrit à M. Morsi lui demandant de reconsidérer son décret.