Sus aux envahisseurs !

  Je viens d’apprendre que je m’appelle désormais « Commentchoisirson forfait.com ». Ce sera dur à placer sur les imprimés des impôts et sur ma carte d’identité. Alors, je vous en prie, ne me dites pas bonjour ! 

         Il y a peu, par chance sans doute, j’avais un nom de bottier, en gros et en détail : «  Sarenza ». Changez de patronyme aussi souvent est pénible, plus même, consternant. 
 
        Car cet avatar survient quand il me prend l’idée, avant délicieuse, maintenant saugrenue, d’aller sur le site de C4N… Il suffit de cliquer sur le nom d’utilisateur pour n’avoir aucune chance de voir son pseudo (normal je n’en ai pas !) mais à la place une, quand ce n’est pas 2, page de pub. N’importe qui d’autre serait ravi d’apprendre qu’il paye trop cher son abonnement de téléphone, pas moi. Si forfait il y a, c’est moi qui vais le déclarer. 
En plus, une fois connecté, d’autres bonheurs fleurissent. L’un d’entre eux ressemble fort à un jeu enfantin. Mais pour la pub, nous sommes restés de grands enfants…
  Il s’agit d’un cache AD6, à lire en vertical, qui survient de gauche à droite. Son but est obscurément d’empêcher de lire un article. Montez, descendez, il est toujours là en train de veiller à la bonne obstruction du texte. De guéguerre lasse, vous cliquez sur fermer. (Rappelez-vous qu’avec Windows, il faut ouvrir pour fermer à  moins que ce ne soit l’inverse !) dès lors il s’ouvre en entier pour que vous le voyez dans sa splendeur avant de le fermer.
  Ce n’est plus un jeu, mais une infantilisation, une contrainte, une captation de cerveau à la Le Lay  dont je n’ai rien à faire et que je déteste profondément. 
Comment suivre, aimer, avoir du plaisir  lorsque le contenu d’un site placé dans nos favoris est un simple prétexte publicitaire ? Ce dévoiement récent laisse à penser que le but initial est en perdition, aux oubliettes de sa fondation. Le succès est parti se vendre comme un vulgaire footballeur. Mais pour quel bénéfice ?
 
    J’affirme que le libre arbitre du reporter-citoyen est bafoué quand le contenant remplace le contenu de notre site. L’enveloppe déjà bien garnie sur tranche, avec un visuel agressif, parfois mobile, devrait être discrète. Le papier cellophane transparent qui recouvre les tranches de jambon (de Bayonne). Les suprêmes de la poule aux œufs d’or ne se dégustent qu’une seule fois.
 
  L’indépendance vantée en chapeau ne peut s’accommoder d’une super dépendance à la pub. Cela dit, que d’autres auraient pu dire, j’espère que des reporters, des lecteurs s’élèveront contre ces intrusions forcées, et forcenées, et réclameront que l’on en revienne à des pratiques plus « ordinaires ».
A ce titre, je suis tout disposé à abandonner l’euro que pourra me valoir cette tribune. Et tous ceux à venir.