Une bien brève déclaration, pour le désormais célèbre "sous-préfet limogé". Bruno Guigue, joint au téléphone par un journaliste du quotidien "Le Parisien", a ainsi commenté son limogeage : "C'est une décision discrétionnaire du gouvernement sur laquelle je ne ferai aucun commentaire. J'en prends acte."

Réagissant aux explications du ministère de l'Intérieur, qui faisait état non seulement d'une violation d'un devoir de réserve, mais également de la publication d'une tribune "violemment anti-israélienne", l'homme répond : "Je ne suis pas violemment anti-israélien, ça ne veut rien dire."

Ajoutant : "Je pense seulement que la paix au Proche-Orient passe par l'application du droit international. Est-ce un délit ? Je fais des analyses géopolitiques depuis dix ans. Je le fais en dehors de mes fonctions. Je le fais sans les mentionner et en dehors du département où sont mes fonctions. Il s'agit d'une matière qui n'a rien à voir avec l'activité professionnelle qui est la mienne et les responsabilités que j'exerce localement."

Ira-t-il jusqu'à exposer ces arguments devant le Conseil d'Etat ? La question n'est pas abordée ; La juridiction suprême a souvent exposé que le fait d'agir en dehors de ses fonctions n'exemptait pas de l'imprécis "devoir de réserve"…

Puis Bruno Guigue s'étonne de "la médiatisation excessive de cette affaire, qui n'est pas de [son] fait." Ce n'est pourtant pas tous les jours qu'un sous-préfet est limogé. Sans compter que critiquer Israël est une activité qui ne passe guère inaperçue.