Depuis deux jours, Eric Breteau, le président de l’Arche de Zoé, a pris d’assaut les médias pour affirmer que son opération bénéficiait du soutien des autorités françaises.

Des allégations qui sont en contradiction flagrante avec ce qu’il déclarait à l’AFP, quelques semaines avant son départ pour l'Afrique.

A la fin du mois de juin 2007, il avait « précisé » à l’agence de presse que l’ « opération, soutenue par l’ONG Sauver le Darfour, se fera sans la coopération des autorités soudanaises et françaises ».

Cette dépêche du 22 juin 2007 permet de mieux saisir le caractère évolutif des déclarations de M. Breteau. Initialement, l'Arche de Zoé considérait sérieusement la perspective de l'adoption. Breteau affirmait crânement qu'il disposait déjà des certificats et des documents prouvant que les enfants étaient orphelins:

"Une association à but non lucratif a lancé un appel proposant aux familles d’accueil qui le souhaitent de venir en aide et de prendre en charge dans leur foyer un enfant orphelin de moins de cinq ans, réfugié de la guerre du Darfour, dans une perspective d’adoption alors que celle-ci est interdite au Soudan", met en garde la Mission adoption internationale du Ministère des Affaires étrangères sur son site.

Les responsables de l’ONG créée au moment du Tsunami assurent pourtant avoir la possibilité d’affrêter un avion "au cours de l’été" et envisagent de faire venir de cette manière 1.000 enfants du Darfour sans visa et sans papiers, en déposant une demande d’asile à leur arrivée sur le sol français.

"Ce sont des enfants isolés, nous avons tous les documents et justificatifs qui attestent qu’ils sont orphelins de père et de mère et sans famille pour s’en occuper", affirme Eric Breteau, qui envisage à terme l’évacuation de 10.000 enfants de ce territoire occidental du Soudan déchiré depuis 2003 par une guerre civile meurtrière (au moins 200.000 morts selon l’Onu) vers l’Europe et l’Amérique du Nord. »