Il est v rai que jusqu’ici des milieux intellectuels camerounais soupçonnaient déjà certains régimes africains de contribuer à l’effort de campagne de plusieurs chefs d’Etats français. Seulement, au sein de la conscience collective, cela paraissait quasiment impensable ; que l’argent qui est déjà suffisamment rare sur le continent puisse quitter une Afrique très pauvre et très endettée pour une Europe plutôt « gâtée » par le ciel.
C’est ainsi que les révélations de Me Bourgi, avocat français, et conseiller officieux Afrique – indique- t – on – de Nicolas Sarkozy, ont sonné pour de nombreux africains comme quelque chose d’assez criminel. Dans les rues de Yaoundé, cette affaire n’a rien de banale. Les camerounais, y attachent une importance plutôt capitale, bien que leur président de la république, actuellement en campagne électorale, ne soit pas encore pour l’heure citée dans cette affaire.
C’est le cas de ce jeune commerçant qui y voit rapidement une affaire montée de toute pièce par Nicolas Sarkozy, pour assainir sa personnalité sur le continent : « je pense pour ma part que cela n’est que la suite de la stratégie que Nicolas Sarkozy tente de ficeler depuis un certain temps, pour nous faire croire qu’il est le meilleur président français que l’Afrique n’ait jamais connu ; seulement, il doit aussi comprendre que les africains ne sont plus dupes à ce niveau » nous martèle le jeune homme avant d’ajouter « après un feuilleton DSK infructueux, il fallait bien que Sarkozy trouve d’autres moyens plus efficaces… ».
Marie Noëlle, jeune réceptionniste dans un hôtel de Yaoundé, ne doute presque pas de la véracité des déclarations de Bourgi, et marque plutôt son étonnement face à cette affaire : « un avocat de la dimension de Bourgi ne peut pas prendre le risque de faire de telles déclarations, sans fondements. Seulement, je ne parviens pas encore à comprendre que des leaders africains puissent avoir le courage de poser de tels actes, au regard des souffrances que nous endurons au quotidien ! » Lance cette jeune mère presque en larmes.
Si l’homme de la rue garde une analyse plutôt froide, les politiciens en profitent pour créer la polémique, surtout en cette période pré – électorale au Cameroun. c’est le cas de ce responsable de l’Alliance des Forces Progressistes (AFP) qui s’est dit sous anonymat très surpris que le nom de l’actuel président du Cameroun soit absent de cette liste : « il n’y a rien de faux dans ce que dit l’avocat Robert Bourgi ; seulement, il me semble qu’il a eu peur de citer les noms de certains autres présidents africains impliquées dans ce genre de ce chose ; car pour moi il n’y a rien de neuf dans ce que raconte cet avocat français ».
Actuellement, cette affaire « Bourgi » alimente tous les débats au Cameroun et chacun y va suivant sa sensibilité politique. Seulement, contrairement à l’affaire des biens mal acquis des présidents d’Afrique centrale dans le quel Paul Biya a été cité, ce dernier est présentement miraculeusement épargnée de cette affaire qui aurait pu écorcher fortement sa personnalité, notamment en cette période où il est à 78 ans en campagne pour un autre septennat à la tête du Cameroun. /.
[b]A ce que je vois, c’est pourri un peu partout…
Le mot politique devient une véritable insulte pour les peuples![/b]