Le bouclier de mes écus…         
 
La proposition de M. Méhaignerie passera demain à la trappe puisque cette idée, largement évoquée tous les jours dans la société civile, sera insérée dans  le vote de la modification budgétaire. Astuce couramment employée à l’Assemblée Nationale pour tordre le cou aux récalcitrants de la majorité parlementaire. Pourtant il aurait été plaisant d’entendre un débat où les vrais conservateurs que les taxations insupportent s’opposent aux farouches progressistes (de l’imposition).         
 
Les sommes en question (450 MM d’euros) sont ridicules en regard des « cadeaux » aux banques, aux constructeurs automobiles, aux cafetiers- 2 à 3 milliards tout de même- , etc.. Comme pour l’ISF, seul compte le symbole. Nous pourrions toutefois indiquer aux admirateurs des USA et de leur libéralisme que B. Obama ne se pose pas une telle question. Au-delà de… $ par an, on ponctionne sans état d’âme. Hissé sur le pavois américain, leur Brennus copie les décisions de 1929 prises par son inspirateur.Puisque notre Président vient de déclarer qu’il n’avait pas été élu pour augmenter les impôts, remontons un peu le temps. Au XIX° siècle. Pas avec Balzac et son ineffable comédie humaine, mais un peu plus tard, après Baudelaire.  
 
A l’heure où le réalisme affronta le symbolisme. Mallarmé parmi d’autres influença plus l’avenir que les réalistes. Hors sujet, pensez-vous ? Pourtant. ? Nos concitoyens aujourd’hui sont épidermiquement sensibles au symbolisme de l’ISF, du bouclier fiscal, – vont-ils le lever ?- tout en sachant la réalité des cadeaux faits aux fortunés. Le gouvernement devrait toutefois entendre davantage les millions de voix pour qui ces symboles importent plutôt que ses énarques cachés sous leur targe… Que la crise relève de la poésie ! C’est insensé. Que la poésie s’insinue dans la crise, c’est presque merveilleux. La spirale de l’histoire a fait quelques tours… et nous avons peur de le reconnaître.