Le Botox, produit à partir de la toxine botulique un des poisons les plus puissants au monde, est au centre d'importantes recherches commanditées par l'Office de contrôle pharmaceutique et alimentaire américain (FDA) à cause de nouvelles études qui prouveraient qu'il peut s'étendre au cerveau, provoquer de graves difficultés respiratoires et finalement la mort.
Il faut dire que ce produit, le Botox, est devenu le bien-aimé des célébrités du monde, grâce à ses propriétés antirides et à un nombre croissant de bienfaits, supposés ou réels, qui l'ont fait acclamer comme étant l'aspirine du 21ème siècle, le médicament qui allait résoudre tous les maux.
Alors, lorsque l'on rappelle que le botulisme est une maladie grave provoquant la paralysie et parfois la mort, les stars préfèrent se boucher les oreilles et prendre des risques pour courir après ce rêve illusoire d'une éternelle jeunesse, car s'il est une chose que leurs fortunes ne peuvent leur offrir c'est bien l'éternité.
Les études qui avaient été effectuées sur le Botox soulignaient son innocuité lorsqu'il était utilisé dans un but cosmétique à de faibles quantités. Mais c'est le protocole de ces études qui est actuellement remis en question. En effet, les chercheurs avaient marqué avec de l'iode les toxines botuliques pour pouvoir suivre leur déplacement dans les tissus humains, et c'est ce qui leur avait permis d'affirmer que le Botox ne s'étendait pas très loin du point d'injection et qu'il ne traversait pas le derme.
Or, à présent, d'autres chercheurs ayant rappelé la haute toxicité du botulisme, et donc sa puissance de pénétration, ont préféré partir à la recherche des fragments de protéines détruites par la toxine botulique plutôt que de suivre le poison lui-même.
Ils ont donc injecté du Botox à des rats de laboratoire et ils ont constaté que des quantités minuscules de botulisme, trop petites pour être détectées par la méthode du traçage à l'iode, mais suffisantes pour interférer avec les nerfs ailleurs dans l'organisme.
À chaque test, avec des injections sur la tête des cobayes, ils ont pu mettre en évidence la présence de la toxine loin du site d'injection, toxine encore active après trois jours !
On a ainsi pu détecter chez des rats à qui l'on avait injecté du Botox à la racine de leurs moustaches, des traces de la toxine jusque dans leur cerveau.
Le mois passé, d'autres études effectuées à l'université de Calgary au Canada avaient déjà constaté que le Botox injecté dans le muscle de la patte d'un chat n'affectait pas uniquement le muscle visé, mais aussi les muscles avoisinants.
Ainsi, toutes ces recherches tendraient à prouver que l'utilisation du Botox est loin d'être sans danger, ce qui ne devrait pas exclure son utilisation thérapeutique, mais devrait mettre entre parenthèses son utilisation cosmétique… tant que d'autres études plus approfondies n'ont pas été menées, études qui conduiraient peut-être à une modification du dosage du Botox à usage cosmétique.