Boston : deux frères immigrés « tchétchènes »

Selon les autorités et la presse étasuniennes, les deux responsables recherchés (dont l’un a été tué) de l’attentat du marathon de Boston sont deux frères, originaires du Kirghizistan. Ils s’étaient établis aux États-Unis depuis une petite dizaine d’années (2002 et 2003 pour le plus jeune). Au vu des profils des terroristes, l’Amérique s’interroge, comme nous-mêmes : pourquoi ? Pourquoi eux ? En sus, la découverte de sept autres bombes artisanales laissent supposer qu’ils avaient l’intention de récidiver… Le frère cadet du principal coupable des attentats a finalement été capturé à près de 03 heures (heure de Paris). Vivant, mais ayant perdu beaucoup de sang.

On ne s’y attendait guère : d’abord l’agence Associated Press a fait état de deux suspects originaires du Caucase, deux frères, dont l’un, en fuite serait âgé de 19 ans. Peu après la diffusion de cette dépêche, NBC précisait qu’il s’agissait de Tchétchènes (en fait, de Kirghizes d’origines tchétchènes). Désignés « suspect nº1 » (ou celui à la casquette noire) et « suspect nº2 » (ou celui à la casquette noire), les deux auteurs de l’attentat du marathon de Boston ne sont plus qu’un puisque, blessé, le frère aîné est décédé dans un hôpital de Boston après une fusillade l’opposant à la police. Le second était en fuite. Il s’agirait des frères Tsarnaev (ou Tsarnayoff), Tamerlan, 26 ans, décédé, et le plus jeune, âgé de 19 ans, Dzhokhar (ou Djohar), qui a été très activement recherché. Une photo de lui, issue d’un site social qu’il fréquentait, VKontakte, a été largement diffusée.

Les deux frères habitaient Cambridge, dans la banlieue de Boston. Le cadet s’était réfugié à Watertown, autre localité du voisinage, où de très importantes forces policières se sont livrées à d’intenses quadrillages, contrôlant tous les véhicules.
Les habitants sont consignés chez eux et des fouilles progressaient encore en ce début d’après-midi, maison par maison. Voici le récit, heure par heure, voire minute par minute, de cette traque qui s’est terminée ce samedi matin…

Le chef de la police de Boston, Ed Davis, a confirmé peu après les annonces d’AP et de la NBC que Dzhokhar Tsanaev était bien le terroriste si activement recherché, venu aux États-Unis « pour tuer des gens ». La famille Tsarnaev serait originaire du Kirghizistan.

Selon NBC, les deux frères auraient un passé de « combattants ». La suite le montrera, c’est à la fois vrai et faux. Ce qui explique les échanges de tirs entre les deux jeunes gens, 26 et 19 ans, avec la police, et le fait qu’ils disposaient de grenades. Ils avaient volé une voiture (un 4×4 Mercedes noir) et avaient ainsi été repérés après avoir tué un policier. L’aîné des deux frères est mort des suites de multiples impacts mais aussi de l’explosion, celle, présumée, d’une grenade ou d’un engin explosif.

Les photos de vidéosurveillance avaient permis de repérer les deux suspects, l’un coiffé d’une casquette noire, l’autre d’une blanche.

La révélation de l’identité des suspects a été très rapide, mais s’il avait été envisagé un attentat islamiste, personne n’avait avancé que les poseurs de bombes puissent provenir de Russie ou d’une république de l’ex-Urss. Les deux frères étaient entrés aux États-Unis munis de visas, puis l’aîné avait obtenu sa naturalisation.

En ce moment même (14:00, heure de Paris), la traque se poursuivait et le Boston Globe signalait que les universités avaient autant que possible clos leurs campus : il est redouté que le fugitif prenne des personnes en otages.

Sur son profil VKontakte, Djohar Tsarnaev indiquait qu’il était né un 22 juillet (1993), qu’il étudiait à la Cambridge Ringe & Latin School, qu’il était de religion islamique et entendait poursuivre une carrière rémunératrice.

Des tirs visant des policiers ont été reportés peu après 14 heures (Paris) par un témoin qui a fait état de l’arrestation d’un homme tandis qu’un second s’enfuyait en voiture. L’échange de tirs s’est produit alors que la police entreprenait la fouille d’une habitation. Pour le moment, il n’est pas indiqué que les deux affaires soient liées.
Les policiers procédant au quadrillage sont à présent renforcés par des tireurs d’élite ayant pris position sur certains toits des habitations. Dans cette banlieue, elles sont espacées et dépassent rarement deux à trois étages. La police a fait évacuer des habitants, invités à monter dans des bus.

Une nouvelle image vidéo du fugitif montre un jeune homme en sweat à capuche. Elle est diffusée ainsi qu’une autre photo d’identité et la mention « approcher avec précaution, le suspect peut être armé et se montrer violent ».

Depuis l’annonce de son identité, la page Vkontakte du plus jeune frère a été littéralement envahie de courts messages en cyrillique ou en anglais, la plupart rédigés par des personnes aux patronymes russes, ukrainiens, ou d’autres républiques, ceux en anglais étant particulièrement insultants, d’autres exprimant des condoléances pour les familles des marathoniens de Boston.

Ville(s) morte(s)

Après avoir interdit la circulation des bus, la police à intimé l’ordre aux taxis de rester dans les stations jusqu’à nouvel ordre. Le maire de Boston incite toutes les personnes de la ville et de ses voisines à rester à l’abri. Les bureaux et les commerces sont invités à fermer, a-t-il été indiqué ce matin à huit heures (locales). Ce jour, Boston et les localités alentours devraient ressembler à des villes mortes, parcourues par des véhicules blindés ou de police. Boston, près de 700 000 habitants et toute son agglomération (2 millions) sont comme figées.

Soit c’est désert et parcouru de véhicules de police, dont des blindés, soit, à Cambridge ou Watertown, là où la police est concentrée, quelques magasins ravitaillent des nuées de journalistes, mais tout le reste de la population est devant un poste de télévision, où, quand des tirs retentissent, dans des soupentes, voire des placards.

Un troisième suspect serait à présent recherché, mais on ne peut savoir encore s’il s’agit d’un complice de D. Tsarnaev ou d’une personne sans rapport avec lui.

L’oncle du fugitif, Tsami, a indiqué que Tarmelan aurait influencé Dzhokhar et invité ce dernier à se rendre via Fox News, puis, sur CBS Boston, il a pratiquement souhaité que le survivant soit exécuté. Dzhokar s’entrainait visiblement pour se maintenir physiquement en forme. Il pratiquait la lutte dans son collège et fut désigné « élève sportif du mois » en février 2011.

Selon les dernières nouvelles, la police se concentrerait sur une maison de Quimby Street, proche de Dexter Street et de Willow Park, à Watertown.
Des hélicoptères survolent la zone.
Les journalistes et les équipes de télévision ont été priées de s’éloigner ; c’est assez peu fréquent aux États-Unis, les périmètres de sécurité étant relativement restreints.
Mais cela pourrait indiquer une crainte que le fugitif dispose encore de charges explosives et pourrait choisir de mettre fin à ses jours.
Par ailleurs, il est envisagé qu’il surveille autant la télévision que l’approche et le déploiement des policiers, les équipes de télévision transmettant en continu.

Selon toute vraisemblance, un assaut imminent se prépare. Le Boston Globe vient de confirmer que la police encercle un immeuble près de l’intersection des rues Quimby et Willow Park.
Le Globe actualise ses informations environ toutes les quatre minutes mais de nombreux titres américains ou européens ont entrepris, telle la Tribune de Genève, Le Monde, et des quotidiens britanniques, à donner des nouvelles à la minute.

Le FBI a diffusé une nouvelle photo du fugitif ; cela pourrait indiquer qu’il ne soit pas certain qu’il se trouve à l’intérieur de la maison cernée. Il est à présent neuf heures passées sur la côte est des États-Unis.

AP a pu joindre le père, Anzor, des deux jeunes gens. Il se trouve au Dagestan. Selon lui, ce frère cadet se vouait à la médecine, et se montrait très bon fils, calme, réservé.
On pense bien sûr à Mohamed Merah qui avait, lui, fait parler de lui avant de se livrer aux assassinats de militaires et d’enfants juifs. « Mon fils a tout d’un ange », aurait déclaré le père (a true angel) depuis Makhachkala. Il le décrit tel un étudiant sérieux en seconde année de médecine. Il espérait le voir au Dagestan pour les prochaines vacances d’été. Dzhokhar aurait fait ses études de 1999 à 2001 dans la capitale du Dagestan. Il était venu à Cambridge (Mass) grâce à une bourse, en 2011.
Le Dagestan, voisin de la Tchétchénie, est le refuge de nombreux Tchétchènes et les deux frères en parlaient la langue.

De faux comptes Twitter ont été créés au nom des suspects. Une manière de se faire de la publicité pour les intervenants, de condamner les deux frères, voire, rarement, de les approuver.

Selon un ancien agent du FBI, Don Borelli, de la New York Joint Task Force, au moins le frère aîné, Tarmerlan, préparait un attentat de longue date. Cela semble corroboré par ce que Tarmelan visionnait, sur YouTube, beaucoup de sermons islamistes, des documents djihadistes, des chansons de Timur Mutsuraev, un chanteur tchétchène. Tamerlan pratiquait la boxe et des sports de combat à Allston. Il aurait été condamné pour violences à l’encontre d’une compagne ou fiancée en 2009.

WBZ-Boston relate que la police a ordonné par hauts-parleurs à tous les occupants de l’immeuble de sortir ou de se rendre. Les journalistes sont à présent repoussés à deux pâtés de maison (blocks) de l’immeuble.

Surprenant précédent

Selon Luke Harding, ancien envoyé spécial permanent du Guardian à Moscou, ce serait la première fois que des indépendantistes tchétchènes se livrent à des attentats hors de l’ex-Urss. Il y en avait eu en 2004 dans une école de Beslan, ensuite en 2010 dans le métro de Moscou, puis à l’aéroport Domodedovo (le « domestique » moscovite). Le conflit en Tchétchénie remonte à 18 ans. Il s’est radicalisé du fait de la propagande djihadiste qui appelle à un califat caucasien et au djihad global.

Le site kavkazcenter.com (Centre caucasien) fait état de tous les mouvements djihadistes dans le monde, mais en particulier en Syrie, au Pakistan, en Turquie. Le Dagestan est l’un des épicentres d’une lutte armée opposant djihadistes aux autorités sous la tutelle de Moscou.

C’est évidemment inquiétant pour la situation en France. Car, étant donné la position des États-Unis sur la Syrie (mitigée, puisque certains groupes de rebelles sont préférés à d’autres), et en l’absence de revendications des frères Tamerlan et Djokhar, ou d’une organisation, on se demande si les attentats de Boston ne seront pas « émulés » par des « spontex ». Soit de groupes s’inspirant du « martyre » de Tamerlan (voire de celui de son jeune frère).

Dans ce cas, en dépit de la surenchère sur les victimes innocentes (l’une de celles de Boston est un garçonnet de huit ans), tout peut se reproduire dans n’importe quel pays, avec des tueurs à peine sortis de l’adolescence.
Il faudra aussi envisager de nouer des relations plus étroites avec les services secrets russes et leurs spécialistes de l’antiterrorisme. Ce alors même que la Russie réprime durement toute opposition, radicale ou autre.

Une autre déplorable conséquence pourrait être que tout musulman ou ressortissant d’un pays à dominante musulmane, s’il n’est connu des services consulaires, se voit opposer de très lourdes difficultés pour se rendre dans un pays non-musulman. Les deux frères avaient de la famille ayant séjourné auparavant aux États-Unis, ils ont obtenu, en 2007, une carte verte de résident en présentant des passeports de leur pays d’accueil antérieur (Kirghizie) et non de Tchétchénie ou du Dagestan.

Quiconque devient suspect de vouloir créer une cellule dormante.
Aznor Tsarnaev, le père des deux jeunes terroristes, livre à Interfax (.ru) une explication surprenante : « les services spéciaux ont piégé mes enfants car ce sont des musulmans fervents ». Quels services ? Les services Syriens ?
Cela semble pour le moment improbable, mais il ne peut être exclu que cette hypothèse lui ait été suggérée. D’un autre côté, Bachar al-Assad avait prévenu que les djihadistes frapperaient partout, exprimant ces derniers jours que la main nourricière des rebelles se ferait mordre. Cria cuervos, te sacaron los ojos (élève des corbeaux, ils t’arracheront les yeux), dit le proverbe.

Nouvelle fuite ?

Selon ABC, la police rechercherait une Honda CRV grise immatriculée dans l’État et portant la plaque 316 ES9. Djokhar pourrait s’y trouver. La ville et ses banlieues étant quasiment désertées, avec très peu de véhicules circulant hormis ceux de la police, cette information peut paraître insolite. Le véhicule Honda a depuis été localisé à Cambridge. Un autre véhicule, une Honda aussi, verte cette fois, sera aussi un temps recherchée. La police a fait confectionner une plaque identique pour en diffuser la photo en indiquant le millésime (’99) de la première voiture. En fait, il s’agirait d’un véhicule de Tamerlan. Il se peut qu’il ait été présumé piégé.

Mais, sur place, un journaliste du Guardian relate que vingt véhicules de la police viennent de quitter les abords de l’immeuble encerclé. Par ailleurs, le Globe signale qu’il est redouté que le jeune homme ait revêtu un gilet chargé d’explosifs.

Pour le moment, « la presse » meuble l’attente. Avec les noms des policiers tué ou blessé, avec des photos de la Mercedes criblée d’impacts, ou des cartes du Caucase. Le Daily Mail publie une photo de Zubeidat K. Tsarnaeva, 45 ans, mère des terroristes, et cite Patch.com, site selon lequel elle aurait subtilisé pour plus de 1 600 USD de vêtements dans un magasin de luxe, Lord & Taylor, à Natick (Mass.), en juin de l’an dernier. Elle aurait voulu mettre main basse sur neuf jupes ou robes de bonne coupe. La photo est un mugshot émanant de la police de Natick. Une tante, Maret, serait une chirurgienne tchétchène ayant opéré sur le front contre les Russes et serait depuis réfugiée politique au Canada…
D’autres titres publient des photos de Boston totalement désertée, figée.

Mais ABC a joint le père de Djokhar. Il incite son fils à se rendre car un avenir brillant l’attendrait en Russie. Il menace aussi que si son second fils était tué « ce sera l’enfer sur terre ». On ne sait comment le prendre (figure de style, moment d’égarement, autre…).

La police se concentre en ce moment sur Arsenal Street, toujours à Watertown, repoussant la presse qui lui tient les basques en criant que la situation est dangereuse et que les journalistes risquent des blessures. 

Histoire de meubler « l’antenne » à mon tour, pardonnez-moi ce cliché radiophonique éculé : toute l’agglomération de Boston retient son souffle (et le fugitif peut-être celui de ses explosifs). À lire en trois fois, ainsi « toute… de Boston » (respiration par le diaphragme) « retient… » (idem) « son souffle ! » (sclam optionnel ou finir en chuintement du meilleur effet… si on y parvient… il faut de l’entraînement). Je sais, c’est pathétique.

Ah, oui, mais zut, c’est juste à l’instant où la police autorise les taxis à reprendre leur activité normale. Pathétique et total raté. Il faut la refaire différemment avec des bruits de taxis qui démarrent en bruit de fond.

Meubler l’attente

Ouf, Obama vient à la rescousse… Ah, non, il a interrompu son briefing. Heureusement, le maire de Boston, Tom Menino, va bientôt prendre la parole, lors d’une mise en scène soigneusement improvisée.

C’est peut-être que l’issue est proche : avantage, soulager la police d’une partie de la presse à ses trousses. Se montrer aussi, bien sûr. Diversion subtile ou simple op’ de com’ ?
Mes pauvres consœurs et confrères de la presse écrite oublient parfois d’actualiser leurs chapeaux (les accroches). J’y renonce. Pour le moment.
La police tente toujours de desserrer l’étau médiatique à Watertown : « si vous saviez ce qui se passe, vous décamperiez illico ». En général, c’est très contreproductif. Les rédactions en chef vérifient si leurs envoyés spéciaux sont bien assurés. S’ils le sont, pas question de reculer, sinon, s’il s’agit de pigistes, faut voir si c’est vraiment à leurs risques et périls.

Sur le compte Vkontakte de Dzhokhar, un certain LiNK écrit : « gdié vi boudiete vsteyat minya v’Londonié na 21 aprel » (soit, où va-t-on se retrouver lors du marathon de Londres le 21 avril  translittération sauvage de mon cru, mon russe est un vieux souvenir).

Le Globe se livre au radio-trottoir de proximité auprès des condisciples du fugitif. Une étudiante de l’université de l’État à Dartmouth est sidérée. Pamela Rolon tombe des nues. Divers autres étudiants décrivent un type ayant une vie sociale tout à fait normale et ne dédaignant pas un joint de temps en temps. 

Distanciation et démenti

Ramzan Kadyrov se départit de son silence via Instagram. « S’ils sont coupables, ne cherchez pas un lien avec la Tchétchénie », écrit-il en substance. Alors, on se demande. S’agit-il de laisser entendre que les jeunes gens aient été manipulés (forcément par des puissances étrangères) ou simplement d’affirmer que la Tchétchénie n’a plus rien à voir avec ses fils égarés et devenus totalement étrangers à la « vraie » Tchétchénie, pacifique terre de contrastes touristiques ?

Bref, le dirigeant tchétchène laisse supposer que les désignés terroristes pourraient être des boucs émissaires ou avoir été manipulés, notamment par la mentalité américaine totalement étrangère aux traditions tchétchènes. « Les racines du mal doivent être cherchées en Amérique. Le monde entier doit combattre le terrorisme », indique-t-il. Les conseillers en image de DSK et de Cahuzac ont peut-être des contrats à emporter là-bas.
C’est peut-être en accord avec l’opinion intérieure tchétchène conforme à la propagande, mais vu d’ailleurs, le dictateur local peut largement mieux faire. La famille restée aux États-Unis a peut-être suivi l’entretien de Jérôme Cahuzac. Elle se couvre la tête de cendres à présent.

La police de Boston avait cru voir en deux Suisses, venus chercher une amie à l’aéroport, les deux suspects recherchés, signale La Tribune (.ch). Heureusement, trente minutes d’interrogatoire ont suffi (contre combien de jours et nuits de garde à vue en France ? Juste au cas où ?).

La piste d’un troisième suspect vient d’être officiellement démentie. Le FBI diffuse un nouvel avis de recherches, sans doute pour recueillir des renseignements périphériques, mieux connaître les fréquentations des deux frères. Un site dédié bostonmarathontips peut recueillir des témoignages, tout comme « l’ambassade américaine la plus proche ».

Finalement, les taxis de Boston ne s’empressent pas à reprendre du service : le risque de se faire percuter par un véhicule blindé doit dissuader. De plus, les clients restent claquemurés.

L’université d’État de Dartmouth commence à être évacuée. Le personnel, les étudiants résidant sur le campus. Peut-être a-t-il été indiqué par la police que le fugitif pourrait avoir tenté, connaissant bien les lieux, de s’y dissimuler.

Selon WCVB, de nouveaux hélicoptères, cette fois de l’armée, survoleraient Watertown. Deux se seraient posé avant de reprendre l’air, selon Adam Gabbat, du Guardian. Il semblerait que le compte du fugitif aurait été piraté vers 18 heures (Paris).

Les quotidiens anglophones ont acheté divers jeux de photos de Tamerlan, prises dans son club d’arts martiaux ou lors de compétitions de boxe. Un garçon apparemment amène, souriant, tout à fait sympathique à première vue.

Le gouverneur Deval Patrick et le maire Tom Menino ont débuté une conférence de presse à Watertown, et le chef de la police de l’État à indiqué que le ratissage de la zone de concentration des recherches (Watertown et Cambridge) en avait couvert environ 70 %, en progressant « de porte en porte ». Le quasi couvre-feu n’est pas levé. Selon la police, la traque pourrait durer tout le week-end…

Il est révélé à présent que Tamerlan aurait obtenu la nationalité américaine en septembre de l’an dernier puis se serait ensuite rendu en Russie de janvier à juillet 2012. Il arborait une barbe à son retour.

Si le fugitif s’était suicidé ou se planquerait dans une cache étroite avec des vivres, ou encore qu’il ait réussi à fuir la zone, la traque peut durer encore… un certain temps… qui ne peut plus être envisagé en décompte d’heures seulement…

Les personnes se trouvant ce jour dans des bureaux ou des commerces ont été invitées à rentrer chez elles, en covoiturage ou en taxi. Les liaisons ferroviaires Amtrack entre Boston et New York sont suspendues. Un hélicoptère à déposé des policiers spécialisés à l’université de Dartmouth, vers 20 heures (Paris). La loi martiale se relâche quelque peu, mais il est conseillé aux habitants de rester chez eux, portes closes. Les éboueurs ont suspendu leurs ramassages… Les rencontres sportives (les Red Sox contre les Kansas City Royals à Fenway Park, entre autres) sont annulées

Incompréhension

Les deux frères, surtout le plus jeune, étaient semble-t-il fort bien intégrés. Leurs amis ont toutes et tous du mal à réaliser. Leur tante, la chirurgienne de Toronto, Anzor (ou Maret, selon les sources), veut croire à une sorte de complot de services secrets qu’elle ne nomme pas, mais mentionne le FBI, qui éveille sa défiance.
Elle révèle que l’aîné décédé avait une fille à peine plus vieille (cela sera infirmé par la suite) que sa plus jeune victime, un garçonnet de huit ans, issu d’une union avec une jeune femme d’une famille chrétienne. Il s’agit de Zahera (ou Zahara), trois ans. Elle vivrait avec sa mère à Rhode Island. La maman serait Katherine Russell, 24 ans, Tamerlan passait régulièrement des fins de semaine en famille, assure le Daily Mail. Katherine s’était convertie à l’islam alors qu’elle étudiait à l’université de Suffolk (Boston). 

Dans son éditorial du Boston Globe, Kevin Cullen ne veut même pas imaginer que l’Amérique, et en particulier Cambridge, cité multiculturelle par excellence, puisse générer des « angry youg men » de la sorte des frères Tsarnaev. Fort bien, mais quid alors des tueries de masse, des meurtres incessant, qui défrayent la chronique, y compris celle de son quotidien ?

« Je ne veux rien entendre à propos de la supposée responsabilité de gens innocents qui porteraient une part de responsabilité dans l’émergence d’esprits tordus comme ceux des frères Tsarnaev », consigne-t-il. Opinion fort défendable puisque les frères Tsarnaev n’étaient pas que tolérés, n’étaient pas perçus tels des étrangers, mais autant Nord-Américains que tout autres (enfin, presque, la coterie des très riches descendants de la Mayflower leur était de fait interdite, mais ils ne furent nullement snobés).
De plus, si de rares musulmans furent l’objet d’agressions (fort limitées) dans la région de Boston après le drame, ces cas exceptionnels n’ont été nullement représentatifs de quoi que ce soit de généralisé, voire de vraiment notoire, notable. De nombreux musulmans participaient aussi au marathon. Les deux frères auraient sans doute pu s’y distinguer d’une toute autre manière, même si ce n’était pas leur discipline sportive.

La dénégation, que l’on peut fort bien comprendre et admettre de la part de Kevin Cullen, laisse cependant place à un « léger » doute : alors, quoi d’autre ? Des dérangés ? Des décervelés en quête de notoriété ? Des islamistes endoctrinés incapables de la moindre distance ? Ce n’est même pas sûr.

De plus, si le plus jeune réchappe à la traque, vérité judiciaire, celle de ses motivations, et la réalité ne sont pas forcément identiques. Il bénéficiera d’avocats qui trouveront des psychologues pour des contre-expertises, il pourrait calibrer son discours.
Que resterait-il ? La « part d’ombre » évoquée par Jérôme Cahuzac, l’irrationnel que nos formations cartésiennes répugnent si fort à envisager ?

En Amérique, les deux frères auraient-ils été imprégnés d’un nationalisme exacerbé qui leur semblait étranger ? Tamerlan (Timour) portait le nom d’un héros, son frère celui du premier président de la Tchétchénie indépendante. Certes, et puis quoi ?

Il y a bien sûr le témoignage d’un cousin, Zaur Tsarnev, 26 ans comme Tamerlan. Lequel serait un frustré, dur avec sa compagne, renfrogné. Des témoignages inverses modèrent cette appréciation. Mais Tamerlan a pu changer. Peut-être en fort peu de temps. Possiblement du fait d’une déception. Ou de la résurgence de souvenirs tragiques. Tamerlan, à l’âge actuel de son frère (photo) avait l’air d’un jeune homme souriant, confiant en son avenir.

Des extrémistes de droite demandent à présent l’extradition des deux sœurs de Tamerlan et Szhokhar qu’ils estiment résider à New York (sans heureusement indiquer leurs adresses). Ils réclament l’exécution du cadet sans sommation (et non, ce n’est pas que cela, l’Amérique, d’ailleurs c’est aussi la France… celle du rétablissement de la peine de mort, et tant pis pour les erreurs judiciaires).

En fait, révèle Bianna Golodryga, d’ABC, le père des deux jeunes gens leur avait téléphoné peu après l’attentat. Il avait évoqué le drame. Ses fils lui auraient dit qu’ils n’avaient rien vu, n’étaient pas allé à l’arrivée du marathon. 

Et pourtant, outre leurs deux bombes ayant explosé, les deux frères en avaient confectionné d’autres. Sept ont été retrouvées, à Watertown ou Cambridge, selon la NBC. Soit ils en étaient peu sûrs, soit ils avaient l’intention de récidiver. Les frères appréciaient pourtant le film Borat. Comme quoi, l’humour ne prévaut pas sur tout.
Il semble qu’ils ne pensaient pas être si vite repérés car ils ont pris la peine de soustraire 800 euros avec la carte de crédit du conducteur dont ils s’étaient emparés du véhicule. Donc, a priori, pas d’argent prévu pour une cavale de sitôt.
Ce qui accrédite la thèse d’une possible récidive.

Blessé, peut-être mort

De très crues photos d’un cadavre à la morgue de Boston laissent comprendre à tel point la voiture dans laquelle se trouvaient les deux frères a été frappée par de nombreux impacts. Ce qui laisse présager que le cadet, Dzhokhar, est sans doute blessé, peut-être exsangue puisque traqué, voire mort. Il y aurait eu plus de 200 coups de feu échangés entre les deux jeunes gens et les policiers mitraillant la Mercedes.

Le Washington Times pense pouvoir avancer qu’il a été blessé dans le 4 × 4 Mercedes. CBS, après avoir déclaré Dzhokhar « en fuite » l’annonce « missing », relève Brian Stelter. Ce petit distinguo sémantique peut sembler anodin mais évoque bien sûr “missing in combat“ (disparu ou tué, ou blessé… derrière les lignes).  

Cela sent la fin vers 02 h 30, samedi, heure de Paris, du côté de Franklin Street. Ou Otis Street à Watertown. C’est un bateau parqué dans un jardin. Sous un revêtement. Un hélicoptère muni d’une caméra thermique a détecté quelqu’un dans le bateau. Et le bateau serait en feu – c’est faux, mais ce fut signalé –, dans la cour d’une habitation de Watertown. (En fait, on l’apprendra par la suite, un habitant a signalé des traces de sang sur la bâche de son bateau bâché, sur remorque, dans une arrière-cour : il lui faudra un quart d’heure pour obtenir, au bout du « fil » du numéro d’appel d’urgence, le 991, une interlocutrice ou un interlocuteur).

Bon, un bogue récurrent de Come4News m’empêche de poursuivre. Bon prétexte. Encore un truc du genre « vous êtes déjà identifié ». Faut avoir l’habitude et se faire une raison. Pause-thé bienvenue.

Il va se faire trois heures du mat’, et la police de Boston déclare que le fugitif est sous les arrêts et vivant. Le maire, Tom Menino, confirme. « We got him », said he. Soit, « on l’a eu ». Dans un premier temps, les policiers le voulaient mort : ils ont tiré sur le bateau deux-trois salves (une trentaine de tirs). Puis l’ordre est venu de tenter de prendre cette cible cernée – mais certes estimées à juste titre très dangereuse – vivante.

Il me reste à remanier le chapeau de ce récit. Ils l’ont eu (encore) vivant (à peine). Il était « conscient » (vaguement). Je ne sais pourquoi, sans la moindre pensée pour les victimes, dont le gamin de huit ans (eh, non, puisque je les mentionne), j’en ai une compatissante – coupable, forcément coupable – pour ce jeune terroriste. Si la photo est bonne, amenez-moi ce jeune homme, chantait Barbara…

C’est idiot, non ? On se lève à l’aube, on tient toute la nuit, et on se sent dans l’intimité (illusoire) de ce traqué. Du coup, quand il est pris, on est bêtement en empathie. La police de Boston triomphe : « the hunt is over. The search is done. The terror is over. And justice has won. Suspect in custody ».

C’est totalement stupide, mais moi, un triple grand-père, quand je vois cela, je n’imagine pas mes enfants en victimes et j’éprouve de la compassion pour ce jeune homme. Sentimentale-moi. C’est franchement idiot, larmoyant (pensez que je suis en veille depuis l’aube à Paris), mais je vois un immense gâchis. Trop émotionnel, sans doute. La foule applaudit le départ des ambulances, avec ce gamin dedans. Le maire de Boston se congratule.
Pourquoi donc cette impression que je ne me réjouis pas avec mes semblables, bons citoyens qui n’ont que très peu fauté ?

Bah, finalement, après trente ans de métier, je n’étais pas fait pour être journaliste (ni politicien). Faut savoir le reconnaître ; il fallait choisir, les pleureurs ne sont pas faits pour cette profession.

Je vais larmoyer avec les humanistes bêlants qui voudront pour ce gamin un procès « équitable » alors qu’il aurait pu tuer mes petits-enfants ? Devrais-je avoir si honte de moi ? Ce type aurait pu être mon gendre. Je geins, excusez-moi.

C’est passager. Demain, on se reprend. Allez, on le torture. Il l’a bien mérité. Il faut qu’il donne des noms. Vous savez quoi ? Je me souviens de la guerre d’Algérie, de mes potes pieds-noirs et des autres, derrière les barbelés de mes autres potes, les Chirac, les Chevènement. Regroupés comme des Tchétchènes. Et je ne sais plus rien ; tellement c’est indicible.

Conclusion : on fait ce qu’on peut, avec ce qu’on a, sur le moment. Et on peut le voir différemment. Je sais, c’est réducteur. Mais le vivant l’est tout autant.

Épilogue provisoire

Nuit de repos. Il est temps de recadrer, et là, il suffit de pomper le Figaro. Djokhar (troisième translittération) aurait perdu beaucoup de sang.

Obama se prononce : « Il reste évidemment des questions sans réponses, ce soir. Entre autres : pourquoi de jeunes hommes qui ont grandi et étudié ici, dans notre communauté et dans notre pays, en sont-ils venus à une telle violence ? Comment ont-ils préparé et commis ces attentats et ont-il reçu une aide ? ».

Il est à présent indiqué que le FBI, sur renseignement, sans doute après le retour de Russie de l’aîné des deux frères, aurait auditionné ce dernier, pris des renseignements sur la famille, et conclut qu’elle ne représentait pas un danger.

Eh bien, non seulement l’erreur est humaine, mais il se pourrait que les convictions de Tamerlan, au moment de son audition, aient pu rester vacillantes. Non seulement il présentait tout à fait le profil d’un étudiant parmi d’autres, certes séparé d’une jeune femme s’étant convertie à l’islam, jeune père de famille, mais il y a une forte distance entre songer à un coup d’éclat, voire même commencer à le préparer, et passer à l’acte.

Mais cela renforce l’impression d’amateurisme. On se sait repéré, et pourtant on se trouve présent sur les lieux surveillés par des caméras : autant se faire sauter tout de suite, en kamikaze.
Si l’on prend en compte qu’ils disposaient d’autres engins, n’ont pas, dans un premier temps, prévu de fuir (cela se prépare soigneusement aussi, on a des fonds, des itinéraires optionnels), que penser ?

Cela laisse suggérer que les deux frères n’avaient pas d’appuis, de relais. Aussi qu’ils espéraient ne pas se faire prendre, recommencer, sinon ils auraient revendiqué, par exemple en laissant derrière eux des écrits glorifiant le djihad, les résistants tchétchènes et autres d’Europe et d’Asie centrales.

Pensaient-ils à rejoindre la Syrie où, tout comme naguère en Bosnie, se trouvent des Tchétchènes venus faire profiter les rebelles djihadistes de leur expérience ?

Les révélations sur Guantanamo, le sort réservé au soldat Manning (Weakileaks sur l’Irak), d’autres informations ont-elles révolté les deux jeunes gens ? Une déception a-t-elle fourni le déclencheur d’une amertume se muant en détermination ? On ne sait.

Je songe à ce livre que je m’étais promis de chroniquer : Prisons de femmes – Janine, Janet & Debbie, une histoire américaine, de Claude Guillaumaud-Pujol, préfacé par Danielle Mitterrand, aux éditions Le Temps des cerises. Soit une face très sombre des États-Unis et de la condition des Noirs n’ayant pas intégré la classe dite moyenne.

Je songe aussi à mon pote libanais ayant épousé une Juive, tous deux enfants d’immigrants en Amérique. Melting pot. Mais pas du tout du genre à scander « God bless America » ou « USA&nbsp! USA&nbsp! » en apprenant le sort des « bastards ». Tout en admettant cette liesse patrioticarde. Mais aucune « fierté religieuse ou ethnique » chez eux (enfin, ils se sentent citoyens californiens d’abord, et du monde ensuite).

À chaud, dans la nuit, j’imaginais que le patriotisme américain – indéniable – aurait pu renforcer chez les deux jeunes gens un tout autre. Supputation gratuite. Mais je songe à une France de plus en plus « nationale », tentée d’être de moins en moins « européenne ». Pour des raisons admissibles, certes… Union fédérale d’Amérique, Union européenne… avec des Tsarnaev et des Merah.

Et puis je vois deux sportifs s’en prenant à une manifestation sportive. Motivation religieuse ? Divagation de ma part que la religion du sport froisse dans ses convictions ? Futurs dieux du « stade » à un autre devenus renégats ?

Le Financial Times conclut : « les généralisations doivent être prises avec suspicion ». Doutons donc de nous-mêmes.

L’acte des deux frères s’inscrit dans un contexte : débat sur l’immigration, sur les armes à feu. Le New Yorker renchérit : « il s’agit d’une histoire tragique sur l’Amérique, bien plus qu’un conte exotique venu d’ailleurs ». Venu d’Europe, de l’Atlantique à l’Oural…

Juste un tout (avant-) dernier truc. Les récits laudateurs de Fox News Boston à l’égard de la police, ne correspondent pas du tout avec les témoignages obtenus par le Daily Mail, beaucoup plus mitigés, quant à la capture du fugitif. Mais c’est subsidiaire. Pour Fox News, toutes les blessures subies par la cible cernée sont dues à la fusillade ayant provoqué antérieurement la mort du frère aîné, pour les voisins dont les témoignages sont compilés par le Mail, il y a eu des tirs nourris (dozen of rounds of automatic weapons fire) sur le bateau. Au final, d’autres policiers auraient utilisés des « flash-bangs » (non-létaux). 

Les deux oncles vivant aux États-Unis, Ruslan et Alvi Tsarni, la tante maternelle vivant au Canada, Maret Tsaraeva, le père et la mère, Anzor et Zubeidat, ayant vécu aussi aux États-Unis, n’avaient rien vu venir, hormis le fait que, voici deux-trois ans, l’aîné des deux frères, autrefois musulmans non-pratiquants, s’était mis aux prières quotidiennes (mais non le cadet). Ce fut la totale incrédulité, puis la négation de l’évidence et l’allégation d’un coup tordu du FBI ou de la CIA (parents directs et tante), ou la condamnation sans réserve (les deux oncles), enfin l’injonction au cadet de vraiment tout avouer, tout dire.

Tout dernier élément qui interroge : l’une des deux bombes a été déposée à proximité du drapeau russe, voisin de ceux de la Croatie et de la Serbie (une cohabitation insolite, mais le drapeau suisse jouxtait celui d’un pays asiatique, alors…), à peu près à la hauteur de la ligne d’arrivée. Cette coïncidence (fortuite ?) n’avait pas été relevée avant d’apprendre la provenance initiale des deux frères. À présent, le passé de la famille, du grand-père mort aux petits-fils (il y a aussi deux filles, Bella et Amina), depuis la période de l’ex-Urss, est disséqué. La Tchétchénie de naguère évoquait fort la Bosnie de l’époque yougoslave. 

Enfin, tout autre chose : que l’affaire Merah ait eu moins de retentissement aux États-Unis que l’attentat de Boston est parfaitement, médialogiquement, explicable. Le fait que le marathon de Boston est une manifestation internationale n’explique pas vraiment cette « proximité » de toute la presse occidentale (pas seulement britannique) ou presque, qui a quasiment accordé à l’événement la portée du fameux 11 septembre 2001. Certes, Boston ville morte, ce n’est pas anodin, ni une telle traque (près de 10 000 policiers ou militaires), ni d’ailleurs, le faible écart entre l’attentat et la capture finale. Persistance mémorielle d’un American Dream rémanant ? Sensibilisation au fait que l’islamisme est aussi un phénomène européen (des Tchétchènes si proche de nous) ? Autres raisons qui m’échappent sur le moment ?

Autres incidentes : la vidéosurveillance, la manie de tout photographier avec son portable, les traces que l’on laisse sur l’Internet et les réseaux sociaux, la chasse après Sunil Tripathi, étudiant désigné super-suspect initial, dont la famille fut harcelée, ou encore l’influence (concurrentielle) de Twitter sur la presse… Liste non exhaustive.

Auteur/autrice : Jef Tombeur

Longtemps "jack of all trades", toujours grand voyageur. Réside principalement à Paris (Xe), fréquemment ailleurs (à présent, en Europe seulement). A pratiqué le journalisme plus de sept lustres (toutes périodicités, tous postes en presse écrite), la traduction (ang.>fr. ; presse, littérature, docs techs), le transport routier (intl. et France), l'enseignement (typo, PAO, journalisme)... Congru en typo, féru d'orthotypographie. Blague favorite : – et on t'a dit que c'était drôle ? Eh bien, on t'aura menti !

6 réflexions sur « Boston : deux frères immigrés « tchétchènes » »

  1. Mombassa
    Nairobi
    New-york
    Londres
    Bali
    Madrid
    Boston

    etc, etc, etc……La suite est déjà écrite!Il est où de Gaulle?

  2. la piste d’extreme droite s’effondre alors ?

    m……!

    et tous ces cierges que les médias avaient allumés ?

  3. Ben, voui, la piste de l’extrême-droite s’effondre. Cela étant, ces islamistes,croyez-vous que c’est l’ultra-gauche ?

  4. Quand un des frères sur sa chaine youtube propose une diatribe d’un prédicateur salafiste australien on comprend aisément les mobiles des attentats…..

  5. Des jeunes gens bien intégrés! Bien intégrés ? Comment ne pas faire d’amalgame après Boston, après que nos otages soient retenus par Boko Haram, après ce qui vient de se passer en Syrie ? Hein, comment ?
    Il y a quelque chose qui cloche, mais pourquoi toujours nous accuser nous autres les occidentaux ? Qui peut m’expliquer ?

  6. Bon, en tout cas la suite est là :
    [url]http://www.come4news.com/boston-les-deux-freres-tchetchenes-appuyes-par-une-cellule-terroriste-628774[/url]
    Notez que je ne crois guère à cette histoire de cellule dormante d’une douzaine de personnes.
    Mais allez savoir…

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