Le temps s’est arrêté à Malagar. La demeure de François Mauriac se trouve près de Saint-Maixant sur la rive droite de la Garonne. C’est un endroit assez vallonné où seule la vigne prospère. Le château de Malagar, premières côtes de Bordeaux, est un vin agréable sans prétention.

Après avoir garé la voiture, on suit un sentier bordé de cyprès. La maison est belle et austère, la façade est couverte par la vigne vierge. Dans le verger, on découvre un panorama époustouflant. 

La visite commence par une exposition située dans un ancien chai. Des photos, des objets personnels et des vidéos retracent la vie et l’œuvre du prix Nobel de littérature. Il faut une bonne heure pour tout appréhender car Mauriac était un homme passionnant, un témoin de son temps. Seul petit problème, si plusieurs groupes consultent simultanément des vidéos différentes, c’est gênant. 

Journaliste et écrivain catholique de droite, François Mauriac m’est apparu comme un homme d’une grande droiture. Les positions qu’il a prises lors de la guerre d’Espagne ou lors de l’épuration en 1945 sont remarquables. 

La visite guidée de la maison est le clou de la visite. Tout est resté en l’état. On peut aisément imaginer la vie de l’écrivain qui passait là tous ses étés, couvé par sa femme et entouré des enfants trop bruyants à son goût. C’est à Malagar qu’il écrivit certaines de ses plus belles œuvres : « le nœud de vipères » et  « Thérèse Desqueyroux » en particulier. Le lieu l’inspirait particulièrement.

Régine Desforges qui a épousé le petit-fils de Mauriac y situe son best-seller «  la bicyclette bleue ». La guide prétend qu’elle aurait aimé acheter cette belle propriété mais que la famille s’y serait opposée.

Le domaine appartient désormais au Conseil Régional d’Aquitaine. De nombreuses rencontres et animations littéraires ont lieu toute l’année.    

Après cette visite passionnante, pourquoi ne pas se rendre à Saint-Macaire, petite ville médiévale qui mérite un petit détour.