Il n'est pas si loin le temps où l'on critiquait Sarkozy pour ses fréquentations. Vincent Bolloré a souvent été pointé comme le milliardaire à la solde du Président… Et l'inverse également. Propriétaire de la chaine TNT Direct 8 et des deux journaux "Matin Plus" et "Direct Soir", l'homme a également son siège au conseil d'administration de Médiamétrie. Bref, Vincent Bolloré pèse lourd dans les médias et la communication. Aujourd'hui même, le groupe Bolloré a indiqué avoir racheté le CSA dans sa totalité, après s'être contenté de 40% des parts depuis septembre 2006. Une nouvelle qui risque d'en énerver plus d'un…

Si l'affaire n'a pas fait grand bruit, elle est pourtant extrêmement importante. Cette prise de contrôle de l'Institut CSA (à ne pas confondre avec le Conseil Supérieur de l'Audiovisuel), pose encore une fois la question de l'indépendance des médias. L'Institut CSA est l'un des principaux instituts de sondage en France. Spécialisé dans les études de marché, le CSA est à l'origine de nombreuses statistiques utilisées par la Presse. Imaginez donc un tel organe sous influence ! Certes, ça n'est que de la spéculation, mais quand on sait que le groupe Bolloré a déjà tenté de censurer un article peu amical pour la Police française dans "Matin Plus", il y a de quoi avoir peur, d'autant que cette amitié avec le Président laisse craindre pour la neutralité du CSA.

Il y a quelques temps, certains parlaient d'une Presse française sous influence, muselée, de journalistes menacés. L'éviction de PPDA et la volonté de Sarkozy de désigner le dirigeant de France Télévisions sont venues renforcer cette théorie. Maintenant que Bolloré contrôle le CSA, on peut réellement se poser la question. La Presse française est-elle devenue un outil de propagande de l'Etat ?