Bertrand Delanoë dans la « bande de Gaza » tunisienne

 

Bertrand Delanoë tente de programmer aujourd’hui en Tunisie une aide d’urgence aux "villes victimes des émeutes de la faim" dans ce pays. En sa qualité de président de l’association internationale des maires francophones (AIMF), réunis en congrès du 8 au 10 mai à Tunis avec l’organisation des villes arabes (OVA), le maire de Paris a annoncé cette aide. Mais la difficulté d’accès est, en réalité, un obstacle de taille au déploiement de cette générosité.

Une zone d’ombre du prétendu "miracle économique" tunisien

Selon des sources concordantes, l’isolement de la ville de Redeyef au sud-ouest de la Tunisie est total. Opérant un filtrage tatillon des entrées et des sorties, les forces de l’ordre encerclent cette sous-préfecture de la région de Gafsa depuis un mois. Au point que, dans un pays où, hormis le journal d’opposition Al Mawkef en butte à des tracasseries de toutes sortes, la presse ne souffle mot de ces événements, cette commune isolée a pris le nom populaire de "bande de Gaza".

Le bassin minier de Gafsa connaît un chômage massif, évalué à près de 30%, le double de la moyenne nationale. Cette région apparaît comme la principale zone d’ombre du prétendu "miracle économique" tunisien.

Selon le Comité, basé à Paris, de soutien aux luttes du bassin minier de Gafsa, un jeune diplômé-chômeur est mort, le 7 mai, électrocuté à la suite d’une intervention musclée de la police. Celle-ci entendait le déloger, ainsi que plusieurs de ses camarades de condition, d’un générateur électrique dont ils avaient bloqué la distribution d’énergie en direction du principal pourvoyeur d’emploi de la région.

Népotisme à l’embauche et clientélisme comme système de gouvernement

Entreprise publique, la compagnie d’exploitation des phosphates est la cible d’un mouvement de protestation entamé début janvier contre son népotisme à l’embauche. En fait, sous le régime de Zine Ben Ali, le clientélisme, qui repose sur l’allégeance au chef de l’Etat, fait figure de système de gouvernement.

La contestation est, dans ce pays, constamment réprimée. Mais, le 9 avril dernier, une manifestation massive de la population locale avait cependant contraint le pouvoir à libérer des prisonniers arrêtés quelques jours auparavant. Il s’agissait de syndicalistes et de jeunes chômeurs à la pointe de la protestation. Leur « tort » avait été d’aller chercher et d’avoir obtenu dans la capitale, Tunis, l’appui des associations de défense des droits humains, qui font elles-mêmes l’objet d’un harcèlement permanent des autorités.

Depuis, la population de Redeyef, paupérisée, subit les affres d’un huis clos que, natif de Tunisie, Bertrand Delanoë semble vouloir rompre. L’aide de la Ville de Paris et de ses consoeurs francophones et arabes arrivera-t-elle toutefois à bon port?

 

Source Rue89 

 

Bertrand Delanoë tente de programmer aujourd’hui en Tunisie une aide d’urgence aux "villes victimes des émeutes de la faim" dans ce pays. En sa qualité de président de l’association internationale des maires francophones (AIMF), réunis en congrès du 8 au 10 mai à Tunis avec l’organisation des villes arabes (OVA), le maire de Paris a annoncé cette aide. Mais la difficulté d’accès est, en réalité, un obstacle de taille au déploiement de cette générosité.

Une zone d’ombre du prétendu "miracle économique" tunisien

Selon des sources concordantes, l’isolement de la ville de Redeyef au sud-ouest de la Tunisie est total. Opérant un filtrage tatillon des entrées et des sorties, les forces de l’ordre encerclent cette sous-préfecture de la région de Gafsa depuis un mois. Au point que, dans un pays où, hormis le journal d’opposition Al Mawkef en butte à des tracasseries de toutes sortes, la presse ne souffle mot de ces événements, cette commune isolée a pris le nom populaire de "bande de Gaza".

Le bassin minier de Gafsa connaît un chômage massif, évalué à près de 30%, le double de la moyenne nationale. Cette région apparaît comme la principale zone d’ombre du prétendu "miracle économique" tunisien.

Selon le Comité, basé à Paris, de soutien aux luttes du bassin minier de Gafsa, un jeune diplômé-chômeur est mort, le 7 mai, électrocuté à la suite d’une intervention musclée de la police. Celle-ci entendait le déloger, ainsi que plusieurs de ses camarades de condition, d’un générateur électrique dont ils avaient bloqué la distribution d’énergie en direction du principal pourvoyeur d’emploi de la région.

Népotisme à l’embauche et clientélisme comme système de gouvernement

Entreprise publique, la compagnie d’exploitation des phosphates est la cible d’un mouvement de protestation entamé début janvier contre son népotisme à l’embauche. En fait, sous le régime de Zine Ben Ali, le clientélisme, qui repose sur l’allégeance au chef de l’Etat, fait figure de système de gouvernement.

La contestation est, dans ce pays, constamment réprimée. Mais, le 9 avril dernier, une manifestation massive de la population locale avait cependant contraint le pouvoir à libérer des prisonniers arrêtés quelques jours auparavant. Il s’agissait de syndicalistes et de jeunes chômeurs à la pointe de la protestation. Leur « tort » avait été d’aller chercher et d’avoir obtenu dans la capitale, Tunis, l’appui des associations de défense des droits humains, qui font elles-mêmes l’objet d’un harcèlement permanent des autorités.

Depuis, la population de Redeyef, paupérisée, subit les affres d’un huis clos que, natif de Tunisie, Bertrand Delanoë semble vouloir rompre. L’aide de la Ville de Paris et de ses consoeurs francophones et arabes arrivera-t-elle toutefois à bon port?

 

Source Rue89 

Lire la suite : http://tunisiawatch.rsfblog.org/archive/2008/05/09/bertrand-delanoe-dans-la-bande-de-gaza-tunisienne.html.

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