Partir de zéro et monter au sommet de la hiérarchie est déjà bien, mais se faire casser, retomber dans l’oubli et redevenir "quelqu’un", n’est pas donné à tout le monde. Bernard Tapie est de cette race-là, forgé à la dure dans les quartiers nord de Paris, il est en proie à une formidable ambition. Audacieux, courageux et fonceur, il goûtera à tous les métiers pour trouver la notoriété la richesse et le pouvoir.

 

Il commence sa carrière comme vendeur occasionnel de téléviseurs. Opportuniste et malicieux il joue de subterfuges pour vendre son premier stock d’appareil et s’aperçoit très vite qu’il a, avec sa « belle gueule » et son « bagout », des armes commerciales phénoménales.

Pour devenir « quelqu’un » de connu et de « reconnu » il fera tous les métiers : vendeur, commerçant, entrepreneur, homme d’affaire et homme politique. Ce fils d’ouvrier, (père ajusteur fraiseur dans une usine du nord de la France), est parti  de rien et va se créer une fortune sur mesure. Il s’essaye dans un projet d’assistance aux personnes cardiaques et doit abandonner le projet pourtant viable, son concept juridiquement non reconnu. Il rentre un peu de liquidité en revendant le « club bleu » groupement d’achat qu’il a fondé et rencontre une personne qui lui ouvrira d’autres horizons.


Monsieur Marcel  Loichot (conseiller de Charles de Gaulle) le fait entrer dans son cabinet spécialisé en redressement d’entreprise, comme ingénieur conseil. C’est dans ce cabinet que Bernard Tapie se prend de passion pour la finance et deviendra à 34 ans le « Patron » de son propre cabinet. Il rachète pour un franc symbolique des sociétés en faillite, les remet sur pieds et les revend à prix d’or. De société en société il se bâtit un empire et fort de sa notoriété rachètera des entreprises de prestige comme Manufrance et  Adidas


En 1987 Bernard tapie entre en politique au côté de François Mitterrand. Il se hissera au poste ministériel créé pour lui :  « ministre de la ville » chargé de s’occuper de problèmes qu’il connait bien, celui des quartiers difficiles.

Plus on est haut et riche et plus la dégringolade est difficile et rapide. « Parvenu » au 7ème rang des fortunes de France, avec un patrimoine personnel époustouflant, il se verra en quelque mois redescendu aux enfers. De procès en procès (affaire VA-OM et crédit lyonnais) Il finira sa déchéance à la prison de la santé puis dans celle de Luynes près de Aix en Provence.

En faillite personnelle et dépossédés de ses biens, « NANARD » n’est plus personne, Cassé, humilié, insulté. Mais voilà ! Bernard Tapi est en caoutchouc et rebondi sans jamais baisser les bras. Pour retrouver ce pour quoi il s’est toujours battu : notoriété et fortune. Revenu parmi les citoyens, il se lance dans le cinéma avec Claude Lelouch ou il est bien loin d’être ridicule – vient ensuite l’écriture avec la publication de « Gagner » écrit en prison et « Les yeux trop grands » sur le monde qu’il connait et le passionne depuis toujours : le Foot Ball. Vient ensuite la chanson avec plusieurs singles et la radio où il anime sur RMC « allo Bernard » (réponses aux problèmes de sociétés). De 2001 à 2008 il se refait son image dans des rôles à la télévision, forts appréciés du grand public : Gazas et la série du commissaire Valence.

En 2005 il fait une entrée remarquée au côté d’Alain Delon dans une pièce de théâtre : « Les Montagnes Russes »


Sa cote d’amour envers les Français étant largement remontée, il ne lui reste plus qu’à retrouver la fortune et à régler quelques injustices à l’origine de sa chute. Il finit après de nombreuses années de procédure par gagner son procès face au crédit Lyonnais et se remet aux affaires. En 2011, on estime à 260 millions d’euros les avoirs du « Groupe Bernard Tapie ».

Infatigable homme d’affaire, Bernard Tapie s’intéresserait en ce moment aux journaux : La Provence – Nice Matin et Corse Matin. Fin Janvier Monsieur Bernard Tapie aura 69 ans et reste une personnalité controversé mais aussi admiré et respecté par la population issue des couches moyennes de la société Françaises. Il représente l’espoir pour des milliers de jeunes bloqués dans leur ghetto de banlieue.